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Article

1 - SPÉCIFICITÉ DES IONS TERRES RARES

2 - NIVEAUX D’ÉNERGIE DES IONS TERRES RARES

3 - TRANSITIONS OPTIQUES ENTRE NIVEAUX DES TERRES RARES

4 - INTERACTIONS ENTRE IONS DE TERRES RARES

5 - MATRICES HÔTES ET EFFETS ASSOCIÉS

6 - QUELQUES APPLICATIONS IMPORTANTES DES IONS TERRES RARES

7 - CONCLUSION

8 - GLOSSAIRE

9 - SYMBOLES

Article de référence | Réf : E1980 v2

Quelques applications importantes des ions terres rares
Propriétés optiques des terres rares

Auteur(s) : François AUZEL, Richard MONCORGÉ

Date de publication : 10 juil. 2017

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NOTE DE L'ÉDITEUR

14/07/2017

Cet article est la réédition actualisée de l’article « Propriétés optiques des terres rares » rédigé par François Auzel, paru en 1998, revu et complété en 2017 par Richard Moncorgé.

RÉSUMÉ

Cet article revient sur ce qui fait la spécificité des ions de terres rares dans les solides et sur les fondamentaux qui permettent de comprendre leurs propriétés optiques de base : niveaux d’énergie, transitions optiques radiatives et non radiatives, interactions entre les ions et transferts d’énergie. Il montre comment ces propriétés peuvent être différentes d’un matériau à l’autre si on tient compte des transitions optiques entre configurations électroniques fondamentale et excitée, et si on fait intervenir des transferts de charges avec des ions du matériau hôte. Ces propriétés optiques et spectrales sont mises à profit dans de nombreuses applications.

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Auteur(s)

  • François AUZEL : Ex-ingénieur en chef de France Télécom, - Docteur-ingénieur, Université de Paris, FAC Consulting, Le Mesnil-Saint-Denis, France

  • Richard MONCORGÉ : Ex-directeur de recherche au CNRS - Professeur émérite, Université de Caen, France - Cet article est la réédition actualisée de l’article « Propriétés optiques des terres rares » rédigé par François Auzel, paru en 1998, revu et complété en 2017 par Richard Moncorgé.

INTRODUCTION

Pour schématiser, on peut dire que jusqu’avant l’ère du laser en 1962, les terres rares étaient considérées comme une curiosité scientifique de par leurs positions dans le tableau de Mendeleïev. Depuis cette date et jusqu’en 1988, l’optique des ions terres rares (TR) a été dominée par le développement des lasers pompés par des lampes du type « corps noir » mettant essentiellement en jeu l’ion néodyme trivalent (Nd3+). Plus particulièrement, les lasers YAG:Nd (Yttrium Aluminium Garnet : néodyme) ont montré leur utilité pour de nombreuses applications dans les laboratoires de physique, soit en régime continu (CW) soit en impulsions brèves pour la génération d’harmoniques ou les effets d’optique non linéaires, mais aussi de manière plus appliquée pour la télémétrie, la soudure, le perçage, la médecine.

Depuis 1988, on peut distinguer une deuxième période, qui a vu la mise en jeu des sources de pompage monochromatique très efficaces que constituent les lasers à semi-conducteurs III-V émettant dans le proche-infrarouge. Ces sources, associées au confinement optique procuré par les fibres optiques, ont permis le développement de lasers et amplificateurs optiques basés sur d’autres ions du groupe des terres rares tel que l’ion erbium (Er 3+), très utilisé dès 1992 dans les télécommunications optiques à grandes distances. Ces lasers à semi-conducteurs servent aussi depuis le début des années 2000 au pompage optique de chaînes lasers ultra-intenses (impulsions sub-picosecondes et puissances crêtes multi-petawatts) à base de cristaux et céramiques transparentes sous forme de plaques, disques et fibres de gros diamètre dopés par l’ion ytterbium (Yb3+), cela pour diverses applications comme la production et l’accélération de particules. Durant ces mêmes années, sont aussi apparus des lasers à semi-conducteurs III-V très efficaces émettant dans le bleu et utilisés pour le pompage optique de cristaux et fibres optiques dopés par l’ion praséodyme (Pr 3+) pour le développement de sources lasers rouge-vert-bleu.

En parallèle avec le développement des sources de lumière cohérentes, les ions terres rares sont aussi très utiles pour la création de nouveaux luminophores appliqués à l’éclairage (lampe à basse consommation, LED), pour la télévision en couleur (LEDs et luminophores pour tubes cathodiques à vision directe ou à projection) ou pour les convertisseurs-amplificateurs de rayons X à usage médical et la détection de particules (scintillateurs).

Par conséquent, bien que de nombreux articles aient été consacrés à chacune de ces évolutions et aux matériaux dopés terres rares en général [E 6 347] [E 6 485] [E 6 357], une revue de synthèse sur les propriétés optiques de base et les applications de ces ions s’avère nécessaire.

On présente dans cet article d’abord la spécificité des terres rares parmi tous les autres atomes du tableau de Mendeleïev. Cette spécificité est liée à l’existence de la couche électronique 4f incomplète qui les caractérise, et qui permet à leurs ions, à l’état trivalent, d’adopter un comportement particulier quasi atomique même lorsqu’ils sont insérés dans une matrice solide, soit comme dopants, soit comme constituants. On montre néanmoins qu’il peut en être tout autrement lorsqu’on doit considérer des niveaux d’énergie résultant du passage d’un de ces électrons 4f vers un niveau 5d supérieur. On décrit ensuite l’origine des niveaux d’énergie de ces ions trivalents dans une matrice solide comme un cristal ou un verre. On détaille alors l’origine et la nature des transitions entre ces niveaux, car ce sont ces transitions qui commandent les propriétés optiques des ions terres rares. Une section est consacrée ensuite aux interactions entre les ions, car elles jouent souvent un rôle important dans les propriétés optiques liées aux transferts d’énergie. On présente enfin les différents types de matériaux pouvant accueillir des ions de terres rares et les effets qui peuvent en résulter, puis quelques applications importantes.

Un tableau des symboles utilisés est présenté en fin d’article.

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VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-e1980


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6. Quelques applications importantes des ions terres rares

6.1 Lasers et amplificateurs

HAUT DE PAGE

6.1.1 Sources et modes de pompage optique

Les premiers effets laser du néodyme ont été obtenus en mode impulsionnel et par pompage optique à partir de lampes flash au xénon. Or, ces sources de lumière se comportent comme des corps noirs à 10 000 K et émettent un continuum de lumière s’étendant de l’IR jusqu’à l’UV, adapté aux absorptions de raies fines des ions de terres rares trivalents. Pour améliorer les rendements d’excitation et mieux tirer profit de ces lampes flash, les chercheurs ont alors utilisé des matériaux dopés terres rares et codopés par d’autres ions tels que des ions chrome trivalents qui possèdent de larges bandes d’absorption et peuvent aisément transférer leur énergie d’excitation aux ions de terres rares considérés. Dans ces années-là, on s’est également aperçu qu’on pouvait obtenir un fonctionnement laser continu (CW) et de meilleurs rendements, par exemple avec le système YAG:Nd (Y3Al5O12 : Nd3+), à partir d’un pompage optique par lampes à arc au krypton. En effet, ces lampes à arc continu fonctionnent à plus basse pression que les lampes flash au moment de la décharge et, de ce fait, émettent un spectre de raies caractéristiques du gaz utilisé, et le Kr est particulièrement bien adapté à l’absorption de l’ion Nd3+.

Bien que les lampes flash au xénon ou les lampes à arc au krypton soient toujours utilisées, la situation a complétement changé dans les années 1980 avec l’avènement de sources de pompage optique quasi monochromatiques telles que les diodes laser à semi-conducteurs et les lasers à solides à ions de terres rares, autres que l’ion Nd3+ eux-mêmes pompés par diodes laser à semi-conducteurs.

Enfin, une étape a été également franchie dans les années 2000 avec le développement des diodes laser semi-conducteurs à émission de surface dites VECSEL et des diodes laser à semi-conducteurs pompées optiquement dites OPSL, lesquelles peuvent être doublées en fréquence à l’aide d’un cristal non linéaire placé intracavité.

Le...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - AUZEL (F.) -   Coherent emission in rare-earth materials.  -  Handbook on the Physics and Chemistry of Rare-Earths, edit. by GSCHNEIDER (K.A.) et EYRING (L.), Elsevier Science, vol. 22, p. 507-606 (1996).

  • (2) - BLASSE (G.), GRABMEIER (B.C.) -   Luminescent materials.  -  Springer (1994).

  • (3) - KAMINSKI (A.A.) -   Crystalline lasers : physical processes and operating schemes.  -  CRC Press, Boca-Raton, Florida, États-Unis (1996).

  • (4) - AUZEL (F.) -   Up-conversion in RE-doped solids.  -  Spectroscopic properties of rare-earths in Optical Materials, eds. LIU (G.) et JACQUIER (B.), Springer/Tsinghua Univ. press, chap. 5, p. 266-319 (2005).

  • (5) - MONCORGÉ (R.) -   Current topics in rare-earth lasers.  -  Spectroscopic properties of rare-earths in Optical Materials, eds. LIU (G.) et JACQUIER (B.), Springer/Tsinghua Univ. press, chap. 6, p. 320-378 (2005).

  • ...

1 Laboratoires de recherche

Voici une liste de quelques laboratoires de recherche impliqués dans les ions de terres rares.

En France :

Institut de recherche de chimie Paris, École nationale supérieure de chimie de Paris IRCP-Chimie-Paristech – Équipe MPOE http://www.ircp.cnrs.fr/spip.php?article6

Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux ICMCB (groupe centre de ressources : cristallogenèse, hautes pressions, frittage, couches minces et interfaces) http://www.icmcb-bordeaux.cnrs.fr/spip.php?rubrique32

Institut lumière matière (ILM) à Lyon http://ilm.univ-lyon1.fr/

Laboratoire CIMAP (Centre de recherche sur les ions, les matériaux et la phonique) – groupes MIL (Matériaux et instrumentation laser) et LIOA http://cimap.ensicaen.fr/spip.php?rubrique71

Laboratoire Charles Fabry de l’Institut d’Optique LCFIO (groupe Lasers) https://www.lcf.institutoptique.fr/Groupes-de-recherche/Lasers

À l’étranger :

Institut of Laser Physics, Hamburg, Allemagne – Groupe Solid-State Lasers http://photon.physnet.uni-hamburg.de/en/ilp/huber/

Université de Pise, Italie – Groupe « Optoelectronics materials : from nanoscale to single crystals » http://www.nano.cnr.it/index.php?mod=men&id=170

Universitat Rovira i Virgili, Tarragone, Espagne –...

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