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EnglishRÉSUMÉ
Les procédés de séparation de gaz par membranes connaissent un développement industriel continu depuis les années 1980 et constituent aujourd’hui une des technologies clés dans le domaine (avec la distillation cryogénique, l’absorption gaz-liquide et l’adsorption). Cet article propose un état de l’art sur les principes de mise en œuvre de la technologie (matériaux, processus, procédés), ainsi que sur les méthodes et outils de conception utilisables pour étudier une application donnée (rôle du matériau et des conditions opératoires, choix d’une architecture mono ou multiétagée). Les principales applications industrielles sont décrites, ainsi que les perspectives, basées en particulier sur de nouveaux matériaux nanostucturés.
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Eric FAVRE : Professeur des Universités - Laboratoire Réactions et Génie des Procédés - ENSIC – Université de Lorraine, Nancy, France
INTRODUCTION
La perméation gazeuse connaît depuis les années 1980 un fort développement industriel pour la séparation et la purification des gaz, domaine longtemps réservé à des procédés traditionnels comme la distillation, l’absorption ou l’adsorption. Elle est aujourd’hui largement utilisée pour la production d’azote à partir de l’air, la purification d’hydrogène, le traitement du gaz naturel et du biogaz, le séchage des gaz ou encore la récupération de composés organiques volatils (COV).
L’atteinte de cet objectif a été précédée par une longue période de recherche et développement, au cours de laquelle une série de réalisations a pu voir le jour dans le domaine des matériaux (élaboration de structures sélectives à très fine couche active), des modules membranaires (techniques de production et d’assemblage, encollage, empotage, maîtrise des écoulements) et de la conception d’ensemble des systèmes industriels (chaîne de protection des modules contre les poussières et contaminants, limitation du vieillissement, gestion des arrêts/redémarrages). Au final, la perméation gazeuse a pu se positionner sur un large ensemble d’applications, identifiées sur la base d’analyses technico-économiques, principalement pour des fonctions de concentration ou d’appauvrissement de mélanges gazeux en un constituant présentant une vitesse de perméation rapide (hydrogène, oxygène, COV) ou lente (azote, méthane) dans des polymères denses. Pour des applications nécessitant une haute pureté, son utilisation n’est généralement pas adaptée et le recours à des procédés hybrides ou à une technologie alternative est alors préférable.
Plus généralement, le procédé de perméation gazeuse présente des atouts de premier plan, en particulier dans un contexte de production durable : fonctionnement continu (pas d’étape de régénération), pas de production de déchets (séparation physique), système compact et léger, efficacité énergétique, mise en place nécessitant simplement une étape de compression (ou profitant d’une ressource sous pression). De multiples variantes introduisant des recyclages, des compressions multiples ou des balayages peuvent être proposées pour répondre aux cahiers des charges, mais la recherche d’une solution faisant appel à l’arrangement le plus simple (typiquement un ou deux étages de perméation) reste une priorité.
À l’ingénieur désireux de s’informer sur les aspects fondamentaux, nous proposons des informations sur les matériaux et les bases théoriques de la séparation par membranes.
Au lecteur confronté à un problème particulier et désireux d’évaluer les possibilités et les limites de la perméation gazeuse, nous avons souhaité apporter des éléments pour guider sa réflexion : outils méthodologiques de conception du procédé permettant d’analyser l’influence des caractéristiques des matériaux (critères de choix), des conditions opératoires (rapport de pression, taux de prélèvement) et de l’architecture du procédé (systèmes mono- ou multi-étagés)
Enfin, nous avons souhaité présenter l’état de l’art en donnant des exemples des principales applications industrielles actuelles et évoquer les développements potentiels.
Le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire et un tableau des sigles, notations et symboles utilisés.
MOTS-CLÉS
VERSIONS
- Version archivée 1 de sept. 2004 par Lian-Ming SUN, Jean-Yves THONNELIER
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9. Conclusion
Dernière née des opérations de séparation de mélanges gazeux, la perméation gazeuse fait partie aujourd’hui des solutions technologiques matures classiquement envisagées pour des applications industrielles. Si le portefeuille des matériaux et des modules disponibles, ainsi que les types d’applications actuelles, restent relativement limités et cantonnés aux membranes à base de polymères denses, les développements récents dans le domaine des matériaux nanostructurés, ainsi que les progrès spectaculaires dans le domaine des techniques d’élaboration de couches minces (y compris la fabrication additive), laissent entrevoir des évolutions de rupture dans les années à venir. À titre d’exemple, l’existence de modules commerciaux à base de zéolites ou encore l’apparition récente de membranes industrielles réactives (pour le captage du CO2) pourraient traduire une évolution significative du paysage. Si les matériaux polymères ont fait leurs preuves en termes de performances (et resteront vraisemblablement largement utilisés), l’arrivée sur le marché de matériaux à très haute sélectivité, haute perméance, présentant une résistance chimique et thermique élevées (zéolites, silice, tamis moléculaires carbonés, graphènes, MOF) va très certainement ouvrir de nouveaux espaces et conduire à de nouvelles applications, en particulier dans un contexte de production durable et d’économie circulaire (couplage réactions/séparations à haute température, récupération et recyclage de composés, traitement de mélanges comportant des molécules thermolabiles…). Quant au paysage énergétique futur, il est significatif de noter que le procédé de perméation gazeuse offre déjà des applications pour la récupération d’hydrogène (un des vecteurs énergétiques du futur) et la purification du biogaz (énergie renouvelable en plein essor) et pourrait constituer une des technologies de captage du CO2 (un des impératifs de la production décarbonée). Historiquement, le développement de la perméation gazeuse s’est appuyé sur un ensemble d’innovations dans le domaine des matériaux et des procédés. Le foisonnement de nouveaux matériaux à haute performances associé au développement spectaculaire des outils de conception de procédés (basé en particulier sur les méthodes d’intelligence...
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BIBLIOGRAPHIE
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