Conclusion
L’effet levier de l’énergétique pour transformer la construction

Si chacun s’accorde à penser indispensable d’engager une transformation de la construction, les moyens de cette mise en œuvre restent très incertains.

Pour beaucoup, la transition énergétique est au cœur des efforts, mais elle est considérée de manière très réductrice.

La décarbonation des activités de construction est inévitable. Pourtant, elle est envisagée comme une contrainte qui pourrait se lever par des moyens spécifiques à la problématique des GES, mais sans conséquence particulière sur l’ensemble du contexte. Ce traitement en silo ne nécessiterait que des solutions purement technologiques appropriées, toutes choses égales par ailleurs. Toutefois, la certitude d’un résultat n’est pas acquise et c’est d’ailleurs la raison qui explique la lenteur de leur mise en application. Et cela ne va pas sans créer un malaise collectif qui est celui de l’indécision et de l’inaction dont la menace s’accroît chaque jour.

La question qui se pose alors est celle de définir un fil conducteur autorisant l’ajustement à tout moment d’une trajectoire responsable.

L’objectif est de pouvoir instrumenter la planification écologique et solidaire de façon que chaque acteur en soit un agent proactif. De manière plus prosaïque, il s’agit de permettre à chaque professionnel de prendre des décisions quotidiennes en toute connaissance de cause. L’idée est de retrouver une capacité d’orienter chaque action de manière documentée et de retrouver le sentiment de pouvoir « maîtriser le cours des choses » et non plus de le subir. Cette dimension opératoire sera constante tout au long de ce fascicule.

À cet effet, l’exercice qui va être déployé s’organise en trois temps.

Le premier doit être qualifié d’épistémologique. Rechercher un outil qui facilite l’action suppose d’abord de réfléchir à la nature même de l’objectif poursuivi. L’objet recherché est, sans aucun doute, technique. Cependant, la question n’est pas relative à sa nature, mais bien plus à son mode de mise en œuvre. Quelles sont les caractéristiques d’un processus d’action ? En quoi un instrument peut-il être une aide à la décision qui accompagne le déroulement en cours ? La question ne porte pas sur la consistance de la connaissance appelée, mais sur la capacité de la mobiliser.

La seconde consiste dans un retour sur les particularités du concept d’énergie. Au-delà même de sa nature physique, l’une des propriétés remarquables disponibles est celle de la mobilisation de nombreuses dimensions dynamiques : usages, consommation, temporalité. Aborder l’énergétique, c’est aussi associer des paramètres qui rendent compte du cours des choses et qui, jusqu’à présent, n’entraient pas dans le périmètre des préoccupations des intervenants du projet de construction.

Enfin, le dernier se définit comme la suite logique de la démarche proposée. Il s’agit d’articuler les deux enseignements précédents pour proposer des avancées méthodologiques dans une quête d’aide à la décision à toutes les étapes d’un projet. L’intérêt de ce travail est de proposer, non pas un panel autour d’un même prisme de lecture qui est celui de l’énergie mais la mobilisation de toutes les dimensions structurant notre écosystème. Il s’agit pour nous de pouvoir agir en pleine harmonie avec notre territoire.