Article de référence | Réf : C922 v1

Conclusion
La chaux - Définitions et histoire

Auteur(s) : Gilles MARTINET, Philippe SOUCHU

Relu et validé le 26 févr. 2015

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RÉSUMÉ

Produit minéral très répandu, la chaux est apte à des usages divers selon qu'elle est aérienne ou hydraulique. Cet article propose une présentation générale, géologique, historique et chimique de la chaux, et décrit d'abord sa matière première, le calcaire. Longtemps employée dans l'ignorance des mécanismes chimiques à l'oeuvre dans sa préparation et dans sa prise, la chaux a été l'objet d'un usage empirique, mais subtil : l'ajout de fines volcaniques est par exemple une pratique courante depuis l'Antiquité grecque. Cet empirisme a généré, pour désigner la chaux et ses différents états, une terminologie foisonnante. Liant fondamental dans la construction et l'architecture, cet article évoque son emploi dans ce domaine à travers le temps. Plus tard, la réalisation de grandes infrastructures de génie civil partout en Europe stimulera la recherche sur la qualité de la chaux comme liant pérenne des maçonneries. Les étapes de la connaissance rationnelle de la chaux, et notamment de celle de ses prises aériennes, hydrauliques, voire pouzzolaniques, sont ainsi retracées. Il est ensuite explicité les définitions chimiques acquises pendant cette période.

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Auteur(s)

  • Gilles MARTINET : Directeur général du LERM, Laboratoire d’études et de recherches sur les matériaux

  • Philippe SOUCHU : Documentaliste au LERM, Laboratoire d’études et de recherches sur les matériaux

INTRODUCTION

La chaux est à la fois le liant minéral majeur de l’histoire de la construction et un des produits minéraux les plus utilisés depuis le début de l’ère industrielle. Avant la chaux, le plâtre, fut la première matière cuite pour réaliser l’acte de construire. Issu du gypse, roche évaporitique, il fut notamment maîtrisé dès l’Ancien Empire de l’époque pharaonique. Puis, les mélanges avec des matériaux carbonatés apparurent.

Le présent article ne cherchera pas à retracer l’histoire des liants minéraux et se focalisera sur la chaux seule. L’apparition des ciments dits « naturels » et des ciments dits « Portland » suivra dans le temps, même si cette chronologie linéaire n’est pas si simple : tous ces produits ont parfois cohabité et cohabitent encore.

Après la présentation de la matière première, ce document retracera l’évolution de l’utilisation de la chaux dans la construction, les expérimentations séculaires dont elle fut l’objet, et l’apport de la science à sa compréhension.

La dernière partie sera consacrée à lister simplement les données, réactions et définitions chimiques acquises et tentera de faire le lien avec deux documents de cette collection qui traiteront dans le détail, pour l’un de la chaux aérienne, pour l’autre de la chaux hydraulique.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-c922


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4. Conclusion

Au terme de cet article, il apparaît que la chimie a permis d'appréhender clairement les diverses réactions dans lesquelles est impliquée la chaux : décarbonatation, hydratation, carbonatation, prise aérienne, prise hydraulique, prise pouzzolanique (figure 7). Comme dit le rapport de l'Académie royale des sciences à propos des recherches de Vicat : « de saines théories éclairent de leurs lumières la pratique de l'art que l'on exerce ».

Cette mise en ordre des phénomènes et l'explication rationnelle de leurs mécanismes sont les résultats décisifs de la pratique du laboratoire moderne.

N'oublions pas, cependant, que « dans la pratique de l'art que l'on exerce », les différents phénomènes, que l'analyse rationnelle a dissociés, restent contemporains : une chaux aérienne peut être faiblement hydraulique, une prise hydraulique n'exclut nullement une prise aérienne, une réaction pouzzolanique, en fonction de la composition du calcaire ou de la chaux, peut prendre le relais de la réaction hydraulique (figure 8).

C'est précisément la diversité de phénomènes imbriqués qui, jusqu'à Vicat, a fait obstacle à la compréhension de l'hydraulicité. Le rapport de Gay-Lussac fait à l'Académie des Sciences sur le mémoire de Vicat, résume l'ensemble des recherches menées jusqu'alors et aligne des noms aussi prestigieux que ceux de Smeaton, Clark, Higgins, Chaptal, Vitalis, Saussure, Descotils, Bergman… Ce résumé fait de la recherche sur la chaux une exceptionnelle aventure intellectuelle.

« …Ensuite, du point où s'étaient arrêtés ses devanciers, M. Vicat a franchi l'intervalle qui séparait encore le laboratoire du chimiste des grands ateliers de construction » écrit dans son exposé introductif au rapport de Girard , dès 1819, M. Bruyère, Inspecteur général des Ponts et Chaussées.

Cette remarque souligne l'un des projets de Vicat (pour lequel il ne déposera pourtant aucun brevet) : suite à l'analyse des constituants de la chaux hydraulique, s'ouvre la possibilité de fabrication...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - COURTOIS (L.C.), DE CONTENSON (H.) -   À propos des vases en chaux : recherches sur leur fabrication et leur origine  -  Paléorient, vol. 5, CNRS Éditions, n° 5-1, pp. 177-182 (1979).

  • (2) - Caton l’Ancien -   De agricultura, XIV Clauses pour la construction d’une ferme  -  Société d'Ed. Les Belles lettres, 342 p. (1975).

  • (3) - ADAM (J.P.) -   La technique romaine, matériaux et techniques  -  Picard, 368 p. (2005).

  • (4) - DELOYE (F.-X.) -   La chaux à travers les âges  -  Bulletin du Laboratoire des Ponts et Chaussées, n° 201, pp. 94-98 (1996).

  • (5) - LEDUC (E.) -   Chaux et ciments  -  J.-B. Baillière et fils, 484 p. (1902).

  • (6) - BLACK (J.) -   Experiments upon Magnesia Alba, Quick-Lime, and some other Alkaline Substances  -  Edimbourg...

1 Sites Internet

Association technique de l’industrie des liants hydrauliques (ATILH)

http://www.atilh.fr/

Chambre syndicale nationale des fabricants de chaux grasses et magnésiennes

http://www.unicem.fr/

École d'Avignon – Centre de formation à la réhabilitation du patrimoine architectural

http://www.ecole-avignon.com/

Laboratoire d'études et de recherches en matériaux

http://www.lerm.fr/

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