Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Après un rappel des principales grandeurs photométriques, cet article débute par une description des caractéristiques de la lumière naturelle telle qu’elle est disponible à l’extérieur. Dans cette première partie, les attributs qualitatifs et quantitatifs du soleil et du ciel sont passés en revue (spectre, disponibilité, variabilité, etc.)
L'article traite ensuite de la problématique de l’utilisation de la lumière du jour à l’intérieur des locaux, en présentant des indicateurs de conception, des méthodologies de mesures ainsi que des approches caractérisant le confort visuel et la qualité des ambiances lumineuses.
Enfin, les aspects réglementaires sont abordés, en insistant notamment sur la Norme Européenne EN 17037 parue en 2018.
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Lire l’articleABSTRACT
After a reminder of the main photometric parameters, this paper starts with a description of the external parameters of daylight. In this first section, qualitative and quantitative aspects of the sun and the sky are reviewed (spectral properties, availability, variability, etc).
This document then details how daylight can be used indoors with a description of the main design metrics, measurement methodologies as well as the approaches characterizing visual comfort and lighting atmospheres quality.
Finaly, legal aspects are introduced, particularly the European standard EN 17037 published in 2018
Auteur(s)
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Yannick SUTTER : Ingénieur de l’École Nationale Supérieure d’Ingénieurs de Poitiers – Docteur en Génie Civil Directeur de LUMIBIEN
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Bernard PAULE : Architecte DPLG - Docteur ès sciences, chargé de cours à l'École polytechnique fédérale de Lausanne - Directeur associé d'Estia SA, Lausanne
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François BOUVIER : Ingénieur de l'École centrale des Arts et Manufactures - Urbaniste SATG (Séminaire et Atelier Tony Garnier) - Architecte DPLG
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Gilles COURRET : Ingénieur de l'École nationale des Sciences appliquées de Lyon - Docteur ès sciences à l'École polytechnique fédérale de Lausanne - Chargé de cours à la Haute École d'ingénierie et de gestion du canton de Vaud
INTRODUCTION
Chez l'homme, plus de trois quarts des informations que reçoit et traite le cerveau proviennent des yeux. L'orientation dans l'espace dépend essentiellement de sa perception visuelle de l'environnement. La précision de ses gestes est obtenue par le fait que l'œil les suit.
Pendant des millénaires
Les hommes ont été tributaires de l'alternance des jours et des nuits. L'invention de moyens artificiels d'éclairage a considérablement atténué la rigueur de cette sujétion. Sous la réserve des contraintes de qualité du travail obtenu et du coût de la mise en œuvre de ces moyens, il est devenu possible de vivre, de se déplacer et de travailler, en dehors des heures où l'éclairage naturel est suffisant. Toute la vie sociale s'en est trouvée changée, ainsi que les conditions de travail. Dans ce dernier cas, on a pu s'affranchir absolument des conditions naturelles, aussi bien en faisant fonctionner les usines 24 heures sur 24, qu'en construisant des locaux aveugles.
Avant l'avènement des techniques performantes d'éclairage artificiel, l'utilisation de la lumière naturelle était une nécessité qui a, de ce fait, longtemps stimulé la recherche en architecture.
Encore jusqu'au début du XXe siècle, le coût de l'énergie limitait le recours à l'éclairage artificiel. Les bâtisseurs s'assuraient que des baies, en nombre et surface suffisants, permettaient d'éclairer les locaux à la satisfaction des usagers.
Avec la baisse continue, au cours du XXe siècle, des tarifs énergétiques, spécialement ceux de l'électricité, les constructeurs de locaux industriels n'y ont plus vu le même intérêt et s'en sont, parfois, complètement affranchis.
Depuis la crise pétrolière des années 1970, et bien que le coût de l'énergie n'ait pas augmenté au point de redevenir décisif, l'éclairage naturel a progressivement repris de l'importance en architecture. On distingue principalement trois raisons à ce retour en grâce :
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les avancées de l'ergonomie qui ont imposé la notion du rôle relationnel des fenêtres. L'importance des conditions de travail a rendu obligatoire la mise en place de moyens d'éclairage naturel ;
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les effets biologiques de la lumière sur l'homme qui sont maintenant mieux cernés. Aujourd'hui, nous savons que la variation quotidienne de la lumière joue un rôle de synchronisation de nos rythmes « internes » aux cycles diurnes et saisonniers. La lumière excite la sécrétion de certaines hormones, par une voie distincte du chemin visuel (noyau suprachiasmatique) ;
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la prise de conscience des impacts et des risques environnementaux engendrés par la production de l'électricité, que ce soit à partir de l'énergie nucléaire, hydraulique ou chimique (combustion).
Concernant ce dernier mode de production, la source d'énergie primaire est, généralement, un hydrocarbure d'origine géologique (houille, pétrole, gaz naturel) ; sa combustion libère dans l'atmosphère du gaz carbonique dont le carbone avait été fixé dans l'écorce terrestre des millions d'années auparavant. Avec celles des autres gaz à effet de serre, ces émanations sont considérées comme l'une des causes principales du réchauffement du climat. Leurs limitations font aujourd'hui l'objet d'un large consensus international. Le protocole de Kyöto (Japon), ouvert aux signatures en 1998, propose un calendrier de réduction de ces émissions gazeuses.
En France, la Haute Qualité Environnementale, qui a d'abord été un socle théorique consensuel, avant de devenir une marque déposée, s'est établie progressivement, au début des années 1990, entre divers acteurs de la construction. Cette démarche vise, entre autres, au renforcement du recours aux énergies renouvelables, donc, en particulier, à l’utilisation de la lumière du jour dans les bâtiments.
La source de l'éclairage naturel est le soleil, ainsi que la voûte céleste, par le jeu de la diffusion de la lumière dans l'atmosphère. Les constructions qui abritent l'homme des intempéries sont essentiellement opaques et limitent l'effet de la luminosité du ciel. Il importe donc de connaître les conditions dans lesquelles des baies transparentes ou translucides permettent de répondre aux besoins, et de savoir calculer la surface de ces percements.
MOTS-CLÉS
méthodes de contrôle Indicateurs de performance grandeur de base Réglementation Disponibilité éclairage naturel
KEYWORDS
inspection technologies | Key performance Indicators | base quantity | Regulations | Availability | daylighting
VERSIONS
- Version archivée 1 de févr. 1988 par François BOUVIER
- Version archivée 2 de févr. 2008 par François BOUVIER, Gilles COURRET, Bernard PAULE
DOI (Digital Object Identifier)
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3. Réglementation & recommandations
3.1 Réglementation française
La réglementation française en matière d'éclairage apparaît dans les règles de construction des bâtiments et se voit donc essentiellement appliquée au travers des permis de construire. Elle a évolué dans deux directions opposées, selon qu'il s'agisse de bâtiments d'habitation ou de locaux de travail.
HAUT DE PAGE
Dans le Règlement national d'urbanisme, généralement applicable lorsqu'un Plan d'occupation des sols n'est pas applicable, apparaît une règle tendant à préserver l'éclairement des immeubles, bâtis ou non, et pour lesquels la construction d'un nouveau bâtiment vient faire obstruction sur le ciel. Il s'agit de la « règle du prospect » qui définit partiellement les règles d'implantation réciproque des bâtiments ou propriétés se faisant vis-à-vis, de part et d'autre d'une voie publique : la hauteur du bâtiment ne peut excéder sa distance à l'alignement opposé de la rue. Pour un bâtiment à construire face à une limite parcellaire, ce prospect est réduit : la distance à la limite doit, au moins, être égale à la moitié de la hauteur de la façade à construire face à cette limite (Code de l'urbanisme, articles R-111-18 et 19 ; décret no 77-755).
HAUT DE PAGE
Dans le domaine de la conception des logements, la réglementation des moyens à mettre en œuvre a été remplacée par une indication des résultats à obtenir. Ainsi, dans le règlement de construction datant de 1955, il était indiqué :
« ... Chaque pièce principale et chaque cuisine doivent être éclairées au moyen d'une ou plusieurs baies dont l'ensemble doit présenter une section au moins égale au sixième de la surface (de la pièce), les parties de baies situées à moins de 0,50 m au-dessus du sol fini n'étant pas prises en compte... ».
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