Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Cet article traite des différents travaux qui peuvent être réalisés sur des bâtiments anciens, qu’il s’agisse de rénovation, de restauration ou de réhabilitation. Selon l’état et le type de construction des bâtiments existants, la réglementation est différente : certains ne nécessitent aucune formalité tandis que d’autres nécessitent un permis de construire ou une déclaration préalable de travaux. Il est abordé tout ce qui est à prévoir pour réaliser ces travaux. Il est également question des matériaux de construction employés dont il faut évaluer l’impact environnemental et le coût à performances et à qualités équivalentes. Les produits de construction sont soumis à une réglementation européenne qui garantit la conformité des produits avec la performance attendue. Enfin, la RE2020 et les différentes garanties légales seront évoquées.
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André BERGNER : Ingénieur ITP, IAE Poitiers
INTRODUCTION
Lorsque la question se pose d’intervenir sur une construction pour en améliorer l’aspect, la solidité ou le confort, qu’il s’agisse d’une maison individuelle, d’un immeuble, d’un bâtiment tertiaire ou d’une construction historique, les travaux peuvent concerner quelques corps d’état : changement des fenêtres ou isolation extérieure, ajout d’un nouvel étage, aménagement des combles, construction d’une véranda, voire reconstruction après démolition partielle ou totale.
Ces travaux peuvent être considérés comme de la restauration, de la rénovation, de l’écorénovation ou de la réhabilitation.
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Restauration
Il s’agit de la remise en état du bâti dans son état originel, en respectant les logiques de construction. Cette action vise à interrompre le processus de détérioration d’un bien immobilier tout en le consolidant pour le conserver et en le mettant aux nouvelles normes. Une fois les travaux réalisés, la construction sera comme neuve (figure 1).
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Rénovation
Cela consiste à faire du neuf à partir du vieux et peut conduire à tout détruire si le besoin s’en fait sentir. La rénovation est dite lourde lorsqu’elle concerne des travaux qui touchent à la structure : reprendre les fondations, refaire un plancher, abattre un mur porteur, reprendre la charpente, remplacer la toiture, etc. Que ce soit pour entretenir un bâtiment ou le remettre en état, la rénovation permet d’améliorer le confort intérieur de la construction ainsi que ses performances énergétiques. La rénovation légère ou partielle concerne des travaux comme la reprise de la plomberie, du génie climatique, le rafraîchissement de la façade (figure 2), l’isolation de la toiture, etc. La rénovation complète, quant à elle, consiste à refaire tout l’intérieur du bâtiment. Elle englobe les travaux listés précédemment ainsi que la création ou la suppression de murs intérieurs, le changement de cloisons, etc. On peut entreprendre la rénovation lors de l’achat d’un bien immobilier ou lorsque l’on souhaite vendre ou mettre en location un bâtiment. Dans ce cas, la rénovation complète permettra de mieux le valoriser. On peut aussi envisager une rénovation intérieure en raison d’un événement particulier tel qu’une perte d’autonomie nécessitant par exemple l’installation de matériel particulier.
En réalisant des travaux de rénovation énergétique, on peut diminuer la consommation énergétique du bâtiment. En effet, grâce à une meilleure isolation des combles (figure 3), des sols ou des murs, on peut bénéficier d’un confort thermique optimal et d’un meilleur confort acoustique et ne plus être confronté aux problèmes d’humidité ou aux sensations de froid.
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Écorénovation
C’est une approche qui convient à tous les propriétaires souhaitant rénover un habitat ancien. Elle leur permet de remettre leur logement en état mais aussi de le conformer aux normes en vigueur. Il ne faut pas confondre les opérations de rénovation et d’écorénovation car elles sont différentes. La rénovation énergétique est une procédure qui vise à accroître l’efficacité énergétique d’un bâtiment et de réduire ainsi ses émissions de CO2. Autrement dit, elle consiste uniquement à accomplir les travaux qui permettent d’atteindre ces objectifs. Lorsque l’on réalise un projet d’écorénovation, on doit garantir la qualité de la mise en œuvre. Il faut veiller à ce que les travaux n’engendrent pas la dégradation de la structure et de la qualité de l’air. On doit ainsi privilégier les matériaux biosourcés et normalisés. Il faut miser sur des techniques efficaces et respectueuses de l’environnement.
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Réhabilitation
Elle désigne la remise en état d’un bâtiment, sans le détruire. Dans le cadre d’une opération de réhabilitation, l’architecture des bâtiments est préservée. Tous types de bâtiments peuvent être réhabilités. Une réhabilitation consiste à réaménager un bâtiment en gardant l’aspect extérieur et en y améliorant le confort intérieur. La réhabilitation suppose le respect du caractère architectural des bâtiments. Dans certains cas, la réhabilitation peut déboucher sur un changement de destination de l’ouvrage. Il s’agit également d’une mise en conformité du bâtiment avec les normes en vigueur (figures 4 à 6).
Avant de démarrer toute restauration, rénovation ou réhabilitation, il faut faire une étude du projet, faire appel à un maître d’œuvre et obtenir des devis détaillés. Cela permettra d’établir un budget prévisionnel pour la réalisation du projet et de prévoir le financement.
Après cela, il faut lancer les démarches nécessaires auprès de la mairie ou des organismes. Dans le cas d’un bâtiment classé ou des zones protégées, et en fonction des travaux envisagés, il faut faire une déclaration préalable de travaux ou déposer un permis de construire.
Pour consulter les entreprises, il est recommandé de choisir des professionnels certifiés RGE. Le label RGE (reconnu garant de l’environnement) a été créé par l’État pour s’assurer de la qualité des services fournis par les entreprises du bâtiment. Le recours à un professionnel ou une entreprise ayant la certification RGE permet d’être éligible à certaines aides de l’État.
Il faut également souscrire aux assurances travaux et responsabilité civile.
Suivant l’état de la construction il faut également faire établir un DPE, rechercher l’amiante.
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3. Mise en œuvre
3.1 Démarches HQE (haute qualité environnementale)
La démarche HQE s’inscrit pleinement dans l’objectif du développement durable pour améliorer la qualité environnementale des ouvrages tout en reconnaissant les efforts réalisés par les professionnels des secteurs du bâtiment et des travaux publics en faveur de l’environnement.
Volontaire et non obligatoire, la démarche HQE a été mise en place par l’Association HQE dans le but de favoriser les constructions saines et confortables, tant dans le public que dans le privé, maîtrisant les risques, les aspects et les impacts significatifs sur leur environnement extérieur, dans une perspective de développement durable. Elle vise à concilier et à optimiser pour chaque projet de construction, rénovation, restauration ou de réhabilitation :
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le respect des exigences des textes légaux et réglementaires ;
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la prise en compte des préoccupations environnementales et sanitaires retenues par le maître d’ouvrage et les parties concernées (État, administration, entreprises, fournisseurs, organismes, etc.).
La démarche HQE s’appuie :
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d’une part sur un système de management environnemental de l’opération, établi et conduit sous la responsabilité du maître d’ouvrage ;
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d’autre part sur les exigences environnementales définies à l’origine du projet selon son contexte et les priorités du maître d’ouvrage.
La démarche HQE vise à améliorer la qualité environnementale des bâtiments (QEB) sur l’ensemble de leur cycle de vie. Elle concerne la durée de vie des bâtiments depuis leur programmation jusqu’à leur démolition.
HAUT DE PAGE3.1.1 Approche multicritère de quatorze cibles
Les quatorze cibles de la démarche HQE sont regroupées en quatre thèmes :
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écoconstruction :
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relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat,
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choix intégré des procédés et des produits de construction,
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chantier à faible nuisance ;
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écogestion :
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gestion...
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Mise en œuvre
NORMES
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Qualité environnementale des produits de construction – Déclaration environnementale et sanitaire des produits de construction - NF P01-010 - Décembre 2004
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Contribution des ouvrages de construction au développement durable – Déclarations environnementales sur les produits – Règles régissant les catégories de produits de construction - NF EN 15804+A1 - Avril 2004
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Contribution des ouvrages de construction au développement durable – Déclarations environnementales sur les produits – Règles régissant les catégories de produits de construction – Complément national à la NF EN 15804+A1 - NF EN 15804/CN - Juin 2016
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Marquages et déclarations environnementaux – Déclarations environnementales de type III – Principes et modes opératoires - NF EN ISO 14025 - Août 2010
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Bâtiments et biens immobiliers construits – Prévision de la durée de vie – Partie 5 : Approche en coût global - ISO 15686-5:2017 - Juillet 2017
ANNEXES
Décret n° 2011-321 du 23 mars 2011 relatif à l’étiquetage des produits de construction ou de revêtement de mur ou de sol et des peintures et vernis sur leurs émissions de polluants volatils.
Décret n° 2013-1264 du 23 décembre 2013 relatif à la déclaration environnementale de certains produits de construction destinés à un usage dans les ouvrages de bâtiment.
Décret n° 2020-1609 du 17 décembre 2020 relatif au diagnostic de performance énergétique et à l’affichage des informations relatives à la consommation d’énergie des logements dans les annonces et les baux immobiliers relatif à la durée de validité des diagnostics de performance énergétique.
Arrêté du 26 février 2007 explicité par la circulaire du 20 avril 2009 fixant les dispositions prises pour l’application des articles R. 111-18-8 et R. 111-18-9 du Code de la construction et de l’habitation, relatives à l’accessibilité pour les personnes handicapées des bâtiments d’habitation collectifs lorsqu’ils font l’objet de travaux et des bâtiments existants où sont créés des logements par changement de destination.
Arrêté du 29 novembre 2007 relatif aux modèles de demandes d’autorisations de travaux sur les monuments historiques et à l’enregistrement des demandes d’autorisations de travaux et des déclarations préalables.
Arrêté du 28 mai 2009 modifiant l’arrêté du 30 avril 2009 relatif aux conditions de mise sur le marché des produits de construction et de décoration contenant des substances cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques de catégorie 1 ou 2.
Arrêté du 19 décembre 2012 relatif au contenu et aux conditions...
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