Article de référence | Réf : BIO5300 v1

Procédés de phytoremédiation
Phytoremédiation des sols

Auteur(s) : Thibault STERCKEMAN, Stéphanie OUVRARD, Pierre LEGLIZE

Relu et validé le 09 juin 2017

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RÉSUMÉ

Dans cet article, sont présentés la phytoremédiation et ses principaux processus, ainsi que les différents procédés que ce terme recouvre. On nomme phytoremédiation l'utilisation des plantes et micro-organismes dans la dégradation et l'élimination des contaminants du sol, les molécules organiques ou éléments dangereux pour la santé humaine et celle des autres êtres vivants. Ce traitement biologique est réputé peu coûteux, puisqu'il fonctionne en partie grâce à l'énergie solaire. Il a l'avantage de fixer du CO2, de préserver la morphologie du sol et les fonctions qui ne sont pas perturbées par la contamination et de restaurer les fonctions que la pollution a altérées. Malgré tout, ces avantages sont plus potentiels qu'avérés car la phytoremédiation reste pour le moment encore un procédé en émergence. Elle fait l'objet de nombreuses recherches afin de lever les verrous scientifiques et technologiques dont elle souffre.

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Auteur(s)

  • Thibault STERCKEMAN : Ingénieur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique

  • Stéphanie OUVRARD : Chargé de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique

  • Pierre LEGLIZE : Maître de conférences à l'École nationale supérieure d'agronomie et des industries agroalimentaires

INTRODUCTION

La phytoremédiation est l'utilisation des plantes et des micro-organismes qui leur sont associés pour contenir, inactiver, dégrader ou éliminer les contaminants du sol. Elle s'applique surtout à des contaminants chimiques, molécules organiques ou éléments dangereux pour la santé humaine, celle des autres êtres vivants ou des écosystèmes. La plante crée des conditions favorables au traitement du polluant ou agit directement sur celui-ci. Il s'agit d'un traitement biologique, appliqué généralement in situ ou sur site, basé sur des techniques agronomiques qui varient selon la classe de polluant et les caractéristiques du sol ou du site traité. C'est un procédé réputé peu coûteux, puisqu'il fonctionne grâce, en partie, à de l'énergie solaire et que dans certains cas, la biomasse végétale produite peut être valorisée. Il a l'avantage de fixer du CO, de préserver la morphologie du sol et les fonctions qui ne sont pas perturbées par la contamination et de restaurer ou d'améliorer les fonctions que la pollution a altérées. Ce mode de traitement ne présente pas les nuisances d'un chantier de traitement mécanisé et, sur le plan visuel, permet souvent une réintégration du site dans son environnement. La phytoremédiation devrait permettre de traiter des sols modérément contaminés, tels ceux ayant supporté certaines activités industrielles, mais également ceux touchés par une contamination moins intense mais sur de plus grandes superficies, comme les terres agricoles ayant subi une pollution diffuse.

Cependant, tous ces avantages sont plus potentiels qu'avérés car la phytoremédiation est encore un procédé en émergence. Elle fait l'objet de nombreuses recherches dans le but de lever les verrous scientifiques et technologiques dont elle souffre. La phytoremédiation est relativement peu mise en œuvre dans la pratique, et quand c'est le cas, notamment en phytostabilisation ou rhizodégradation, on ne dispose pas encore d'assez d'informations pour évaluer correctement le procédé.

Dans cet article, nous présentons les principaux processus impliqués dans la phytoremédiation des sols, ainsi que les différents procédés que ce terme recouvre. Nous terminerons par les travaux de recherches qui sont actuellement menés ou projetés.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-bio5300


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2. Procédés de phytoremédiation

2.1 Phytostabilisation

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2.1.1 Domaine d'application

La phytostabilisation est fréquemment appliquée à des sols contaminés par des métaux (bismuth, cadmium, chrome, cuivre, nickel, plomb, zinc) et métalloïdes (arsenic, antimoine). De tels sols sont rencontrés sur les sites d'extraction de minerais, d'industrie métallurgique ou d'autres industries utilisant ces éléments. Elle concerne également des sols ayant subi d'importants épandages de déchets tels que des boues de station d'épuration, des eaux ou des sédiments contaminés. La phytostabilisation peut s'appliquer à la contamination organique bien que, dans ce cas, il soit difficile de la dissocier de la rhizodégradation voire de la phytodégradation. Les polluants visés sont alors nombreux : hydrocarbures aliphatiques, hydrocarbures aromatiques, solvants chlorés… que l'on trouve sur de nombreux sites d'activité industrielle. La technique est aussi utilisée sur des sites présentant une pollution mixte, minérale et organique. Les sols touchés par les pollutions intenses sont souvent dénudés et sujets à l'action de l'érosion éolienne et hydrique.

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2.1.2 Principe et processus mis en œuvre

La phytostabilisation consiste à mettre en place un couvert végétal sur un sol contaminé, soit par le semis ou la plantation, soit en favorisant l'installation d'une végétation spontanée. Cela suppose généralement une amélioration des propriétés physiques et chimiques des sols vis-à-vis de l'installation et de la croissance de la végétation, par travail du sol, fertilisation et amendement.

La présence d'un couvert végétal suffisamment dense et bien enraciné a pour conséquence de réduire la dispersion des contaminants par l'érosion. En effet, les plantes diminuent l'impact des pluies sur le sol, favorisent l'infiltration plutôt que le ruissellement des eaux et retiennent les particules terreuses susceptibles d'être mobilisées avec le ruissellement et le vent. En outre, le couvert prélève et...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - ADEME -   Traitabilité des sols pollués : guide pour la sélection des techniques et l'évaluation de leurs performances.  -  123 p. (2009).

  • (2) - ADEME -   Taux d'utilisation et coûts des différentes techniques et filières de traitement des sols et des eaux souterraines pollués en France.  -  Synthèse des données 2008, 19 p. (2011).

  • (3) - BRGM -   Quelles techniques pour quels traitements – Analyses coûts-bénéfices.  -  Rapport final, 185 p. (2010).

  • (4) - CHANEY (R.L.), BROADHURST (C.L.), CENTOFANTI (T.) -   Phytoremediation of soil trace elements.  -  In : PS Hooda (Coordinateur), Trace Elements in soils, Wiley, p. 311-352 (2010).

  • (5) - CHERIAN (S.), OLIVEIRA (M.M.) -   Transgenic plants in phytoremediation : recent advances and new possibilities.  -  Environmental Science and Technology, 39(24), p. 9377-9390 (2005).

  • ...

1 Événements

Conférence annuelle de International Phytotechnology Society no 11 du 14 janvier 2000 page 369 NOR : FPPA9910013D http://www.phytosociety.org/index.htm

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2 Annuaire

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2.1 Organismes – Fédérations – Associations (liste non exhaustive)

International Phytotechnology Society http://www.phytosociety.org/index.htm

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