Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Pour un objet aussi simple qu’un radiateur électrique ou aussi compliqué qu’un immeuble d’habitation, l’utilisateur est avant tout préoccupé par la consommation d’énergie lors de son usage ou de son exploitation. Or, pour fabriquer cet objet, il faut utiliser des matériaux, des procédés et des moyens de transport, et tenir compte de sa fin de vie avec un recyclage éventuel ou un traitement approprié des déchets. Ces étapes consomment de l’énergie dont une bonne partie peut être de nature non renouvelable. C’est l’énergie grise ou énergie cachée dont l’utilisateur se soucie peu car son coût est compris dans le prix d’achat de l’objet. Si la notion d’énergie grise est simple, son évaluation est complexe et des résultats très différents peuvent être obtenus selon la manière de procéder.
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When using an object as simple as an electric heater or as complicated as a residential building, the user is primarily concerned about energy consumption during use or operation. However, manufacturing the object requires materials, processes and transportation. The end-of-life of the object has to be considered, with appropriate recycling or waste treatment. These steps consume energy, much of which may come from non-renewable sources. The user is usually unaware of this gray or embodied energy because its cost is included in the purchase price of the object. While it is easy to give a qualitative definition of gray energy, its evaluation is much more complex and can yield widely different results according to how it is done.
Auteur(s)
-
Christian NGÔ : Edmonium
INTRODUCTION
Cet article introduit et sensibilise le lecteur au problème de l’énergie grise ou énergie cachée (grey energy ou embodied energy) des objets et procédés qui sont utilisés chaque jour par un particulier, l’industrie ou les services. En effet, l’utilisateur est sensible à l’énergie qu’il consomme pour faire fonctionner un objet, comme sa voiture ou son chauffage électrique, mais l’est beaucoup moins à l’énergie qu’il a fallu dépenser pour fabriquer celui-ci, pour le maintenir (bien qu’il paye souvent cette maintenance) et pour s’en débarrasser une fois qu’il est devenu inutilisable ou inutile. Cette énergie grise est aussi associée à divers impacts sur l’environnement comme l’émission de CO2 et de polluants, la création de déchets ou la diminution de ressources naturelles.
Définir une consommation d’énergie pour l’utilisation d’un objet ou d’un bien n’est déjà pas une chose facile. Cette quantité d’énergie que l’on qualifie d’énergie d’utilisation ou d’énergie d’usage (operational energy) est celle qui est comptabilisée et payée de manière directe ou indirecte par l’utilisateur. Définir la quantité d’énergie grise associée à un objet, un bien ou un service est encore plus difficile. Le consommateur n’a la plupart du temps aucune idée de la valeur de cette énergie cachée. Or, la quantité d’énergie pour fabriquer un objet peut parfois être considérable par rapport à l’énergie que peut fournir ou consommer cet objet lors de son utilisation. Par exemple, il faut environ cinquante fois plus d’énergie pour fabriquer une pile alcaline que la quantité d’électricité qu’elle fournit lors de son utilisation.
Rappelons que l’énergie primaire correspond à de l’énergie avant transformation. C’est par exemple le cas du pétrole brut, du charbon ou de l’eau d’un barrage. L’énergie secondaire est obtenue après transformation : essence ou gasoil à partir du pétrole, charbon de bois à partir du bois, électricité à partir du gaz naturel, etc. L’énergie finale est celle utilisée par le consommateur comme l’électricité arrivant au domicile, où le fioul domestique. Enfin, l’énergie utile est celle utilisée réellement pour l’usage requis. Entre l’énergie finale, que paye le consommateur, et l’énergie primaire, qui sert à produire celle-ci, des pertes importantes ont lieu. Si l’on considère par exemple le cas de l’électricité française, il a fallu en moyenne environ 2,6 kWh d’énergie primaire pour produire 1 kWh d’électricité consommée par l’utilisateur.
KEYWORDS
hidden energy | operational energy | life cycle assessment | building construction
VERSIONS
- Version archivée 1 de août 2017 par Christian NGÔ
DOI (Digital Object Identifier)
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6. Impacts de l’énergie grise sur l’environnement
N’importe quelle activité humaine, que ce soit la conception et l’utilisation d’un objet, la réalisation d’un service, ou le développement d’une activité comme l’agriculture par exemple, a des conséquences sur l’environnement qui appartiennent aux catégories indiquées sur la figure 2. Les principales sont les suivantes :
-
en premier lieu, il y a consommation de ressources énergétiques. L’énergie que l’on consomme en exploitation concentre toute l’attention de l’utilisateur mais la consommation d’énergie grise est tout aussi importante dans le bilan énergétique global. Cette énergie grise, que l’on évalue en énergie primaire, peut être de nature renouvelable ou non renouvelable. Elle peut être associée aux procédés et transports mis en jeu tout au long de la vie du système considéré ; elle peut représenter l’énergie contenue dans les matériaux ; enfin, elle peut être celle que l’on peut éventuellement récupérer en fin de vie du dispositif ;
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il y a aussi consommation de ressources non énergétiques comme des matières premières minérales ou organiques. Celles-ci peuvent être plus ou moins facilement accessibles et leurs réserves à un coût économiquement acceptable peuvent poser problème dans le futur ;
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toute activité a un impact sur l’environnement. Cela comprend les émissions de CO2 qui contribuent à augmenter l’effet de serre naturel mais aussi les polluants de l’air, de l’eau ou du sol qui peuvent être générés à toutes les étapes ;
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certains matériaux ou intermédiaires peuvent être toxiques pour l’homme et les autres êtres vivants. Il peut y avoir aussi un impact sur la biodiversité animale ou végétale. L’impact sur la santé est l’aspect sur lequel la population est la plus sensible ;
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on génère aussi des déchets à chaque étape de la vie d’un produit ; il faut gérer ceux-ci. À la fin de vie de l’objet, on obtient des produits qui peuvent être recyclables ou des déchets ultimes.
Une bonne gestion des déchets a pour but d’optimiser l’énergie consommée lors de cette étape et de minimiser la pollution générée tout en valorisant...
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BIBLIOGRAPHIE
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(6) - TRACHTE (S.) - Grey energy consumption in life cycle of building...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie – Ademe http://www.ademe.fr
Agence internationale de l’énergie http://www.iea.org
Aliapur https://www.aliapur.fr
Areva http://www.areva.com
BP statistical review http://www.bp.com/productlanding.do?categoryId=6929&contentId=7044622
BRGM http://www.brgm.fr
Carbon Capture and Sequestration Technologies @ MIT http://sequestration.mit.edu/
Centre technique et scientifique du bâtiment CSTB http://www.cstb.fr
CNRS http://www.cnrs.fr
Commissariat à l’énergie atomique CEA http://www.cea.fr
Danish wind industry association http://www.windpower.org
DGE http://www.entreprises.gouv.fr/secteurs-professionnels/industrie
Ecoinvent, base de données suisse http://www.ecoinvent.org
Edmonium...
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