Article de référence | Réf : BE8517 v2

Conclusion
Énergie grise

Auteur(s) : Christian NGÔ

Date de publication : 10 juil. 2024

Pour explorer cet article
Télécharger l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !

Sommaire

Présentation

Version en anglais En anglais

RÉSUMÉ

Pour un objet aussi simple qu’un radiateur électrique ou aussi compliqué qu’un immeuble d’habitation, l’utilisateur est avant tout préoccupé par la consommation d’énergie lors de son usage ou de son exploitation. Or, pour fabriquer cet objet, il faut utiliser des matériaux, des procédés et des moyens de transport, et tenir compte de sa fin de vie avec un recyclage éventuel ou un traitement approprié des déchets. Ces étapes consomment de l’énergie dont une bonne partie peut être de nature non renouvelable. C’est l’énergie grise ou énergie cachée dont l’utilisateur se soucie peu car son coût est compris dans le prix d’achat de l’objet. Si la notion d’énergie grise est simple, son évaluation est complexe et des résultats très différents peuvent être obtenus selon la manière de procéder.

Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.

Lire l’article

ABSTRACT

Grey Energy

When using an object as simple as an electric heater or as complicated as a residential building, the user is primarily concerned about energy consumption during use or operation. However, manufacturing the object requires materials, processes and transportation. The end-of-life of the object has to be considered, with appropriate recycling or waste treatment. These steps consume energy, much of which may come from non-renewable sources. The user is usually unaware of this gray or embodied energy because its cost is included in the purchase price of the object. While it is easy to give a qualitative definition of gray energy, its evaluation is much more complex and can yield widely different results according to how it is done.

Auteur(s)

INTRODUCTION

Cet article introduit et sensibilise le lecteur au problème de l’énergie grise ou énergie cachée (grey energy ou embodied energy) des objets et procédés qui sont utilisés chaque jour par un particulier, l’industrie ou les services. En effet, l’utilisateur est sensible à l’énergie qu’il consomme pour faire fonctionner un objet, comme sa voiture ou son chauffage électrique, mais l’est beaucoup moins à l’énergie qu’il a fallu dépenser pour fabriquer celui-ci, pour le maintenir (bien qu’il paye souvent cette maintenance) et pour s’en débarrasser une fois qu’il est devenu inutilisable ou inutile. Cette énergie grise est aussi associée à divers impacts sur l’environnement comme l’émission de CO2 et de polluants, la création de déchets ou la diminution de ressources naturelles.

Définir une consommation d’énergie pour l’utilisation d’un objet ou d’un bien n’est déjà pas une chose facile. Cette quantité d’énergie que l’on qualifie d’énergie d’utilisation ou d’énergie d’usage (operational energy) est celle qui est comptabilisée et payée de manière directe ou indirecte par l’utilisateur. Définir la quantité d’énergie grise associée à un objet, un bien ou un service est encore plus difficile. Le consommateur n’a la plupart du temps aucune idée de la valeur de cette énergie cachée. Or, la quantité d’énergie pour fabriquer un objet peut parfois être considérable par rapport à l’énergie que peut fournir ou consommer cet objet lors de son utilisation. Par exemple, il faut environ cinquante fois plus d’énergie pour fabriquer une pile alcaline que la quantité d’électricité qu’elle fournit lors de son utilisation.

Rappelons que l’énergie primaire correspond à de l’énergie avant transformation. C’est par exemple le cas du pétrole brut, du charbon ou de l’eau d’un barrage. L’énergie secondaire est obtenue après transformation : essence ou gasoil à partir du pétrole, charbon de bois à partir du bois, électricité à partir du gaz naturel, etc. L’énergie finale est celle utilisée par le consommateur comme l’électricité arrivant au domicile, où le fioul domestique. Enfin, l’énergie utile est celle utilisée réellement pour l’usage requis. Entre l’énergie finale, que paye le consommateur, et l’énergie primaire, qui sert à produire celle-ci, des pertes importantes ont lieu. Si l’on considère par exemple le cas de l’électricité française, il a fallu en moyenne environ 2,6 kWh d’énergie primaire pour produire 1 kWh d’électricité consommée par l’utilisateur.

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

KEYWORDS

hidden energy   |   operational energy   |   life cycle assessment   |   building construction

VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-be8517


Cet article fait partie de l’offre

Ressources énergétiques et stockage

(188 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Présentation
Version en anglais En anglais

15. Conclusion

Pour évaluer le bilan énergétique d’un produit, il ne faut pas seulement considérer son usage et l’énergie qu’il consomme lors de cette étape (énergie d’usage ou d’exploitation) mais prendre en compte, en dehors de cette étape, toute l’énergie consommée depuis son élaboration jusqu’à la gestion de sa fin de vie (énergie grise). Pour beaucoup de produits, cette énergie grise s’avère plus importante que l’énergie d’usage. Cette énergie cachée a été pendant longtemps négligée. Il y a, parallèlement à cette consommation d’énergie, des émissions de polluants, la génération de déchets et des atteintes diverses à l’environnement. Ces effets collatéraux sont loin d’être négligeables et pour certains produits ils peuvent être même prépondérants.

Dans certains cas, comme pour les bâtiments, la majeure partie de l’énergie grise consommée ainsi que les pollutions et nuisances sont produites dans le pays où sont construits les bâtiments. Pour beaucoup d’autres produits, l’énergie grise et les nuisances associées sont produites dans des pays étrangers et ne sont pas comptabilisées dans le pays qui utilise les produits. Toutefois, au niveau de la planète, il y a un impact sur l’environnement où que soit consommée cette énergie.

L’analyse du cycle de vie ACV d’un produit est le meilleur moyen pour évaluer l’énergie totale (énergie d’usage et énergie grise) dont il aura besoin tout au long de sa vie. Toute la difficulté de l’approche consiste à bien définir les objectifs et les frontières du système étudié. Cette méthodologie repose aussi fortement sur des bases de données qui sont souvent incomplètes. Les données elles-mêmes sont parfois différentes d’une base à l’autre parce qu’elles ont été évaluées avec des critères différents. Selon le pays, toutes les phases ne sont pas prises en compte. Par exemple, pour le bâtiment, on intègre en France la déconstruction du bâtiment dans l’ACV alors que ce n’est pas le cas en Suisse.

Une ACV est souvent incomplète et n’étudie pas tous les indicateurs environnementaux comme la perte de biodiversité, l’impact sur le paysage, les nuisances sonores, etc. De plus, tous les acteurs ne sont pas toujours d’accord sur la pertinence de certains...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 93% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Ressources énergétiques et stockage

(188 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Conclusion
Sommaire
Sommaire

BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - POUROUCHOTTAMIN (C.L.E.M.P.) -   Nouvelles représentations des consommations d’énergie.  -  Les cahiers du CLIP, n° 22 (2013).

  • (2) -   *  -  http://labo-energetic.eu/fr/a_telecharger/Concept_energie_grise.pdf

  • (3) - LAROCHELAMBERT (T.D.) -   Économie de l’énergie éolienne. Partie A : Analyse du cycle de vie éolien  -  .

  • (4) - ALE -   L’énergie grise, définition, évaluation et points clés.  -  . – Agence locale de l’énergie, Lyon agglomération. http://www.ale-lyon.org

  • (5) - ROÏZ (J.) -   Introduction à l’analyse du cycle de vie.  -  9e rencontres de la biomasse (2012).

  • (6) - TRACHTE (S.) -   Grey energy consumption in life cycle of building...

1 Sites Internet

Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie – Ademe http://www.ademe.fr

Agence internationale de l’énergie http://www.iea.org

Aliapur https://www.aliapur.fr

Areva http://www.areva.com

BP statistical review http://www.bp.com/productlanding.do?categoryId=6929&contentId=7044622

BRGM http://www.brgm.fr

Carbon Capture and Sequestration Technologies @ MIT http://sequestration.mit.edu/

Centre technique et scientifique du bâtiment CSTB http://www.cstb.fr

CNRS http://www.cnrs.fr

Commissariat à l’énergie atomique CEA http://www.cea.fr

Danish wind industry association http://www.windpower.org

DGE http://www.entreprises.gouv.fr/secteurs-professionnels/industrie

Ecoinvent, base de données suisse http://www.ecoinvent.org

Edmonium...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Ressources énergétiques et stockage

(188 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS