Présentation
EnglishRÉSUMÉ
La surveillance de la qualité de l'air, comme celle de l'eau, est généralement assurée par des réseaux de capteurs physico-chimiques donnant des valeurs numériques. Mais ces mesures directes ont des limites liées entre autres au fait qu'il n'est pas possible d'associer facilement ces valeurs à des effets toxiques ou à des nuisances spécifiques qui se manifesteraient sur des êtres vivants. Une alternative consiste alors à avoir recours à des méthodes basées directement sur l'observation et l'étude des réactions d'organismes vivants exposés aux épisodes de pollution.
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Jean-Pierre GARREC : Laboratoire Pollution atmosphérique INRA – Centre de recherche de Nancy
INTRODUCTION
La surveillance de la qualité de l'air, comme celle de l'eau, est généralement assurée par des réseaux de capteurs physico-chimiques donnant des valeurs numériques. Mais ces mesures directes d'éléments inorganiques comme organiques se heurtent rapidement :
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à la faible représentativité de l'échantillon ;
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à des difficultés analytiques en raison de la présence fréquente de faibles teneurs ;
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aux coûts et à la maintenance des appareils de mesure physico-chimiques, comme aux coûts unitaires des analyses, parfois élevés ;
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au fait qu'il n'est pas possible d'associer facilement ces valeurs à des effets toxiques ou à des nuisances spécifiques qui se manifesteraient sur des êtres vivants.
Une alternative consiste alors à avoir recours à des techniques intégratives de mesure capables d'apprécier la contamination du milieu, c'est-à-dire à des méthodes basées directement sur l'observation et l'étude des réactions d'organismes vivants exposés aux épisodes de pollution.
On parle dans ce cas de méthodes de bioindication ou, plus précisément, de biosurveillance. La biosurveillance est définie d'une façon générale comme étant : « l'utilisation des réponses à tous les niveaux d'organisation biologique (moléculaire, biochimique, cellulaire, physiologique, tissulaire, morphologique, écologique) d'un organisme ou d'un ensemble d'organismes pour prévoir et/ou révéler une altération de l'environnement et pour en suivre l'évolution ».
Il est vite apparu que l'utilisation d'organismes vivants en biosurveillance de l'air comme de l'eau offrait de nombreux avantages, comme ceux :
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de bioconcentrer fortement les contaminants inorganiques comme organiques et de fournir une information intégrée dans le temps (détection des polluants très peu concentrés ou fugaces) ;
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de prendre en compte la situation réelle de la pollution atmosphérique ou aquatique, c'est-à-dire d'accumuler sans distinction l'ensemble des polluants présents ;
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de donner des informations sur la contamination reçue par les organismes vivants dans des conditions naturelles (biodisponibilité des polluants, risques sanitaires potentiels, contamination des chaînes alimentaires) ;
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de détecter des pollutions nouvelles ou accidentelles non prises en compte par les systèmes de contrôle classiques ;
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d'avoir, en tant que matériel biologique, un fort impact psychologique pour sensibiliser les populations aux problèmes de la qualité de l'air ou de l'eau.
Si l'on ajoute l'approche simple et rapide de ces méthodes originales, celles-ci, en fournissant des informations supplémentaires sur les risques biologiques, apparaissent maintenant comme des méthodes complémentaires et incontournables des méthodes physico-chimiques de surveillance de l'air comme de l'eau.
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Présentation
10. Conclusion
Au cours de ces dernières années, les méthodes de biosurveillance végétale se sont imposées comme des méthodes de plus en plus pertinentes pour surveiller, en particulier, les niveaux de micropolluants à forts risques sanitaires comme les HPA, les métaux lourds, les dioxines. Mais il faut aussi reconnaître que, au même moment, les capteurs physico-chimiques de plus en plus autonomes et les tubes passifs à diffusion (milieux aériens) ont pris une place grandissante dans le domaine du contrôle de la qualité de l'air et de l'eau.
Cependant, certains atouts des méthodes de biosurveillance végétale leur confèreront toujours un rôle dans le domaine de la surveillance :
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leurs approches simples, rapides et économiques sont souvent incontournables pour des études préliminaires, pour des études sur de grandes périodes ou sur de vastes zones ;
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leurs informations cumulatives fournissant des résultats intégrés dans le temps facilitent, dans de nombreuses occasions, la détection de pollutions chroniques, accidentelles ou intermittentes ;
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mais, surtout, elles fournissent des renseignements originaux sur les effets des polluants sur du matériel biologique, c'est-à-dire sur leurs dangerosités. En effet, ce sont les seules méthodes qui permettent d'une part d'évaluer l'impact des polluants sur la santé des organismes vivants et, d'autre part de répondre aux nouvelles demandes d'informations sur les risques biologiques liés à la qualité de l'air ou à la qualité de l'eau (risques environnementaux et risques sanitaires). C'est dans ce domaine que ces méthodes de biosurveillance végétale sont actuellement en plein développement.
Ce dernier atout, en rendant les méthodes de biosurveillance végétale complémentaires des méthodes physico-chimiques, les impose maintenant comme des méthodes incontournables pour la surveillance de la qualité de l'air et de l'eau.
Enfin, la biosurveillance est, de plus en plus auprès du public, un formidable outil de communication et de transfert d'informations sur tous les problèmes liés à la qualité de l'air que nous respirons ou de l'eau que nous buvons.
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Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - GARREC (J.P.), C. VAN HALUWYN (C.) - Biosurveillance végétale de la qualité de l'air. Concepts, méthodes et applications. - Éditions Tec et Doc Lavoisier, Paris, 118 p (2002).
-
(2) - LAGADIC (L.), CAQUET (Th.), AMIARD (J.C.), RAMADE (F.) - Les biomarqueurs en écotoxicologie. - Collection d'Écologie, éditions Masson, Paris, 432 p (1997).
-
(3) - LAGADIC (L.), CAQUET (Th.), AMIARD (J.C.), RAMADE (F.) - Utilisation de biomarqueurs pour la surveillance de la qualité de l'environnement. - Éditions Tec & Doc Lavoisier, Paris, 316 p (1998).
-
(4) - YUNUS (M.), IQBAL (M.) - Plant response to air pollution. - John Wiley and Sons, Chichester, 545 p (1996).
-
(5) - DE TEMMERMAN (L.), BELL (J.N.B.), GARREC (J.P.), KLUMPP (A.), KRAUSE (G.H.M.), TONNEIJCK (A.E.G.) - Biomonitoring of air pollutants with plants – Considerations for the future. - Dans : “Urban air pollution, bioindication and environmental awareness”. Éds. A. Klumpp, W. Ansel, G. Klumpp, Cuvillier Verlag, Göttingen, p. 337-373 (2004).
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ANNEXES
1 Réglementation – Normalisation
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En milieu aérien
Le tableau 1 présente les principales directives de biosurveillance rectifiées depuis plusieurs années, en particulier par la VDI (Allemagne)
En France, partant du constat que rien d'équivalent n'existait, et sous l'impulsion de chercheurs spécialisés dans ce domaine, un groupe de rédaction des normes françaises (AFNOR) sur le thème de la biosurveillance de la qualité de l'air a été constitué en 2005. L'effort de ce groupe porte actuellement sur l'élaboration pour 2008 (?) des quatre normes de biosurveillance végétale du milieu aérien suivantes :
NF X 43-900 relative à la biosurveillance de l'ozone troposphérique au moyen des tabacs (variétés Bel W3 et Bel B).
NF X 43-901 relative à la biosurveillance des métaux lourds au moyen du ray-grass.
NF X 43-902 relative à la biosurveillance de la qualité de l'air par les bryophytes.
NF X 43-903 relatif à la biosurveillance de la qualité de l'air par les lichens épiphytiques – détermination d'un indice biologique de lichens épiphytiques.
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