Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Comme tout secteur industriel, celui du bâtiment n’échappe pas à la nécessité d’intégrer une approche de développement durable, englobant concrètement la prise en compte des effets de la mondialisation et celle d’une inscription locale. Après la présentation des points de vue de familles d’acteurs (utilisateurs finaux, société civile, monde productif, main-d’œuvre, industriels), cet article propose des axes de réflexion aux différents types de R&D pour une bonne prise en compte des exigences d’un développement durable.
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Christophe GOBIN : GTM Construction - Directeur Recherche et Développement Bâtiment
INTRODUCTION
Au‐delà des effets de mode, la prise en compte du développement durable apparaît comme incontournable. C’est sans doute moins la préoccupation des générations futures qui importe que le fait de considérer les effets actuels de la « mondialisation » comme n’allant plus de soi et appelant de nécessaires mesures d’accompagnement. En fait, pour les acteurs de la construction, il est intéressant de se référer au terme anglo-saxon (contraction de globalization et localization) de « glocalisation ». Si les échanges économiques se démultiplient et deviennent globaux, il n’en reste pas moins vrai que les objets échangés sont bien créés localement. Cette balance entre les flux marchands et l’inscription locale de la production est essentielle quant à l’avenir des métiers du BTP.
Au plan mondial, trois exigences sont désormais reconnues et considérées comme incontournables :
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le poids des utilisateurs finaux est de plus en plus prépondérant dans les décisions. Certes la construction n’est pas encore directement exposée, mais néanmoins les travaux en direct pour l’entretien du patrimoine privé ne cessent de croître ;
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les investisseurs commencent à introduire les critères de respect de l’environnement et de déontologie sociale pour sélectionner les entreprises dont ils sont susceptibles de prendre des participations ;
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les entreprises progressivement sont tenues de jouer un rôle social au sein de la collectivité et non plus d’être des acteurs économiques centrés uniquement sur la recherche du seul profit immédiat.
Au plan local, le statut du bâti (infrastructures et bâtiments) commence à évoluer. Un certain nombre d’industriels, tant des biens de consommation que des services, externalise leurs locaux et attend du cadre bâti un niveau de prestations assez précis plutôt que de devoir les immobiliser dans les bilans.
Peu à peu se dégage la notion de service. La construction doit d’abord permettre aux utilisateurs finaux de mener dans les meilleures conditions leurs activités. Le bâti devient ainsi un vecteur de la compétitivité économique. Cette évolution peut être qualifiée comme la généralisation d’une « économie fonctionnelle ». Ce qui compte, c’est le niveau des performances d’usage accessibles et non plus les moyens techniques retenus pour construire.
En ce sens le cadre de vie perd de sa valeur patrimoniale au profit d’une valeur d’usage.
Cette tendance qui se dessine n’est pas neutre pour les intervenants du secteur :
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fournir une performance d’usage suppose une maîtrise globale de la réponse vis‐à‐vis du marché. Cette intégration nécessite d’autres modes de travail, en particulier l’ingénierie concourante et la prise en compte du cycle de vie du produit ;
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garantir une performance, c’est reconnaître aussi les effets d’obsolescence et de vieillissement. Dès lors, sous la pression de la concurrence, il est probable que le niveau des exigences ira croissant rendant caduc un certain nombre de « produits ». La durée de vie devrait donc devenir un paramètre très fort des décisions.
Le dernier point qui apparaît comme central dans cette « nouvelle vision » introduite par le développement durable, est le poids des aires régionales et de leur capitale. La concurrence entre les différentes localisations de l’activité économique s’opère au plan de l’attractivité des métropoles. En quoi présentent-elles les meilleures capacités d’accueil, de formation, de culture ? La réponse réside dans l’effort consenti dans les équipements et leur mise à niveau permanente.
Toutes ces exigences sont résumées dans la figure 1.
Dans une telle perspective, les métiers du BTP sont nécessairement revisités. Le poids de la technique n’est plus prégnant puisqu’elle devient un moyen au service d’une finalité collective et non plus la justification de toutes les procédures. La construction participe des services et comme telle accède au stade de l’économie postmoderne alors qu’elle est cantonnée actuellement au rang d’industrie secondaire à caractère vernaculaire.
Il est bien évident que la progression vers cet état demandera du temps. Mais peut être moins que prévu, du fait que la pression au changement vient de l’extérieur de la profession du BTP.
Pour se préparer à faire face à ces bouleversements qui sont avant tout d’ordre culturel, il est nécessaire de réfléchir aux infléchissements tant méthodologiques qu’organisationnels ou technologiques à engager.
C’est le but de ce dossier qui cherche à déterminer qu’elles seraient les meilleures voies de progrès possibles. Deux étapes seront successivement abordées : la première consiste à répertorier dans ce contexte les attentes des différentes parties prenantes et la seconde à organiser et à structurer ces éléments d’information sous la forme d’une feuille de route.
En ce sens, il s’agit donc d’une proposition pour orienter et optimiser les efforts de recherche développement.
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Présentation
3. Conclusion
Au terme de la réflexion qui vient d’être déployée et mise à plat, il est nécessaire de reformuler les propositions et d’en dégager une règle plus générale.
La prise en compte des exigences d’un développement durable impose désormais de bien situer pour le BTP les différents types de R&D les uns par rapport aux autres.
Le secteur a, par tradition, un certain penchant pour développer des innovations techniques. Cependant leur dissémination est toujours lente. À la lumière du développement durable ce phénomène apparaît logique car, de fait, il y a inversion des priorités ; la recherche technique se doit d’être au service d’une attente du marché et non l’inverse. Cette observation peut être illustrée par le schéma du figure 15 a.
La structure de ce diagramme (figure 15 a ) n’est pas sans rappeler les processus de créativité qui après une phase de divergence concentre les efforts (focalisation) sur des points précis.
Il faut remarquer également que la recherche technique n’est pas exclusivement dédiée au produit mais qu’elle peut également concerner les modes organisationnels de travail.
Mais ce schéma cache une dynamique plus complexe puisqu’elle ne prend effet qu’après une scansion qui correspond à un travail sur le contexte structurel de la profession (figure 15 b).
Une économie des ressources suppose de réduire autant que faire se peut les discontinuités introduites par la gestion des interfaces. Une intégration des compétences est indispensable pour obtenir un rendement de production plus élevée du fait d’une cohérence collective qui se substitue à une addition d’intérêt particulier.
Dans les conditions précédentes, il apparaît qu’à l’échéance d’une dizaine d’années, les investissements en recherche et développement ne peuvent s’amplifier que si trois familles de recherches d’ordre sociotechnique sont articulées au préalable.
Ces recherches doivent apporter aux professionnels les éléments d’évaluation qui les confortent dans l’intégration de la filière, le recours aux outils du performanciel et l’introduction d’une modélisation de l’activité BTP.
L’organisation de ces trois thématiques...
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Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - MIDLER (C.), JOVINI (S.B.M.) - L’ingénierie concourante dans le Bâtiment. - Éd du PUCA (Plan Urbanisme Construction. Architecture) (1996).
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(2) - WBCSD (World Business Council for Sustainable Development) - * - Efficience.
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(3) - GOBIN (C.) - L’ingénierie concourante. Un nouveau professionnalisme. - , Traité Construction (2001).
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(4) - GOBIN (C.) - Analyse fonctionnelle et Construction. - , Traité Construction (2003).
ANNEXES
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Au plan européen, deux tentatives parallèles ont été soutenues par la Communauté européenne dans le cadre du 6e programme-cadre de recherches et développement (PCRD) 2003-2006. http://www.ademe.fr/pcrd/GPCRD/default.htm
E-CORE/2004 : Roadmap for R&D en Construction industry http://www.e-core.org
ROADCON/2003 : Roadmap for ICT https://orca.cardiff.ac.uk/21582/
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En France, une démarche similaire plus centrée sur le devenir des métiers vient d’être publiée par la Fédération française du bâtiment (FFB) sous le titre « Scénarios pour la construction. »
FFB Fédération française du bâtiment http://www.ffbatiment.fr/
WBCSD World Business Council for Sustainable Development http://www.wbcsd.ch /
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