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1 - RENFORCEMENT OU RÉPARATION DE STRUCTURES EN BÉTON PAR REPRISE DE BÉTONNAGE

2 - APPLICATIONS

3 - COMPORTEMENT LE LONG D’UNE SURFACE DE REPRISE (INTERFACE BÉTON-BÉTON)

4 - HYPOTHÈSES POUR LE DIMENSIONNEMENT DE LA SURFACE DE REPRISE

5 - RÉSISTANCE AU CISAILLEMENT DE LA SURFACE DE REPRISE

6 - MISE EN ŒUVRE

7 - CONCLUSION

8 - GLOSSAIRE

9 - SIGLES, NOTATIONS ET SYMBOLES

Article de référence | Réf : C2264 v1

Résistance au cisaillement de la surface de reprise
Renforcement de structures en béton - Évaluation de la résistance au cisaillement

Auteur(s) : Gaël LE BLOA

Date de publication : 10 févr. 2023

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RÉSUMÉ

La norme européenne pour le calcul des structures en béton armé ou en béton précontraint, dite Eurocode 2 établit des règles de dimensionnement des surfaces de reprise de béton. Toutefois, pour les interfaces renforcées par des connecteurs, il convient de suivre les préconisations du TR 066 de l’EOTA.

L’article présente cette technique de renforcement et de réparation des structures en béton. Il examine les règles de calcul et traite des différentes composantes de charge qui décrivent la résistance de l'interface béton-béton. Il fournit des informations sur la préparation de la surface de reprise et l’implantation des connecteurs post-installés sur la base du TR 066. Enfin, il propose des outils pour modéliser et calculer ces joints structuraux.

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Auteur(s)

  • Gaël LE BLOA : Responsable Homologations, Certifications et Réglementation - Hilti Europe de l’Ouest

INTRODUCTION

Recourir aux techniques de renforcement et de réparation des structures en béton armé ou précontraint est devenu de plus en plus fréquent. En effet, partout dans le monde, il existe des bâtiments à usage d’habitation ou destinés aux activités industrielles, à la logistique ou au transport, des ouvrages d’art, etc. qui nécessitent d’être renforcés ou réhabilités pour de très nombreuses raisons. D’une part, leurs structures porteuses, de qualité, de capacité et de fonction très variables, vieillissent et se dégradent toutes avec le temps. Environ 85 à 90 % des structures construites dans le monde ont déjà atteint une durée de vie supérieure à 20 ans et un grand nombre d’entre elles devraient ou devront être remplacées ou réparées du fait de leur état d’endommagement. D’autre part, des erreurs pouvant avoir été commises lors de la phase de conception ou de construction, certaines structures doivent être renforcées ou remises à niveau avant de pouvoir être utilisées. Enfin, des modifications d’usage pour un bâtiment ou un ouvrage, peuvent imposer des transformations (augmentation significative de la demande dans le secteur des transports par exemple) si de nouvelles exigences ou une évolution des normes imposent de renforcer les structures correspondantes.

Lorsque l’une de ces situations se présente, l’ingénieur doit évaluer s’il est plus économique de renforcer la structure déjà construite plutôt que de la remplacer. Dans le premier cas, il dispose de nombreuses techniques bien adaptées aux ouvrages ou bâtiments en béton existants. Citons, par exemple :

  • le béton projeté ;

  • différents types de revêtements comme :

    • des fibres ou des lamelles de carbone,

    • une nouvelle couche de béton rapportée ;

  • des câbles de précontrainte disposés à l’extérieur de la structure, c’est-à-dire une précontrainte additionnelle par post-tension.

Parmi ces méthodes, les techniques de renforcement des structures en béton par enrobage ou ajout d’une nouvelle couche de béton rapportée sont donc une alternative intéressante. En effet, ce procédé de renforcement des constructions par section composée de béton permet à la fois :

  • d’augmenter la résistance des structures dégradées, endommagées ou faisant l’objet de défauts de conception ou d’exécution afin de prolonger leur durée d’utilisation ;

  • d’adapter la structure à des modifications de ses conditions d’exploitation (changement d’usage) ou d’accroître sa capacité portante.

Notons cependant que la méthodologie employée pour la mise en œuvre peut varier significativement : présence ou non de connecteurs ou d’aciers de coutures, qualité de la surface de reprise, etc.

Dans un premier temps, cet article présente, de manière générale, le principe de réparation et de renforcement des ouvrages en béton par enrobage ou coulage d’une nouvelle couche de béton. Il en détaille également le domaine d’emploi et l’usage prévu de cette technique, puis expose plusieurs exemples d’application dans les domaines du génie civil et des ouvrages d’art, des ouvrages industriels et des bâtiments d’habitation ou tertiaires.

Il aborde ensuite, de manière plus détaillée, le comportement mécanique le long de la surface de reprise (interface béton-béton) en faisant le lien avec les règles de calcul en vigueur. En effet, si la norme européenne actuelle relative au calcul des structures en béton armé, l’EN 1992-1-1 (ou Eurocode 2), établit des règles pour le calcul de la résistance au cisaillement des surfaces de reprise (interface béton-béton), elle ne tient pas compte de la présence de connecteurs de cisaillement.

C’est pourquoi, pour le calcul de la résistance d’une surface de reprise renforcée par ce type de produits, il convient de suivre les préconisations du rapport technique de l’EOTA (European Organisation for Technical Assessment) TR 066.

L’article détaille donc la réglementation actuelle qui s’applique pour le dimensionnement de ces joints, ainsi que les différents modes de ruine qui doivent être vérifiés pour le calcul de la résistance au cisaillement de la surface de reprise.

Les méthodes de calcul présentées ici couvrent l’ensemble des actions agissantes prises en compte dans l’EN 1992-1-1 et l’EOTA TR 066 : action statique et quasi statique, fatigue, et action sismique.

La mise en œuvre de cette technique de renforcement nécessite également une méthodologie rigoureuse qui est présentée en détail ou soulignant qu’une attention particulière doit être apportée à chaque étape pour assurer une bonne conformité entre les hypothèses prises pour le calcul et les détails de mise en œuvre. Tout d’abord, la surface extérieure de la couche de béton existante endommagée ou en reprise, doit être correctement préparée : nettoyage, aspiration soufflage, repiquage du béton, élimination des poussières, des morceaux de béton et du ragréage éventuel. La rugosité de surface doit aussi satisfaire aux hypothèses prises. Pour ce faire, les principales techniques utilisables sont alors le sablage humide ou à sec, le lavage à l’eau sous très haute pression ou le ponçage au disque diamanté par exemple.

Ensuite, les recommandations sur la préparation de la surface de reprise, facteur clé dans le dimensionnement et qui sont introduites dans le rapport technique TR 066 de l’EOTA, sont rappelées dans l’article. Il est également souligné que, dans le cas d’un renforcement par connecteurs, leur implantation doit être conforme aux instructions de pose des Évaluations techniques européennes (ETE) de ces produits : forage, nettoyage des trous, mise en place des connecteurs avec respect des profondeurs d’implantation, injection ou non de résine, etc.

Puis une liste non exhaustive de connecteurs est présentée : aciers d’armatures (solution traditionnelle) et les connecteurs sous ETE comme les vis à béton (ancrage mécanique) ou les connecteurs scellés par résine d’injection : les tiges scellées et les connecteurs à tête d’ancrage. Les avantages et les inconvénients de chaque solution sont présentés incluant un comparatif sur les propriétés et résistances mécaniques (statique, sismique ou fatigue) mais également en termes de productivité chantier.

Enfin, après la mise en place des connecteurs et celle des armatures de renforcement (facultative), la nouvelle couche de béton ou de mortier est appliquée. Les caractéristiques doivent être compatibles avec celles du béton existant et l’agressivité de l’environnement de l’ouvrage. Il est mis en œuvre manuellement, mécaniquement dans des coffrages ou projeté, selon le volume et la géométrie de la cavité à combler.

L’article se conclut par un rappel des différentes règles de calcul sous la forme de logigrammes et leur implémentation dans un logiciel de calcul à destination des ingénieurs, véritable outil d’aide à la prescription technique.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-c2264


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5. Résistance au cisaillement de la surface de reprise

Une fois les hypothèses géométriques et de charges posées selon les recommandations décrites au chapitre 4, on cherche à satisfaire l’équation (2) donnée au paragraphe 4.1.2. L’objet du présent chapitre est donc de déterminer la valeur de la résistance de calcul du cisaillement au droit de la surface de reprise τ Rd afin de vérifier cette inéquation (2).

5.1 Résistance statique et quasi-statique

Deux configurations sont à considérer pour le calcul de la résistance au cisaillement de la surface de reprise : avec et sans renfort au cisaillement (c’est-à-dire avec ou sans connecteurs à l’interface). Chacune d’entre elles est présentée ci-après.

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5.1.1 Résistance au cisaillement sans connecteur

La première configuration vise une liaison rigide à l’interface béton-béton sans renforts de cisaillement, basée sur l’hypothèse d’une bonne adhérence et sans contraintes de traction perpendiculairement à la surface de reprise. Dans un tel cas, la valeur de résistance au cisaillement de la surface est obtenue par deux termes : la liaison adhésive (équation ...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - FIB -   Code modèle de la FIB pour les structures en béton  -  (2010).

  • (2) - BIRKELAND (P.W.), BIRKELAND (H.W) -   Connections in precast concrete construction,  -  American Concrete Institute, Journal of the American Concrete Institute, Vol. 63, No. 3, pp. 345-368, mars 1966.

  • (3) - MATTOCK (A.H.), HAWKINS (N.M) -   Shear transfer in reinforced concrete – recent research,  -  Precast/Prestressed Concrete Institute, PCI Journal, Vol. 17, No. 2, pp. 55-75, mars-avril 1972.

  • (4) - LOOV (R.E.) -   Design of precast connections,  -  article présenté lors d’un séminaire organisé par Compa International Pte, Ltd, 8 p., Singapour, septembre 1978.

  • (5) - RANDL (N.) -   Investigation of force transmission between old and new concrete at different joint roughnesses.  -  Innsbruck, Leopold-Franzens-University Innsbruck, Dissertation (1997).

  • ...

NORMES

  • Characterization of pavement texture by use of surface profiles – Part 1: Determination of mean profile depth - EN ISO 13473-1 - 2019

  • Products and systems for the protection and repair of concrete structures. Test methods Measurement of bond strength by pull-off - EN 1542 - 1999

  • Design and requirements for construction works of post-installed shear connection for two concrete layers, EOTA - TR 066 - novembre 2020

  • Design and requirements for construction works of post-installed shear connection for two concrete layers, EOTA - TR 066 - avril 2019

  • Guide d’agrément européen sur les chevilles métalliques pour béton, EOTA - ETAG 001 - 1997

  • Connector for strengthening of existing concrete structures by concrete overlay, EOTA, Pending for citation in OJEU - EAD 332347-00-0601 -

  • Connector for strengthening of existing concrete structures by concrete overlay: behavior under seismic action, EOTA, Pending for citation in OJEU - EAD 332347-00-0601-v01 -

  • ...

1 Réglementation

Arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal »

Dimensionnement parasismique des éléments non structuraux du cadre bâti – Justification parasismique pour le bâtiment « à risque normal », ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et ministère du Logement, de l’Égalité des territoires et de la Ruralité, 2014

HAUT DE PAGE

2 Annuaire

Constructeurs – Fournisseurs – Distributeurs

PROFIS Engineering, [Logiciel] HILTI France.

https://profisengineering.hilti.com/

Organismes – Fédérations – Associations

Syndicat national des entrepreneurs spécialistes de travaux de réparation et de renforcement des structures (STRRES)

http://www.strres.org

Association française de génie civil (AFGC)

https://www.afgc.asso.fr/

Centre d'information sur le ciment et ses applications béton (CIMbéton)

https://www.infociments.fr/cimbeton

Marché public

http://www.marche-public.fr/Marches-publics/Definitions/Entrees/Évaluation-technique-europeenne.htm

Organisme professionnel de prévention du bâtiment...

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