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RÉSUMÉ
La combustion est un phénomène complexe que la seule réaction globale d’oxydation ne peut décrire. La compréhension de ce phénomène dans sa complexité recourt à l’utilisation de mécanismes cinétiques explicitant les différentes étapes réactionnelles entre le carburant initial et sa conversion en eau et dioxyde de carbone. Ces mécanismes, validés extensivement sur des données expérimentales obtenues dans des conditions contrôlées, sont essentiels au développement de technologies plus efficientes, plus propres et plus sûres. Les mécanismes d’oxydation des carburants fossiles et des biocarburants sont ainsi présentés en soulignant leurs spécificités. La formation des principaux polluants (oxydes d’azote, précurseurs de suie et hydrocarbures imbrûlés) est également abordée.
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Pascal DIÉVART : Enseignant-chercheur - Unité de Chimie et Procédés, École Nationale Supérieure de Techniques Avancées - Institut Polytechnique de Paris, Palaiseau, France
INTRODUCTION
À l’échelle mondiale, plus de 80 % de l’énergie produite l’est au moyen d’un processus de combustion. La finalité d’un processus de combustion est d’extraire l’énergie chimique latente d’une molécule et de la convertir en chaleur qui pourra ensuite à son tour être convertie en énergie électrique ou mécanique. Les molécules utilisées comme matière premières dans ces processus sont actuellement quasi exclusivement des ressources fossiles extraites du sous-sol et dont les quantités facilement exploitables sont limitées. Cette conversion en chaleur est réalisée à travers un ensemble complexe de réactions dont les produits finaux théoriques sont l’eau et le dioxyde de carbone. Les émissions de ce dernier sont la cause principale de l’augmentation de l’effet de serre planétaire et du dérèglement climatique induit observé depuis plusieurs décennies. À ces produits de combustion idéaux viennent aussi s’ajouter d’autres molécules polluantes tels que le monoxyde d’azote, les composés organiques volatils (COV), les oxydes d’azote (NOx), les hydrocarbures polycycliques et les suies qui dégradent la qualité de l’air au niveau local et qui ont des répercussions sur la santé des populations.
Face à cette dépendance aux processus de combustion et dans l’attente que de nouvelles technologies puissent s’y substituer massivement, il est essentiel de comprendre précisément comment les différents carburants et combustibles brûlent au niveau chimique afin d’optimiser les installations et ainsi accroître leur efficacité tout en limitant les émissions polluantes.
La combustion est étudiée à l’aide de différentes techniques mettant en jeu différents appareillages spécifiques (tubes à choc, machines à compression rapide, réacteurs, brûleurs) équipés d’outils de diagnostic permettant de suivre ou de mesurer la vitesse à laquelle la réaction de combustion se déroule. Ces données expérimentales obtenues dans des conditions de température et de pression maîtrisées permettent d’identifier la séquence réactionnelle menant à l’oxydation complète d’un hydrocarbure en dioxyde de carbone. Elles sont ensuite utilisées pour tester et valider des modèles cinétiques.
Un modèle cinétique est un mécanisme réactionnel séquentiel et complexe qui associe à chaque réaction une constante de vitesse. Il permet de décrire qualitativement et quantitativement la combustion d’une molécule de départ en fonction des conditions initiales de température, pression et de mélange. Lorsque ces modèles parviennent à raisonnablement reproduire les données expérimentales obtenues dans plusieurs appareillages, le modèle peut alors être considéré comme validé et utilisé en toute confiance dans des conditions plus complexes et éloignées de celles utilisées pour la validation, permettant ainsi de mieux comprendre la formation des polluants et les sources possibles d’optimisation de la combustion dans un moteur ou une turbine à gaz par exemple.
Dans l’objectif de réduire l’empreinte environnementale de la combustion, de nombreuses recherches ont été entreprises pour avancer notre connaissance de la cinétique de combustion des combustibles fossiles, mais aussi de leurs alternatives renouvelables. Aussi cet article se propose de dresser un panorama des mécanismes de combustion des principaux hydrocarbures composant les différents combustibles fossiles, ainsi que ceux des principaux biocarburants actuellement utilisés ou envisagés.
VERSIONS
- Version archivée 1 de juil. 2004 par Véronique DIAS, Jacques VANDOOREN
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6. Perspectives
Depuis le début du XXe siècle, les travaux expérimentaux sur l’oxydation et la combustion des molécules représentatives des carburants fossiles ont permis de bâtir un schéma complet expliquant les différentes étapes réactionnelles sur l’ensemble du domaine de température, depuis 450 jusqu’à plus de 2500 K. Ce mécanisme, dont la complexité varie avec la température, fait intervenir de nombreuses espèces intermédiaires, stables ou non, pour rationaliser la formation des produits finaux de combustion.
L’approche purement descriptive de la combustion a rapidement laissé la place à une approche quantitative, avec pour objectif de pouvoir prédire raisonnablement la cinétique de combustion dans des conditions non étudiées ou non accessibles expérimentalement. Le développement de ces modèles cinétiques, aidé par la démocratisation de la chimie quantique, ont permis des avancées significatives dans le développement des moteurs thermiques par exemple, ou la mise au point de stratégies pour limiter la formation des principaux polluants.
Cependant, le besoin de transiter depuis des carburants fossiles vers des carburants renouvelables a nécessité d’étudier la combustion de ces nouvelles molécules et de comprendre l’influence que peut avoir la présence d’un hétéroatome. Si dans l’ensemble, la chimie de combustion des hydrocarbures oxygénés est très semblable à celle des carburants fossiles, des spécificités réactionnelles peuvent exister et conduire à une cinétique de combustion plus ou moins rapide.
De nouveaux carburants ou combustibles sont régulièrement envisagés pour se substituer aux carburants fossiles et/ou d’origine végétale. Ainsi, l’ammoniac NH3 fait actuellement l’objet de nombreux travaux expérimentaux et théoriques pour appréhender sa cinétique de combustion, et ainsi mettre au point les moteurs thermiques fonctionnant avec cette molécule non carbonée. De même, les centrales thermiques utilisant la biomasse solide se multiplient. Néanmoins, la combustion des combustibles solides, non abordée ici, se distingue de celle se déroulant en phase gazeuse et nos connaissances sur celle-ci restent encore limitées.
Il est certain que la contribution de la combustion à la production d’énergie est vouée à diminuer fortement dans les prochaines années. Malgré tout, dans certains secteurs les alternatives restent encore extrêmement...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - - World Energy Statistics | - Enerdata. – https://yearbook.enerdata.net
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(2) - INTERNATIONAL ENERGY AGENCY - Data and statistics – - IEA In IEA – https://www.iea.org/data-and-statistics
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(4) - FINLAYSON-PITTS (B.J.), PITTS (J.N.) - CHAPTER 8 - Acid Deposition: Formation and Fates of Inorganic and Organic Acids in the Troposphere – - In Chemistry of the Upper and Lower Atmosphere – Academic Press – p. 294-348, 1 janvier 2000 – https://doi.org/10.1016/B978-012257060-5/50010-1
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(5) - CHASE (M.W.) - NIST-JANAF THERMOCHEMICAL TABLES – - In Journal of Physical and Chemical Reference Data (1998).
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