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Article

1 - ERREURS MATÉRIELLES

2 - CAUSES ACCIDENTELLES

  • 2.1 - Actions excessives de type normal
  • 2.2 - Actions anormales

3 - IGNORANCE

4 - ERREURS DE CONCEPTION OU D’ÉTUDES

5 - FACTEURS EXTERNES

6 - ERREURS D’EXÉCUTION

7 - ERREURS DE MONTAGE

  • 7.1 - Efforts anormaux
  • 7.2 - Instabilité en cours de montage
  • 7.3 - Ordre de montage
  • 7.4 - Pièces déformées avant montage
  • 7.5 - Contrôle chantier

8 - MAUVAISE UTILISATION ET DÉFAUTS D’ENTRETIEN

  • 8.1 - Charges imprévues
  • 8.2 - Défaut d’entretien

9 - RÉPARATIONS

  • 9.1 - Réhabilitation des structures anciennes
  • 9.2 - Renforcement des structures

Article de référence | Réf : C2690 v1

Erreurs matérielles
Constructions métalliques - Pathologie des structures métalliques

Auteur(s) : Jacques MAYÈRE

Date de publication : 10 nov. 1992

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Auteur(s)

  • Jacques MAYÈRE : Ingénieur INSA - Responsable de l’activité Charpentes métalliques et Bois du Bureau Veritas

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INTRODUCTION

Une construction, quelle que soit sa destination (habitation, usage industriel, collectivité, spectacle…) et son principe constructif (matériau, type de structure), doit être capable de résister aux efforts qui lui sont appliqués. Dans le cadre du sujet du présent article, ce rôle de « résistance » est assuré par l’ossature ou structure en acier constituant le « squelette » de la construction.

L’acier utilisé en construction métallique [1] a des caractéristiques garanties. C’est un matériau isotrope et homogène ayant un comportement idéal vis-à-vis de la théorie de l’élasticité, base des lois de la résistance des matériaux. Il est ductile, propriété nécessaire à la bonne répartition des efforts dans les assemblages .

Il est soudable, sous réserve de respecter les dispositions prescrites au projet  .

C’est le matériau d’usage courant en construction qui présente les caractéristiques les plus élevées pour le poids le plus faible .

La structure assure principalement le cheminement des efforts extérieurs appliqués jusqu’aux bases solides, les fondations. La connaissance de ce cheminement est essentielle quant à l’étude des éléments constitutifs de la structure ainsi que de leurs liaisons (attaches). La structure est stable si cette transmission s’effectue sans désordre .

Les ossatures métalliques sont généralement « souples » et constituées de barres « élancées » ou d’éléments minces. Ces caractères spécifiques sont à garder présents à l’esprit lors des études, les problèmes de flexibilité, voilement, déversement de poutres fléchies et flambement d’éléments comprimés étant déterminants dans la justification et le dimensionnement des structures métalliques .

Les règles actuelles [2] permettent la justification des structures en acier par la théorie de la résistance des matériaux dans le domaine élastique avec prise en compte éventuelle d’un coefficient d’adaptation plastique. La justification des structures avec prise en compte de la plasticité, sous certaines conditions et précautions, est codifiée depuis 1981 [3] .

Les futurs règlements de calcul des structures en acier en cours de préparation [Eurocode 3, EC3-DAN (document d’application national)] codifieront d’autres méthodes de calculs (analyses non linéaires : géométrie et /ou matériau).

Le respect du domaine de validité de ces codes est essentiel et doit être vérifié à chaque projet .

Les règlements sont une partie des outils nécessaires à la bonne réalisation d’une structure . Le nombre des intervenants à la réalisation d’une construction fait que, malheureusement, des erreurs et omissions peuvent être produites et être la cause de sinistres plus ou moins graves.

Une structure peut être sinistrée :

  • soit par effondrement total ou partiel sous l’effet de chargement ;

  • soit par des déformations importantes rendant la structure impropre à son exploitation.

Les origines de ces sinistres sont dues principalement à :

  • des erreurs de conception : 13 %, dont 3 % de structures instables ;

  • des erreurs de bureau d’études : 45 % ;

  • des erreurs de montage : 35 %, dont la moitié est due à des instabilités provisoires, l’autre moitié se partageant entre malfaçons et fausses manœuvres ;

  • des erreurs de fabrication ;

  • des défauts du matériau.

L’analyse des causes d’un sinistre doit se faire en plusieurs étapes :

  • examen de la structure sinistrée, déformations, déchirures, ruptures ;

  • examen des conditions et circonstances au moment du sinistre, chargement de la structure ;

  • recherche des causes du sinistre faite, en général, par l’exécution d’un nouveau calcul. Il n’est pas rare que cette nouvelle analyse fasse apparaître des insuffisances n’étant pas à l’origine du sinistre et auxquelles il faut alors aussi remédier.

La qualité des études est essentielle, compte tenu du caractère « industriel » des structures métalliques dans le domaine du bâtiment. On constate qu’une des principales causes actuelles des désordres provient de la mauvaise qualité des études.

Les contrôles doivent donc intervenir le plus tôt possible, dès le stade de la conception et des études. Les origines des sinistres sont nombreuses et variées ; certaines sont répétitives et connues, d’autres plus confuses .

Un sinistre est souvent dû à plusieurs causes : charges exceptionnelles, insuffisances, et c’est leur concomitance qui le déclenche. Le risque de sinistre est donc accru par la multiplicité des erreurs commises .

L’étude et le recensement de l’origine des sinistres constituent la pathologie .

Les sinistres ont principalement pour origine :

  • les erreurs matérielles au niveau des études, de la fabrication ou du montage ;

  • les causes accidentelles comme les charges exceptionnelles ;

  • l’ignorance au niveau du projet, de l’exécution, du montage et de l’utilisation ;

  • les erreurs de conception et d’étude ;

  • les facteurs externes ;

  • les erreurs d’exécution ;

  • les erreurs au montage ;

  • la mauvaise utilisation et le défaut d’entretien ;

  • des défauts du matériau.

La gravité des désordres varie, suivant les circonstances, de l’effondrement catastrophique au simple défaut d’esthétique ne présentant aucun risque. On peut distinguer :

  • les instabilités d’ensemble conduisant à l’effondrement ou au renversement ;

  • les instabilités propres d’éléments pouvant, par réaction en chaîne, conduire à une instabilité d’ensemble ;

  • une durabilité insuffisante, corrosion, vieillissement, fatigue ;

  • un comportement anormal comme les déformations excessives ou les perturbations du bien-être des usagers ;

  • une atteinte à l’esthétique.

Nous allons, dans les paragraphes qui suivent, commenter les origines des désordres et les illustrer par des exemples concrets.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-c2690


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1. Erreurs matérielles

1.1 Au bureau d’études

  • Erreurs de dessin

    Ces erreurs sont de types très variés. Elles vont des erreurs de traits dans les coupes et élévations représentées aux chiffres mal formés, aux lignes de cotes mal implantées. Elles sont souvent corrigées à l’exécution (traçage) en raison des incompatibilités qu’elles entraînent.

  • Fautes de calcul et analogues

    Ce sont, par exemple, des erreurs d’opération, d’écriture de formules, etc.

  • Erreurs de transcription

    Par exemple, sur les valeurs des caractéristiques des matériaux, les hypothèses de site, de charges d’utilisation.

    Les conséquences des deux derniers types sont souvent plus graves que les erreurs de dessin, car elles peuvent donner l’illusion d’une sécurité qui n’est pas atteinte en réalité (contraintes minimisées…).

Exemple

— Erreur de légende sur un plan (figure )

Une poutre métallique AB d’un plancher prenant appui à ses deux extrémités A et B sur deux poteaux principaux supportait en un point C voisin de l’appui B un poteau secondaire apportant une charge d’environ 2 000 kN. Le dessinateur avait représenté sur le plan d’exécution l’attache de l’extrémité A de la poutre AB avec l’indication « attache identique pour l’extrémité B ». En raison de la position du poteau C au voisinage de l’appui B, celui-ci devait transmettre une charge d’environ 1 400 kN au lieu de 600 kN comme l’appui A.

Désordres : il se produisit un cisaillement brutal et simultané de tous les boulons de l’attache B, la poutre AB ayant une hauteur importante par rapport à sa portée se coinça entre les deux poteaux principaux.

Remise en état : elle consista en l’adjonction, sous l’extrémité B de la poutre, d’un contre-poteau fixé par boulons HR à serrage contrôlé sur le poteau B existant, et reprenant la totalité de la charge à transmettre.

Exemple

— Erreur d’appréciation sur des hypothèses de calcul (figure )

Une poutre roulante...

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NORMES

  • Produits laminés à chaud en aciers de construction non alliés. Conditions techniques de livraison. (= A 35-501). - [1] NF EN 10025 - 10-90

  • Règles CM. Règles de calcul des constructions en acier. - [2] DTU P 22-701 - 12-66

  • Règles de calcul des constructions en acier. Additif 1980. - [3] CTICM - 1981

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