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EnglishRÉSUMÉ
Entre les systèmes à comportement discret et les systèmes continus, on trouve les systèmes hybrides qui font appel aux deux modes de fonctionnement. Cet article précise cette notion de système dynamique hybride, puis présente quelques outils de description et de modélisation de ces outils. La modélisation permet de concevoir le système, mais également de détecter, de gérer et de commander d'éventuels dysfonctionnements.
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Michel BERTRAND : Docteur-ingénieur, École nationale supérieure d’arts et métiers (ENSAM), Lille
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Claude IUNG : Professeur, École nationale supérieure d’électricité et de mécanique (ENSEM), Nancy
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Janan ZAYTOON : Professeur, université de Reims
INTRODUCTION
Le développement massif de l’automatisation au XXe siècle s’est longtemps fait suivant deux types de technologies, mises en œuvre selon des méthodologies qui leur étaient propres et par des personnels d’origine différente : les systèmes à événements discrets et les systèmes continus.
Les systèmes à événements discrets sont des systèmes à éléments caractérisés par deux états : ouvert ou fermé, marche ou arrêt, sorti ou rentré… L’appareillage « tout ou rien » (TOR) correspondant est classiquement géré en s’appuyant sur l’algèbre de Boole, issue des travaux des logiciens anglais du XIXe siècle, puis, en prenant en compte la chronologie des états, leur séquencement, par des méthodes états-transitions assorties d’une représentation graphique : graphes d’état, réseaux de Petri, Grafcet.
Quant aux systèmes continus, ils sont constitués d’éléments caractérisés par une mesure qui peut prendre une infinité de valeurs : température d’une pièce ou d’un objet, vitesse d’un mobile, niveau dans un réservoir… La gestion de ces systèmes fait appel à des outils mathématiques aptes à la représentation de la dynamique continue : équations différentielles assorties de diverses transformations (Laplace, Fourier…), méthodes d’état à forme matricielle.
Cette répartition en deux catégories de systèmes n’est pas parfaite, tant au niveau des problèmes traités – beaucoup d’ensembles industriels comportant des éléments des deux types – qu’à celui du matériel mis en œuvre. À titre d’exemple, les distributeurs et électrovannes appartiennent a priori au monde TOR, mais des distributeurs et des électrovannes proportionnels, qui ne diffèrent pas fondamentalement des premiers, sont utilisés dans le monde continu. De même, il n’est pas évident de classer un élément présentant dix valeurs possibles, par exemple, dans l’une de ces deux catégories de systèmes.
C’est toutefois la généralisation de l’outil informatique qui a rendu plus aigu le besoin de méthodes unificatrices, car l’ordinateur est devenu l’outil fondamental d’étude et le processeur numérique l’outil fondamental de commande, et ce pour les deux catégories précitées.
Il reste que les logiciels de simulation ne sont pas les mêmes, la spécialisation de processeurs en commande (automates programmables pour le TOR, régulateurs pour le continu) subsiste et, lorsqu’un même processeur et un même logiciel sont utilisés, le graphisme et le mode de programmation pour les parties discrète et continue peuvent néanmoins différer. Cette dichotomie se traduit par des problèmes de cohérence de la description, de lisibilité et un diagnostic difficile en cas d’apparition de défaut.
Outre son caractère d’outil commun aux systèmes discrets et continus, le processeur de commande, de par son fonctionnement interne, qui implique que l’acquisition des données et leur traitement ne peuvent s’effectuer simultanément, a amené à relativiser la notion de temps continu/temps discret. Le temps, qui est discret au niveau du processeur, est ainsi considéré continu dans la plupart des applications, au niveau de l’observation des grandeurs physiques à travers le processeur. Lorsque ce point de vue n’est pas acceptable, la théorie des systèmes échantillonnés est utilisée pour prendre en compte la quantification du temps, dans un univers de grandeurs acquises ou fixées à des instants particuliers.
Parallèlement aux progrès de l’informatique, les ingénieurs se sont attaqués à des problèmes de plus en plus complexes, par le nombre de grandeurs qui interviennent et par leurs interactions. On rencontre ainsi de nombreux cas où des événements, volontaires ou subis, ou l’atteinte d’un seuil entraînent des modifications du comportement de grandeurs continues : changement de valeur ou commutation d’un modèle continu à un autre.
Il devient ainsi nécessaire de mettre au point des méthodes capables de prendre en compte tous les types de grandeurs ainsi que leurs interactions. On appelle systèmes dynamiques hybrides (SDH), ou encore processus mixtes, des systèmes comportant des évolutions continues et des phénomènes discrets qui leur sont liés. Il n’existe pas pour l’instant de théorie globale pour l’étude de ces systèmes, mais plutôt des approches basées sur l’extension de méthodes classiques issues des systèmes continus ou discrets, en vue de couvrir une gamme plus étendue d’applications.
Après avoir fixé la notion de système hybride par quelques exemples, qui serviront aussi à préciser la typologie, nous examinons les outils de description et de modélisation des SDH. Le fait de disposer d’un modèle permet de simuler le comportement du SDH pour le prévoir, l’influencer et chercher à l’optimiser. Il permet aussi, sous certaines conditions, de l’analyser pour détecter a priori d’éventuels dysfonctionnements et/ou d’en faire la commande pour obtenir les performances souhaitées.
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3. Simulation des systèmes hybrides
L’objectif de l’automatisation est de garantir qu’un système réel réponde à un certain nombre de spécifications. Il est donc nécessaire d’étudier et d’analyser le comportement du système et de sa commande. Plusieurs approches sont possibles suivant la difficulté du problème d’analyse et le niveau de garantie souhaité pour le résultat. L’approche la plus générale consiste à étudier le système par simulation numérique. Ainsi, l’utilisation majeure des modèles hybrides reste pour l’instant la simulation. En effet, les difficultés d’analyse et de synthèse des SDH font de leur simulation un outil d’étude privilégié. Les logiciels de simulation se sont développés depuis les années 1970, initialement pour traiter des processus particuliers : physique nucléaire [11], convertisseurs statiques [12] [13]. Ces logiciels sont en évolution constante, ils tendent à simuler des systèmes généraux [14] et sont passés aujourd’hui du domaine de la recherche aux applications industrielles. Les programmes de simulation sont de nature très variée, ils dépendent souvent des modèles utilisés pour représenter le SDH (bond-graph, automate hybride…), de leur objectif (orienté vers une classe d’applications ou au contraire à vocation générale), de la manière dont ils ont été construits (à partir d’un logiciel orienté vers la simulation des systèmes discrets ou d’un logiciel destiné à simuler des processus continus, ou encore directement pensés pour simuler un SDH). Cela conduit à un foisonnement dans lequel il n’est pas toujours commode de se retrouver pour choisir un produit adéquat.
3.1 Pourquoi simuler ?
À l’heure actuelle, les recherches concernant les méthodes et outils formels relatifs à l’analyse du comportement des SDH et à la synthèse de leurs lois de commande en sont encore à leur début 4...
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Simulation des systèmes hybrides
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - ZAYTOON (J.) (éd.) - Les Systèmes Dynamiques Hybrides - . 3e Conférence Internationale sur l’Automatisation des Processus Mixtes ADPM’98, Reims (19-20 mars 1998).
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(2) - FRACHET (J.P.) - The Hyperfinite Signal : a new concept for modelling dynamic systems - . Computing Anticipatory Systems (Casys’97), Liège, Belgique, éd. D. Dubois (août 1997).
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(3) - LE BAIL (J.), ALLA (H.), DAVID (R.) - Réseaux de Petri hybrides - . Technique et science informatiques, 11, no 5, 95-120 (1992).
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(4) - ALLA (H.), coll - Les systèmes de production par lot : une approche discret-continu utilisant les réseaux de Petri hybrides - . ADPM’92, Paris (janv. 1992).
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(5) - HAREL (D.) - Statecharts : a visual formalism for complex systems - . J. of Science of Computer Programming, 8, no 1, 231-274 (1987).
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(6)...
NORMES
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Batch Control Part 1 : Models and Terminology - ANSI/ISA-88. 01-1995 -
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Batch Control Part 2 : Data Structures and Guidelines for Languages - ANSI/ISA-88.00. 02-2001 -
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Batch Control Part 3 : General and Site Recipe Models and Representation - ANSI/ISA-88.00. 03-2003 -
ANNEXES
(liste non exhaustive)
Statemate : ce logiciel permettant la simulation des statecharts a été développé par D. Harel, le créateur de cet outil, et son équipe. Il inclut aussi un autre type de graphe, les activitycharts, et permet la réalisation d’interfaces homme-machine de type industriel, avec boutons poussoirs et voyants.
Stateflow : c’est un module du logiciel Matlab/Simulink ; il bénéficie donc des auxiliaires (bibliothèque de fonctions, etc.) disponibles dans cet environnement très répandu. Il simule le fonctionnement d’un statechart discret, et peut traduire le fonctionnement hybride par liaison avec le modèle de la partie continue sous Simulink. Si la commande a été intégrée dans la simulation, elle peut être traduite en exécutable temps réel.
Sirphyco : ce logiciel permettant la modélisation et la simulation de plusieurs variants des réseaux de Petri hybrides a été développé au laboratoire d’automatique de Grenoble.
YAHMST (Yet another Hybrid Simulation Tool) a été développé au laboratoire d’automatique de Grenoble et appliqué au cas d’un processus batch (cf. § 1.1.3) complexe. Il est implanté à l’aide du langage orienté objet Java et permet la structuration hiérarchique du modèle. Basé sur l’association à un mode discret d’un jeu d’équations continues, il intègre au solveur un détecteur d’événements, facilitant le calcul des instants de commutation, et une analyse des équations permettant souvent une simplification de la représentation.
UML (Unified Modeling Language) (voir l’article [H 3 238]) : il s’agit d’une notation permettant...
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