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1 - VÉRIFICATIONS DES POUTRES MIXTES DE SECTION EN T AUX ÉTATS LIMITES ULTIMES

2 - RÉSISTANCE DES CONNECTEURS ET CALCUL DE LA CONNEXION

3 - VÉRIFICATIONS DES POUTRES MIXTES DE SECTION EN T AUX ÉTATS DE LIMITES DE SERVICE

4 - EXEMPLES SIMPLES D’APPLICATION NUMÉRIQUE

5 - CONCLUSION

Article de référence | Réf : C2561 v2

Vérifications des poutres mixtes de section en T aux états limites ultimes
Construction mixte acier-béton – Calcul des poutres mixtes de bâtiments - Partie 1 : poutres en T à âme pleine

Auteur(s) : Jean-Marie ARIBERT

Relu et validé le 04 nov. 2021

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NOTE DE L'ÉDITEUR

La norme NF EN 1993-1-5 de mars 2007 citée dans cet article a été remplacée par la norme NF EN 1993-1-5/A2 (P22-315/A2) : Eurocode 3 - Calcul des structures en acier - Partie 1-5 : plaques planes (Révision 2020)
Pour en savoir plus, consultez le bulletin de veille normative VN2002 (Mars 2020).

28/05/2020

RÉSUMÉ

Cet article traite du calcul aux états limites ultimes des poutres mixtes en T, isostatiques ou continues. Distinguant entre calculs élastique ou plastique, il expose les différentes méthodes disponibles d’analyse globale, et les vérifications des sections à effectuer sous moment fléchissant et sous effort tranchant. Sont également examinés la vérification des poutres vis-à-vis du risque d’instabilité par déversement en zones de moment négatif, et le dimensionnement de la connexion acier-béton, en particulier avec des connecteurs ductiles permettant d’introduire le concept de connexion partielle. L’article se poursuit par des notions sur les vérifications des poutres en T aux états limites de service, concernant le calcul des flèches, le contrôle de la fissuration et celui des vibrations.

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ABSTRACT

Design of composite beams for buildings Regular T-beams with solid web

This article deals with the ultimate limit state calculations for composite T-beams, either isostatic or continuous. Making a distinction between elastic and plastic calculations, it explains the various available methods of global analysis, and the cross-section checks to be carried out under bending moment and vertical shear force. The article also looks at beam checking for risk of lateral-torsional buckling in the zone of hogging bending moment, and the design of the steel-concrete shear connection, in particular with ductile shear connectors, leading on to the concept of partial shear connection. Finally, the article looks briefly at checking serviceability limit states of T-beams, with the calculation of deflections and control of concrete cracking and vibrations.

Auteur(s)

  • Jean-Marie ARIBERT : Professeur Emérite des Universités – Conseiller en Construction Mixte acier-béton - Ancien directeur du Laboratoire Structures de l’INSA de Rennes

INTRODUCTION

En construction mixte acier-béton des bâtiments, la poutre constitue l’élément de base à maîtriser par le calcul, la configuration la plus classique étant celle de la poutre en T avec une dalle au-dessus d’un profilé métallique et connectée à celui-ci. Tel est l’objet du présent article axé essentiellement sur l’aspect calcul, les aspects de configuration et de fabrication des poutres ayant été traités dans l’article [C 2 560].

On pourrait penser a priori que la théorie élastique classique de la Résistance des Matériaux, généralisée au cas des sections hétérogènes, puisse suffire à répondre à l’objet de l’article. En réalité, il n’en est rien en raison de multiples phénomènes qui entrent en jeu dans un dimensionnement de poutre, comme la phase de construction, l’étayage éventuel de la poutre, l’effet du fluage et de la fissuration du béton sur les déformées et la redistribution des efforts internes, l’effet du glissement au niveau de la connexion, à plus forte raison si celle-ci n’est que partielle, etc.

Contrairement à la démarche utilisée pour les poutres mixtes d’ouvrages d’art, très souvent supportées par des calculs élastiques, on a grand intérêt pour les poutres mixtes de bâtiment à faire appel au calcul plastique des sections, voire des poutres elles-mêmes, chaque fois que cela est possible, quitte à choisir des sections métalliques suffisamment compactes ou à modifier certains pourcentages d’armatures de manière appropriée. Non seulement le calcul plastique est plus simple en général, permettant de négliger certains des phénomènes à prendre en compte dans le calcul élastique. Mais, il permet aussi de mieux appréhender les états limites ultimes des poutres en conférant au dimensionnement un niveau de sécurité homogène. Évidemment, les états limites de service des poutres de bâtiment restent du ressort du calcul élastique. C’est dans cette optique que se placent les développements qui suivent, accordant une part majeure au calcul plastique.

Parmi les différents états limites ultimes des poutres de bâtiment, on ne doit pas négliger d’inclure celui de la connexion acier-béton dont le dimensionnement peut être traité de manière simple, également par le calcul plastique, sous réserve que l’on utilise des connecteurs ductiles dont la définition précise est donnée plus loin dans l’article. En général, les goujons à tête soudés, en dalle pleine ou dalle mixte, constituent de tels connecteurs, contrairement aux butées et cornières en dalle pleine qui sont des connecteurs non ductiles, exigeant un dimensionnement de connexion de type élastique. Par ailleurs, l’utilisation de connecteurs ductiles est une des conditions nécessaires pour pouvoir bénéficier, par l’intermédiaire du calcul plastique, des concepts de connexion complète et de connexion partielle, concepts qui n’ont aucun sens en calcul élastique de connexion. Dans le dimensionnement des poutres mixtes de bâtiments, il n’est pas rare que les états limites de service prévalent sur les états limites ultimes, par exemple en raison de la limitation imposée aux flèches. Dans ce cas, l’emploi d’une connexion partielle trouve alors pleinement sa justification, sous réserve toutefois que cette connexion ne soit pas trop réduite au risque d’entraîner à l’interface acier-béton des glissements trop élevés et la rupture de connecteurs.

Dans la pratique actuelle des bâtiments avec éléments mixtes, notamment en France, on doit constater une certaine réticence à introduire dans les projets des poutres mixtes continues, avec une préférence pour les poutres simplement appuyées avec ou sans consoles. Indépendamment d’un calcul plus complexe, on peut trouver une explication à cela dans la présence d’une fissuration de la dalle dans les zones relativement locales de moments négatifs, cette fissuration étant souvent l’objet d’une appréhension qui, en fait, n’est pas vraiment justifiée. Au moins à l’intérieur d’un bâtiment, la durabilité des poutres n’est guère affectée par la fissuration et l’aspect d’esthétique des planchers peut trouver une réponse simple dans l’emploi de revêtements souples. En outre, le choix de ne pas projeter des poutres continues, lorsque celles-ci s’imposent logiquement d’un point de vue structural, conduit inévitablement à pénaliser le dimensionnement de ces poutres. En particulier, il pénalise le dimensionnement aux états limites ultimes, favorisé par une redistribution des moments de flexion qui peut être importante pour des poutres avec profils métalliques compacts, bien plus importante que dans les poutres en béton armé, et qui est parfaitement quantifiée dans l’EN en fonction du type d’analyse globale utilisée. Le dimensionnement aux états limites de service se trouve également pénalisé, en négligeant une réduction des flèches par rapport aux poutres simplement appuyées (même en présence de la fissuration) et une moins grande sensibilité aux vibrations pour de grandes portées. La contrepartie de l’emploi de poutres continues se situe toutefois au niveau d’un risque d’instabilité par déversement du fait de la compression de la semelle métallique inférieure dans les zones de moments négatifs. Le phénomène de déversement est ici complexe, bien plus complexe qu’en construction métallique, du fait de l’interaction entre la dalle et le profilé métallique et de la distorsion de ce dernier ne permettant plus une rotation de torsion à la manière d’un corps rigide. L’article indique comment il est possible d’éviter une vérification par le calcul direct en satisfaisant un certain nombre de conditions assez fréquemment rencontrées en bâtiment.

Notons que cet article est scindé en deux parties ; la seconde [C 2 568] présentant les poutres partiellement enrobées et les poutres avec ouvertures d'âmes. Les articles [C 2 561] et [C 2 568] constituent donc un tout à eux deux. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les expressions de calcul de la partie 2 sont numérotées en continuité de celles de la partie 1.

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KEYWORDS

building   |   Civil engineering   |   structural analysis   |   composite beams   |   limit states

VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-c2561


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1. Vérifications des poutres mixtes de section en T aux états limites ultimes

1.1 Différents types de vérification

Sous les combinaisons d’actions aux états limites ultimes, les différents types de vérification qu’il convient d’effectuer pour une poutre mixte de bâtiment au stade final de la construction (en rappelant que des vérifications sont à effectuer également au stade du montage pour la poutre en acier) doivent porter sur les aspects suivants (figure 1).

  • Résistance des sections de la poutre

    En principe, toutes les sections sont a priori concernées. En pratique, la vérification peut se limiter aux sections dites « critiques », définies comme celles où le moment fléchissant passe par un maximum (coupure I-I sur la figure, ou section au droit d’une charge concentrée et de valeur élevée, pouvant agir en plus d’une charge répartie), celles où l’effort tranchant est maximal (coupure II-II au niveau de l’appui d’extrémité), ou encore celles où la résistance vis-à-vis à la fois du moment fléchissant et de l’effort tranchant (interaction des deux sollicitations) est susceptible d’être atteinte (coupure III-III). La détermination des résistances utiles aux vérifications des sections mixtes est traitée aux § 1.41.51.6.

    On doit également compter comme sections critiques celles présentant un brusque changement de dimensions ou de propriétés mécaniques (autres que la modification apportée par la fissuration du béton). À titre indicatif, le rapport entre le plus grand et le plus petit moment résistant au passage du changement de section devrait être supérieur à 1,2 (cf. clause 6.1.1 (5) de l’EN 1994-1-1).

  • Résistance au déversement en zone de moments négatifs

    Elle concerne le cas d’une poutre continue ou d’une poutre en porte-à-faux, impliquant...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - MASSONNET (CH.), SAVE (M.) -   Calcul Plastique des Constructions – Volume 1 : structures dépendant d’un paramètre.  -  3ème édition – Éditions Nelissen B, Liège, Belgique (1976).

  • (2) - NEAL (B.G.) -   The Plastic Methods of Structural Analysis.  -  3rd Edition – Chapman and Hall (1977).

  • (3) - LESCOUARC’H (Y.) -   Calcul en plasticité des structures.  -  Éditions COTECO (1983).

  • (4) - ARIBERT (J.-M.), XU (H.), RAGNEAU (E.) -   Étude critique des méthodes de redistribution des moments à l’ELU selon l’Eurocode 4.  -  Revue Construction Métallique, N° 1 (1996).

  • (5) - ARIBERT (J.-M.), TARTAGLIA (R.) -   Analyses globales élastiques avec redistributions des moments pour des portiques mixtes à plusieurs étages et travées – Exemples.  -  Revue Construction Métallique, N° 1 (2013).

  • ...

1 Sites Internet

  • CTICM & ArcelorMittal – Brochures « Bonnes Pratiques pour la Construction de Structures en Acier – Bâtiments à usage commercial – Bâtiments à usage résidentiel »

HAUT DE PAGE

2 Normes et standards

NF EN ISO 14555, référencée A 89-600 - 2014 - AFNOR Soudage – Soudage à l’arc des goujons sur les matériaux métalliques.

NF EN 1994-1-1, d’indice de classement P 22-411-1 - 2005 - AFNOR Eurocode 4 : Calcul des structures mixtes...

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