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Pierre MOUCHET : Ingénieur Agronome-GREF - Ancien Directeur à la Société Degrémont - Chargé de cours à l’École nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg (ENGEES)
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Lire l’articleINTRODUCTION
Le précédent article Traitement des eaux avant utilisation. Matières particulaires a été consacré à l’élimination de toutes les substances particulaires en suspension dans les eaux naturelles. Ces traitements, dits de clarification, peuvent suffire à préparer des eaux industrielles lorsque les critères de qualité ne sont pas très contraignants (exemples : certaines eaux de lavage, de transport ou de refroidissement ; eaux de cartonneries et de papiers d’emballage).
Dans de nombreux cas, en revanche, il faut pousser le traitement plus loin, en éliminant les micropolluants minéraux et organiques et en pratiquant une désinfection pour préparer une eau de qualité potable, et/ou en introduisant ou en ôtant des gaz et des sels minéraux dissous, jusqu’à obtenir, dans les exemples les plus élaborés, un produit aussi proche que possible de l’élément H2O (« eaux ultrapures »).
Cet article passe donc en revue tous les traitements intervenant sur les constituants dissous (gaz, sels minéraux, matières organiques, polluants divers), certains d’entre eux présentant néanmoins une influence importante sur les matières particulaires et plus spécialement :
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les oxydants forts sur les organismes pathogènes (désinfection), voire tous les micro-organismes présents dans l’eau (stérilisation) ;
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les membranes en matière de clarification et/ou de désinfection/stérilisation.
Les traitements décrits ici interviennent le plus souvent après une clarification préalable lorsque la ressource est une eau superficielle ; ils peuvent être appliqués directement s’il s’agit d’une eau souterraine de bonne qualité ou d’une eau de distribution publique déjà rendue potable. Dans ces conditions, et en fonction des usages de l’eau, la filière de traitement associera certains des actes unitaires suivants :
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dissoudre un gaz (oxygène le plus souvent), ou au contraire chasser tout ou partie des gaz dissous préexistants : c’est le but des échanges gaz-liquide ;
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utiliser des réactifs oxydants (chlore, ozone, etc.) pour exercer un effet chimique et/ou désinfectant, voire stérilisant ;
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fixer certains composés, comme les micropolluants organiques, sur des produits adsorbants dont le charbon actif (aussi utilisé dans d’autres cas pour son pouvoir déchlorant) représente actuellement l’exemple le plus courant et le plus élaboré ; souvent, une ozonation préalable ajoute au lit de charbon un effet de biofiltration qui complète l’action purement physique d’adsorption, ce qui augmente le rendement d’élimination des solutés indésirables et l’intervalle entre deux régénérations successives ;
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mettre en œuvre des résines échangeuses d’ions soit pour modifier ou abaisser la salinité de l’eau, soit pour l’éliminer totalement (on parle alors de déminéralisation) ; la complexité de ce domaine se révèle tant dans la nature des résines que dans la technologie de leur mise en œuvre, dont l’électrodésionisation représente le développement le plus récent ;
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exercer, lorsqu’une déminéralisation n’est pas requise, une action sur les caractéristiques calco-carboniques de l’eau (pH, alcalinité, dureté calcique), consistant suivant le cas en une neutralisation du CO2 agressif, un adoucissement (avec ou sans décarbonatation) ou une reminéralisation ;
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pratiquer différents types de séparation sur membranes : suivant le pouvoir de coupure nécessaire, on choisira des membranes microporeuses (microfiltration, ultrafiltration) à effet purement filtrant, des membranes semi-perméables (nanofiltration, osmose inverse) ou de dialyse éliminant plus ou moins complètement les molécules et les sels dissous, ou des membranes de dégazage.
L’agencement des différentes phases unitaires de traitement, en fonction de la qualité d’eau recherchée et du type d’industrie concerné, fera l’objet de l’article suivant Traitement des eaux avant utilisation[G 1 172].
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5. Modifications des caractéristiques calco-carboniques
Il s’agit des traitements qui interviennent sur tout ou partie des paramètres suivants : pH, TA, TAC, TH, TCa, TMg, CO2 libre ; les principaux d’entre eux sont :
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la neutralisation du CO2 agressif (lutte contre la corrosion des réseaux de distribution et de certains circuits) ;
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les traitements d’adoucissement (élimination totale ou partielle du TH) et/ou décarbonatation (élimination du TAC) ;
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la reminéralisation des eaux dont le TAC et/ou le TH sont au contraire trop faibles par rapport à l’objectif recherché.
5.1 Neutralisation de l’agressivité
Dans certains cas, lorsque l’on ne désire pas augmenter la salinité de l’eau (en particulier en sortie d’une décarbonatation sur résine carboxylique), on la réalise par élimination physique du CO2 agressif dans une aération ouverte 1.1 ; dans d’autres cas, il est préférable de pratiquer cette neutralisation par voie chimique ; on utilise alors la soude, la chaux ou le carbonate de sodium. C’est la chaux, du fait de son prix, qui est le réactif le plus fréquemment employé ; on a intérêt dans ce cas à utiliser un saturateur de chaux, qui retient les incuits et fournit une eau de chaux limpide. On peut aussi filtrer l’eau sur un carbonate alcalino-terreux granulé (exemple : Neutralite, Neutralg, Akdolit, Magno, marbre, etc.).
Le calcul d’un tel filtre doit prendre en compte, outre le débit d’eau à traiter, sa concentration en CO2 agressif, sa température et son TAC. D’autre part, ce matériau étant consommable, il faut évidemment baser le calcul sur le volume résiduel avant recharge, et non sur le volume initial. Comme pour le CAG, ce calcul s’exprime en charge volumique (vol · h–1 · vol–1), c’est-à-dire en volumes d’eau traités...
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