Présentation
En anglaisAuteur(s)
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André SCAVENNEC : Ingénieur-Docteur
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Sylvain DELAGE : Docteur - Chef du Groupe Microélectronique à Alcatel-Thales III-V Lab,
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Le comportement des composants électroniques à semi-conducteurs est largement conditionné par la nature des interfaces ou jonctions qui en séparent les différentes parties constitutives (métalliques, diélectriques ou semi-conductrices) et par la façon dont les porteurs, électrons ou trous, longent ou traversent ces interfaces. Les jonctions semi-conducteur/semi-conducteur intervenant dans les composants et circuits, à base de transistors à effet de champ ou de transistors bipolaires, qui ont dominé jusqu'à la fin des années 1980 la microélectronique, ont longtemps été des homojonctions séparant deux régions de dopages différents d'un même semi-conducteur hôte. En pratique, ce dernier est généralement du silicium (filières NMOS, CMOS bipolaires et BiCMOS) et très rarement de l'arséniure de gallium (filière MESFET GaAs).
Au cours des années 1980, des progrès constants en matière d'élaboration des matériaux, de technologie de fabrication et de physique des structures semi-conductrices complexes ont favorisé l'émergence d'une nouvelle génération de composants microélectroniques dits à hétérojonction. Ces hétérojonctions sont des jonctions où se trouvent juxtaposés deux semi-conducteurs différents. Elles sont le plus souvent en accord ou quasi-accord de maille cristalline [cas des jonctions GaAlAs/GaAs des transistors à hétérojonction à effet de champ, appelés HEMT, et des transistors bipolaires à hétérojonction, dits HBT (§ 2.1 et 4.1)]. Mais ces hétérojonctions peuvent être aussi en léger désaccord de maille (de l'ordre de 1 % comme dans le cas des jonctions GaAlN/GaN des HEMT GaN (§ 3.1) ou Ga0,8 In0,2 As/GaAs des HEMT GaAs dits pseudomorphiques (§ 2.4.1), voire en désaccord plus important, au-delà de ce que peut supporter l'élasticité limitée du réseau cristallin, et impliquant alors des zones cristallines très disloquées [cas des structures dites métamorphiques InP/GaAs (§ 2.4.3) ainsi que des hétérostructures à base de nitrure de gallium (§ 3.1), où les différences de dimensions de mailles cristallines sont de l'ordre de quelques pour-cent entre le substrat de départ et le matériau qui constitue le cœur actif du composant].
Dans tous les cas, cette possibilité de combiner, au sein d'un même composant, des semi-conducteurs de structures de bandes d'énergie différentes apporte des degrés de liberté supplémentaires permettant de développer des composants nouveaux à performances améliorées ou à fonctionnalité originale. En effet, en sus des champs appliqués et des gradients de dopage assurant le contrôle du transport des électrons et des trous dans les composants ordinaires à homostructure semi-conductrice, le fait de pouvoir faire varier l'énergie de bande interdite dans le cas d'une hétérojonction permet des variations spatiales brutales des potentiels et des champs [cf. le puits de potentiel du HEMT utilisé pour séparer porteurs et donneurs (§ 2.1)]. De plus ces variations peuvent être différentes pour les électrons et pour les trous, introduisant ainsi une sorte de filtrage dans le transport de ces deux types de porteurs (cf. l'interface émetteur-base du HBT, § 4.1). L'exploitation de ces degrés de liberté, souvent qualifiée d'ingénierie de bande interdite, a donné lieu à un foisonnement d'innovations, tant en optoélectronique qu'en microélectronique, et ce plus particulièrement dans le cas des matériaux III-V, grâce à la richesse des combinaisons possibles d'éléments III et V, et pour bénéficier de la gamme très étendue des propriétés de transport de ces matériaux.
VERSIONS
- Version archivée 1 de févr. 1999 par Michel BON, André SCAVENNEC
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3. Transistors à effet de champ à hétérojonction en GaN
Les matériaux à large bande interdite utilisant le nitrure de gallium et ses alliages possèdent de nombreuses propriétés physiques qui les placent comme les meilleurs candidats actuels pour les applications hyperfréquence où la puissance et la robustesse sont critiques.
Le nitrure de gallium et ses dérivés présentent une combinaison de propriétés physiques inégalée :
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une forte largeur de bande interdite (3,4 eV) pour le GaN, pouvant dépasser 6 eV pour l'AlN,
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une vitesse de saturation des porteurs supérieure à1x107 cm/s,
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un champ électrique de claquage remarquable (3 MV/cm),
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la possibilité d'obtenir des couches hétéroépitaxiales à base de GaN (AlGaN/GaN, InGaN/GaN, InAlN/GaN) avec de bonnes qualités de transport.
La capacité d'un matériau à être un bon candidat pour les applications de puissance hyperfréquences est parfaitement illustrée par la figure de mérite de Johnson tenant compte du champ de claquage et de la vitesse de saturation. Ainsi la 11 présente la puissance de sortie théorique des principaux matériaux semi-conducteurs en fonction de la fréquence de fonctionnement basée sur le facteur de mérite de Johnson.
Le carbure de silicium et le nitrure de gallium offrent une amélioration d'un facteur supérieur à 10 vis-à-vis des performances du silicium et de l'arséniure de gallium. La figure de mérite de Johnson néglige toutefois un paramètre important. Il s'agit des limitations thermiques qui sont conditionnées non seulement par le matériau semi-conducteur, mais aussi par l'environnement du dispositif. Le nitrure de gallium comme le carbure de silicium ont la particularité de posséder des valeurs de conductivité thermique élevées, respectivement de 190 W/mK et 450 W/mK, indispensables pour drainer les puissances dissipées dans les transistors. Les semi-conducteurs à base de composés GaN sont des matériaux de choix pour les applications hautes températures car leur énergie de cohésion leur permet de supporter sans dommage les températures élevées et leur bande interdite supérieure à 3 eV repousse le seuil de comportement intrinsèque à des températures supérieures à 500 °C.
Les propriétés thermiques et de transport électrique du GaN ont donc motivé des recherches très importantes...
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Transistors à effet de champ à hétérojonction en GaN
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - MATHIEU (H.) - Physique des semi-conducteurs et des composants électroniques, - Masson (1995), Dunod (2004).
-
(2) - SZE (S.M.) - Physics of semiconductor devices, - Wiley Interscience (1981).
-
(3) - ALI (F.), GUPTA (A.) - HEMTs & HBTs. - Artech House (1991).
-
(4) - GOLIO (J.M.) - Microwave MESFETs & HEMTs, - Artech House (1991).
-
(5) - LADBROOKE (P.H.) - MMIC design : GaAs FETs and HEMTs. - Artech House (1989).
-
(6) - CASTAGNÉ (R.), DUCHEMIN (J.P.), GLOANEC (M.), RUMELHARD (C.H.) - Circuits intégrés en arséniure de gallium. - Collection technique et scientifique des Télécommunications, Masson (1989).
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...
ANNEXES
Les Actes de conférences ont constitué au cours des 10 dernières années la principale source concernant les innovations dans le domaine. On citera en particulier les Conférences : International Electron Devices Meeting (IEDM), Compound Semiconductors IC Symposium (CSICS) et International Microwave Symposium (IMS).
HAUT DE PAGE
En 2010, le marché des composants III-V en microélectronique s'élève à environ 5 Milliards de $. Il s'agit essentiellement de produits à base de P-HEMT GaAlAs/InGaAs et HBT GaInP/GaAs sur substrat GaAs et de HEMT GaN. Citons parmi les acteurs industriels les plus importants :
États-Unis :
Triquint http://www.triquint.com/
Anadigics http://www.anadigics.com/
Skyworks http://www.skyworks.com/
Agilent http://www.agilent.com/
Japon et Asie :
Fujitsu http://www.fr.fujitsu.com/
Sumitomo http://www.sumitomo.com/
Mitsubishi
Toshiba http://www.toshiba.fr/
Sony http://www.sony.fr/
WIN
Europe :
UMS ...
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