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Article

1 - PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DES FERRITES

2 - SYNTHÈSE DES FERRITES

3 - CHOIX DU MATÉRIAU ET DU FORMAT DU NOYAU EN FONCTION DE L’APPLICATION

4 - FERRITES DE MANGANÈSE-ZINC ET LEURS APPLICATIONS

5 - COMPARAISON DES FERRITES SPINELLES MN-ZN AVEC LES ALLIAGES MÉTALLIQUES DOUX NANOCRISTALLINS

6 - FERRITES NI-ZN-CU À BASSE TEMPÉRATURE DE FRITTAGE POUR COMPOSANTS INDUCTIFS INTÉGRÉS

7 - CONCLUSION : ÉVOLUTION FUTURE DES FERRITES DOUX POUR L’ÉLECTRONIQUE DE PUISSANCE

8 - SIGLES, NOTATIONS ET SYMBOLES

Article de référence | Réf : D2160 v2

Conclusion : évolution future des ferrites doux pour l’électronique de puissance
Ferrites doux pour l’électronique de puissance

Auteur(s) : Richard LEBOURGEOIS

Date de publication : 10 mai 2022

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RÉSUMÉ

Les ferrites industriels se décomposent essentiellement en ferrites doux et en ferrites durs. Les ferrites durs sont utilisés comme aimants permanents ; les ferrites doux comme noyaux magnétiques à faibles pertes dans les transformateurs et les inductances de l’électronique de puissance. Cet article débute par la présentation des propriétés physiques des ferrites doux. Il poursuit par le choix du matériau et du format du noyau magnétique en fonction de l’application, pour s’attarder ensuite sur les ferrites de manganèse-zinc qui sont de loin les plus utilisés. Pour finir on compare ces ferrites à quelques concurrents pour imaginer ce que seront les prochaines évolutions de l’électronique de puissance.

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Auteur(s)

  • Richard LEBOURGEOIS : Responsable des études sur les matériaux fonctionnels Laboratoire chimie et matériaux multifonctionnels, THALES Research & Technology, Palaiseau, France

INTRODUCTION

Les ferrites sont des oxydes magnétiques présentant un magnétisme particulier appelé ferrimagnétisme. Louis Néel, prix Nobel de Physique en 1970, a largement contribué à l’explication et à la compréhension de leurs propriétés.

Il existe deux grandes familles de ferrites industriels : les ferrites doux et les ferrites durs que l’on trouve essentiellement à l’état polycristallin, sous forme de céramique massive. Cette appellation tire son origine des premiers aimants techniques qui étaient fabriqués à partir d’aciers au début du XXe siècle. En effet, le fer métallique, lorsqu’il contient des impuretés comme des inclusions de carbone, présente à la fois un champ coercitif élevé et une dureté mécanique importante ; lorsqu’il est pur, son champ coercitif est faible et sa dureté mécanique diminue (matériau doux, traduction de l’anglais « soft material »).

Les ferrites durs sont donc employés comme aimants permanents [D 2 100]. Les ferrites doux sont utilisés comme noyaux magnétiques à faibles pertes pour la réalisation de transformateurs et d’inductances en électronique de puissance [E 2 130]. Leur résistivité électrique élevée (> 1 Ω · m) et leur faible coût de fabrication sont à l’origine des nombreuses applications industrielles de ces matériaux. Leur polarisation magnétique à saturation Js est inférieure à 0,6 T donc plus faible que celle de métaux tels que le fer ou le cobalt. Les champs coercitifs les plus faibles sont proches de 10 A/m, donc 10 fois plus grands que les alliages métalliques les plus doux. Malgré cela, leurs performances à fréquence élevée (f > 100 kHz) sont nettement supérieures à celles de tous les autres matériaux magnétiques.

Les ferrites doux regroupent trois familles de matériaux :

  • la 1re famille est celle des ferrites spinelles de manganèse-zinc (Mn-Zn) utilisés pour des fréquences allant de 10 kHz à 1 MHz. Ces matériaux sont principalement utilisés dans les domaines de la conversion d’énergie ou du traitement du signal. Leur résistivité électrique vaut typiquement 1 Ω · m ;

  • la 2e famille est celle des ferrites spinelles de nickel-zinc et de nickel-zinc-cuivre (Ni-Zn et Ni-Zn-Cu) utilisés entre 1 et 500 MHz. Leur résistivité électrique peut atteindre 108 Ω · m. Comme les ferrites Mn-Zn, ils sont utilisés pour la réalisation de transformateurs ou d’inductances ;

  • enfin, la 3e famille est celle des ferrites dits « hyperfréquences » (0,1 à 100 GHz). On trouve principalement dans ce groupe des ferrites de type spinelle et de type grenat. Ils sont utilisés pour la réalisation de composants hyperfréquences spécifiques tels que les circulateurs (ou isolateurs), les filtres accordables, les switchs et les déphaseurs [E 1 760].

Si aujourd’hui les ferrites spinelles de manganèse-zinc constituent la plus grande partie de la production mondiale de ferrites doux, il faut se rappeler qu’avant l’avènement des alimentations à découpage et la montée en fréquence des télécommunications, les ferrites « haute fréquence » de nickel-zinc étaient les plus utilisés. L’industrie des ferrites doux évolue comme le monde de l’électronique et on peut penser que les années qui viennent verront encore des mutations profondes dans ce secteur.

Outre leur bas coût de fabrication, le succès industriel des ferrites est dû aux innombrables compositions chimiques qu’il est possible de réaliser et qui conduisent à autant de propriétés magnétiques différentes. Pour chaque type d’application (niveau de puissance, gamme de fréquence, gamme de température…), il existe un matériau optimisé et son optimisation passe par une analyse détaillée de son environnement électrique. Dans le paragraphe 5, nous tenterons de situer les différentes variétés de ferrites doux par rapport aux autres types de matériaux magnétiques utilisables en électronique de puissance, notamment les alliages métalliques nanocristallins, sous forme de ruban enroulé.

Pour finir, il est bon de préciser que le nom « ferrite » désignant les oxydes magnétiques est masculin et qu’il ne faut pas confondre avec la ferrite qui désigne une variété allotropique du fer contenant des inclusions de carbone en faible quantité.

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VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-d2160


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7. Conclusion : évolution future des ferrites doux pour l’électronique de puissance

  • Amélioration des ferrites spinelles doux

    Aujourd’hui, les évolutions des ferrites spinelles Mn-Zn concernent surtout des améliorations de procédé et des technologies associées visant à améliorer les performances comme la diminution des pertes totales, l’augmentation de la perméabilité ou de l’induction à saturation. Pour ce faire, les industriels améliorent la qualité des matières premières (pureté, granulométrie) et les moyens de synthèse (appareils de broyage, fours) tout en ajustant plus précisément les compositions chimiques. Mais les diagrammes de composition exploités restent les mêmes qu’il y a 30 ou 40 ans, 20 ans pour les ferrites de nickel-zinc-cuivre. Globalement, la qualité des ferrites spinelles doux industriels tend à s’améliorer et les prix tendent à diminuer grâce aux progrès des technologies d’élaboration. La diversité des applications et l’évolution rapide des matériels électroniques ont conduit et conduiront encore au développement d’un grand nombre de matériaux.

  • Macrocomposants et fonctions complexes grâce à l’intégration

    La course à l’intégration et à l’augmentation des fonctions du matériel électronique pousse les industriels à concevoir et réaliser des composants plus complexes avec en plus une tendance nécessaire à la réduction des coûts. La conséquence sur les composants est la recherche constante de fonctions plus intégrées et plus complexes.

    Si l’on considère l’exemple des convertisseurs, cela concerne des composants traditionnels comme les transformateurs ou les filtres. Le développement des ferrites à basse température de frittage permet à l’heure actuelle de concevoir des transformateurs de type CMS dans lesquels les bobinages en argent sont complètement noyés dans le noyau en ferrite. Les avantages sont : de meilleurs couplages, un blindage plus efficace et un coût de fabrication en baisse grâce à la suppression des étapes de bobinage et d’assemblage qui font souvent appel à des opérations manuelles.

    Un exemple de ce type d’intégration a été proposé par Murata avec sa série de micro-convertisseurs LDXC (figure 15).

    Ces structures sont encore réservées à des fonctionnements « faible puissance » (P < 15 W)...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - SMIT (J.), WIJN (H.P.J.) -   Les ferrites.  -  Dunod (1961).

  • (2) - SNELLING (E.C.) -   Soft ferrites.  -  Iliffe Books Ltd (1969).

  • (3) - MORINEAU (R.), PAULUS (M.) -   Chart of PO2 versus temperature and oxidization degree for Mn-Zn ferrites.  -  IEEE Trans. Mag., Mag. II, p. 1312-1314 (1975).

  • (4) - LEBOURGEOIS (R.), PERRIAT (P.), LABEYRIE (M.) -   High and low level frequency losses in Ni-Zn and Mn-Zn spinel ferrites.  -  ICF 6, Tokyo, p. 1159 (1992).

  • (5) - LEBOURGEOIS (R.), GANNE (J.P.), LLORET (B.) -   High frequency Mn-Zn power ferrites.  -  ICF 7, Bordeaux, p. C1-105 (1996).

  • (6) - LEBOURGEOIS (R.), AGERON (J.), VINCENT (H.), GANNE (J.P.) -   Low losses NiZnCu ferrites.  -  ICF 8, Kyoto,...

1 Sites Internet

Ferrites and Accessories|Products|TDK Product Center https://product.tdk.com/en/products/ferrite/index.html

Ferrites and Accessories (EPCOS)|TDK Electronics – TDK Europe https://www.tdk-electronics.tdk.com/en/ferrites

Global Leader in High Performance Ferrite-Ferroxcube http://www.hitachi-metals.co.jp/e/products/elec/tel/p13_21.html

Soft Ferrites|Hitachi Metals, Ltd. (hitachi-metals.co.jp) https://www.ferroxcube.com/en-global

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2 Normes et standards

IEC 60401-1 (2020), Termes et nomenclature pour noyaux en matériaux ferrites magnétiquement doux

IEC 63093-3 (2020), Noyaux ferrites – Lignes directrices relatives aux dimensions et aux limites des irrégularités de surface

IEC 62358 (2012), Noyaux de ferrite – Inductance spécifique normalisée pour noyaux à entrefer et tolérances associées

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