Présentation
Auteur(s)
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Gérard TOUPANCE : Professeur émérite Université de Paris XII
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Alain PERSON : Ingénieur hygiéniste Laboratoire d’hygiène de la Ville de Paris
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Lire l’articleINTRODUCTION
La vie est, par nature, un processus hors d’équilibre. Aussi, pour maintenir leur structure, les êtres vivants doivent-ils consommer de l’énergie et le résultat est que tout être vivant se nourrit et excrète : il prélève des matériaux dans l’environnement et rejette des déchets. La vie, par son existence même, induit donc nécessairement une perturbation de l’environnement. L’homme n’échappe évidemment pas à la règle et il est donc vain d’imaginer une société où l’homme ne modifierait pas le milieu : à partir du moment où l’on vit, on accepte de le perturber.
En fait, le défi est de limiter au maximum les conséquences fâcheuses sur les êtres humains et d’éviter de mettre en péril les formes de vie que la Nature a mis plus d’un milliard d’années à créer.
En s’inspirant de la définition donnée par le Conseil international de la Langue française pour le concept de nuisance, on dira qu’« il y a pollution lorsque le milieu contient des substances qui comportent un risque notable pour la santé et le bien-être de l’homme, ou qui peuvent atteindre indirectement celui-ci par leurs répercussions sur son patrimoine naturel, culturel ou économique ».
La pollution se définit donc par la nature de la substance concernée, par le milieu dans lequel celle-ci peut devenir nuisible, et par ses effets sur l’homme et le milieu. Un composé donné peut en effet être totalement inerte (ou très bénéfique) dans un milieu donné et, au contraire, avoir de très graves conséquences dans un autre. C’est ainsi que les chlorofluorohydrocarbures (CFC) sont totalement inertes dans la basse atmosphère mais capables de détruire l’ozone dans la stratosphère ; de même, il n’y aurait pas de vie en dehors des océans sans l’ozone de la stratosphère (protection contre les rayonnements UV lointains du Soleil capables d’induire des mutations et des cancers), mais ce composé peut être tout à fait agressif dans la basse atmosphère ; enfin, le dioxyde de carbone est indispensable à la croissance des plantes mais l’accroissement de sa concentration dans l’atmosphère peut entraîner des changements climatiques très néfastes dans certaines régions.
Le champ de la mesure de la pollution atmosphérique est donc très vaste et nous avons dû le limiter. En outre, du point de vue métrologique, les protocoles de prélèvement et de mesure sont très différents selon que l’on s’intéresse aux polluants gazeux ou particulaires.
Cette série d’articles [P 4 030] traite en priorité :
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la mesure des polluants gazeux. La pollution particulaire en tant que telle ne fait pas partie de ce champ, mais sera cependant effleurée lorsque l’on traitera de polluants organiques à pression de vapeur moyenne à faible ou adsorbés à la surface de particules minérales ou de suies ;
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la pollution à l’échelle locale (la ville et son environnement). Cependant, ainsi qu’on l’a montré, nombre de situations de pollution débordent largement ces échelles de proximité et l’on est donc amené de plus en plus souvent à effectuer des mesures en région rurale ou même en site naturel, soit que ces régions sont influencées par des panaches urbains, soit qu’elles sont utilisées comme sites de référence auxquels on peut comparer les situations urbaines. Les particularités des mesures en de tels sites seront traitées. L’échelle stratosphérique ne sera pas abordée.
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2. Stratégie de la mesure
L’atmosphère n’est pas homogène ni dans le temps ni dans l’espace : les concentrations des polluants varient considérablement d’un point à l’autre et d’un instant à l’autre.
la concentration des oxydes d’azote est couramment 10 fois plus faible dans une cour d’immeuble qu’au bord d’un trottoir, et elle peut varier d’autant d’une journée à l’autre en un point donné.
De même, le « budget » espace et temps de chaque individu est très variable : chacun est exposé au cours de la journée à des doses de polluants très variables qui dépendent de la concentration de ceux-ci à chaque instant et de la durée de séjour du sujet dans chacun des types d’environnements.
En conséquence, où, quand, quoi mesurer et pourquoi ? Il n’y a évidemment pas de réponse unique à ces questions et les stratégies peuvent être très diverses selon les sites et les questions posées. On peut cependant donner quelques lignes directrices.
2.1 Objectifs
La mesure de la composition de l’atmosphère est pour l’essentiel gouvernée par deux préoccupations majeures d’échelle très différente :
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l’échelle globale avec les risques que l’évolution de la composition de l’atmosphère fait peser sur l’épaisseur de la couche d’ozone ainsi que sur l’évolution du climat ;
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l’échelle locale avec les risques sanitaires de la pollution primaire et secondaire.
Le choix d’effectuer une mesure en environnement atmosphérique étant toujours lié à un problème particulier à l’une ou l’autre de ces échelles, l’ensemble du protocole opératoire doit évidemment être conçu par référence à ce problème : suivi de la qualité de l’air, suivi des politiques nationales de protection de l’atmosphère, aspects sanitaires (épidémiologie, toxicologie), aspects écologiques, impact de la pollution sur l’évolution du climat, connaissance et maîtrise des sources, données pour la modélisation, compréhension des phénomènes, etc. Ces objectifs doivent toujours être parfaitement identifiés au préalable, car ils conditionnent directement la nature des paramètres...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - EDNER (H.), RAGNARSON (P.), SPANNARES (S.), SVANBERG (S.) - Differential optical absorption spectroscopy (DOAS) system for urban atmospheric pollution monitoring - . Applied optics, 32, 3, p. 327-333 (1993).
-
(2) - KEMPFER (U.), CARNUTH (W.), LOTZ (R.), TRICKL (T.) - A wide range ultraviolet lidar system for tropospheric ozone measurements development and application - . Rev. Sci. Instrum. 65, 10, p. 3145-3164 (1994).
-
(3) - MEYER (P.L.), SIGRIST (M.W.) - Atmospheric pollution monitoring using CO2-laser photoacoustic spectroscopy and other techniques - . Rev. Sci. Instrum., 61, 7, p. 1779-1807 (1990).
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