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RÉSUMÉ
Le carbone organique du sol est important pour la qualité des sols et la régulation climatique. L’évolution du stock de carbone organique d’un sol dépend du différentiel entre les entrées de carbone, principalement sous forme de litière végétale, et les sorties de carbone du sol, principalement via la respiration hétérotrophe des micro-organismes du sol. Cet article discute des évolutions passées et futures des stocks de carbone organique des sols et du potentiel de stockage de carbone organique dans les sols.
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Pierre BARRÉ : Chargé de recherche CNRS - Laboratoire de Géologie de l’ENS, PSL Research University, UMR8538 du CNRS, Paris, France
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Lauric CÉCILLON : Chargé de recherche IRSTEA - Université de Normandie, UNIROUEN, IRSTEA, ECODIV, Rouen, France - Laboratoire de Géologie de l'ENS, PSL Research University, UMR8538 du CNRS, Paris, France
INTRODUCTION
Le carbone organique du sol (COS), principal élément (55 à 60%) de la matière organique du sol (MOS), a une importance cruciale pour le fonctionnement des sols. Un sol plus riche en matière organique a généralement une plus grande capacité à retenir l’eau et sera moins sujet à l’érosion. La matière organique est également la ressource trophique des organismes du sol. Sa biotransformation et sa minéralisation par les micro-organismes libèrent des éléments nutritifs (azote, phosphore) indispensables à la croissance des plantes. Par ailleurs, le carbone organique du sol a également un rôle important dans les régulations climatiques. En effet, les sols contiennent environ trois fois plus de carbone que l’atmosphère (2 400 GtC contre 830 GtC) et toute variation des stocks de carbone organique des sols, à la hausse ou à la baisse, influe sur la concentration en CO2 atmosphérique et donc sur le climat.
Du fait de son importance pour la qualité des sols et le climat, le carbone des sols a fait l’objet d’une attention politique particulière ces dernières années. Ceci s’est traduit notamment par le lancement, par la France, de l’initiative « 4 pour 1000 » lors de la COP21 ( https://www.4p1000.org/). L’objectif de cette initiative est de promouvoir la mise en place d’actions concrètes visant à augmenter les stocks de carbone organique dans les sols pour améliorer la sécurité alimentaire tout en luttant contre le réchauffement climatique.
Le lancement de cette initiative a stimulé un débat scientifique intense sur les potentialités de stockage de carbone dans les sols et sur les verrous techniques et socio-économiques à lever pour réussir à atteindre ce potentiel. Dans cet article, nous allons d’abord présenter ce qu’est le carbone organique du sol et sa dynamique. Nous présenterons ensuite les évolutions des stocks de COS passées et les prévisions pour ces évolutions futures. Enfin, nous discuterons si l’ambition d’augmenter les stocks de COS pour compenser les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine anthropique tient du mythe ou de la réalité.
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4. Conclusion
Il est reconnu qu’il existe un potentiel de stockage de carbone organique dans les sols. Ce potentiel intéresse les politiques depuis plusieurs années, comme en témoigne la commande à l’INRA du rapport « stocker du C dans les sols français » par le ministère de l’écologie en 2002. Le lancement de l’initiative « 4 pour 1000 » a relancé et amplifié cet intérêt. Ceci a stimulé un certain nombre d’estimations à différentes échelles. Ces estimations diffèrent. Ces différences viennent notamment des méthodologies utilisées et de la manière dont est défini le stockage (stockage absolu ou relatif par rapport à la trajectoire tendancielle d’évolution du stock). Quels que soient les chiffres retenus, le stockage de carbone organique dans les sols ne pourrait compenser qu’une petite partie des émissions de CO2 et pendant une période de quelques décennies. Il est donc important d’affiner les estimations du potentiel de stockage des sols et de continuer les recherches sur les pratiques « stockantes », mais il faut aussi garder à l’esprit que le stockage de C dans les sols ne peut être qu’une piste parmi d’autres pour lutter contre le changement climatique. Il faut donc d’urgence réduire les émissions de gaz à effet de serre et travailler également sur d’autres pistes d’émissions négatives.
Outre son intérêt pour l’atténuation du changement climatique, l’augmentation du stock de carbone organique du sol a un effet très positif sur la qualité des sols. Les travaux actuels mettent beaucoup l’accent sur le lien entre stock de carbone organique du sol et climat, il serait sans doute intéressant de développer les études sur le lien entre stock de carbone organique du sol et la multifonctionnalité des sols (résistance à l’érosion, promotion de la biodiversité, augmentation de la réserve en eau).
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BIBLIOGRAPHIE
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4p1000 : Welcome to the « 4 per 1 000 » initiative :
https://www.4p1000.org/ (page consultée le 29 mai 2019)
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ISO 10694 (1995), Qualité du sol – Dosage du carbone organique et du carbone total après combustion sèche (analyse élémentaire).
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