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1 - STRATÉGIE DE DÉMANTÈLEMENT

  • 1.1 - Principes directeurs de la déconstruction
  • 1.2 - État final visé

2 - FILIÈRES. SITES

3 - DÉCONSTRUCTION

4 - GESTION DES DÉCHETS

5 - MAÎTRISE DES RISQUES

  • 5.1 - Analyse de risques
  • 5.2 - Conformité aux référentiels en matière de maîtrise des risques
  • 5.3 - Principaux risques des chantiers de déconstruction

6 - PROCÉDURES RÉGLEMENTAIRES

7 - VISION INTERNATIONALE

8 - CONCLUSION

| Réf : BN3657 v1

Stratégie de démantèlement
Démantèlement des installations nucléaires

Auteur(s) : Michèle TALLEC, Jean-Pierre KUS

Date de publication : 10 janv. 2009

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RÉSUMÉ

Même si la durée d’exploitation des installations nucléaires est longue (de l'ordre de 60 ans pour les réacteurs français), elle reste néanmoins limitée dans le temps, son arrêt étant essentiellement lié à l'obsolescence des matériels et procédés, ou des considérations d'ordre économique ou de sûreté et sécurité. Les installations nucléaires font alors l'objet d'opérations d'assainissement et de démantèlement qui répondent à des objectifs différents et requièrent des techniques spécifiques. L'assainissement et/ou le démantèlement d’une installation nucléaire produit des quantités conséquentes de déchets, généralement de nature différente de ceux produits lors de l'exploitation de l'installation considérée. Les déchets radioactifs issus de ces opérations sont destinés à être acheminés vers les filières d'évacuation de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs.

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Auteur(s)

  • Michèle TALLEC : Chef du département des Projets d'assainissement-démantèlement au CEA

  • Jean-Pierre KUS : Adjoint au Chef du Département Études, EDF – CIDEN - .

INTRODUCTION

Les installations nucléaires ont une durée prévisionnelle d'exploitation qui est longue (on envisage une durée de vie de l'ordre de 60 ans pour les réacteurs de puissance français), mais forcément limitée dans le temps : la fin de vie d'une installation nucléaire peut être entraînée par l'achèvement des programmes expérimentaux prévus dans l'installation, l'obsolescence des matériels et procédés, des considérations d'ordre économique (optimisation de moyens, coût de maintenance) ou de sûreté et sécurité (évolution de la réglementation). À l'issue de leur période d'exploitation, les installations nucléaires de base (INB) font l'objet d'opérations d'assainissement et de transformations qui permettront leur arrêt définitif puis leur démantèlement.

La variété des activités et des filières conduit à des installations pour la plupart « uniques » dans leur principe. En pratique, la présence de radioactivité est donc différente d'un type d'installation à l'autre :

  • dans un réacteur nucléaire, elle est majoritairement contenue dans les éléments combustibles, et dans une moindre mesure, dans les structures proches du cœur soumises à l'activation neutronique ainsi que dans les circuits qui ont véhiculé du fluide contaminé ;

  • dans un laboratoire, elle est contenue dans des boîtes à gants ou des enceintes protégées de dimensions modestes ;

  • dans une usine de retraitement, elle est présente dans des dizaines, voire des centaines, de kilomètres de tuyauterie et de multiples cuves ;

  • dans un accélérateur, la seule radioactivité qui subsiste est celle de l'activation des structures proches du faisceau.

L'assainissement et le démantèlement d'une installation répondent à des objectifs différents et requièrent des techniques spécifiques.

Après évacuation du combustible, le cas échéant, l'assainissement d'une installation (aussi appelée phase de mise à l'arrêt définitif : MAD à EDF) consiste à éliminer :

  • les substances dangereuses : matières radioactives, produits chimiques ;

  • les équipements légers : mobilier de laboratoire, petites boîtes à gants, appareils d'analyse ;

  • la radioactivité sur certaines parties ou certains équipements de l'installation, notamment par des procédés de décontamination.

Le démantèlement consiste à :

  • démonter et évacuer les gros équipements ;

  • éliminer la radioactivité dans tous les locaux de l'installation ;

  • démolir les bâtiments après avoir procédé à leur assainissement ;

  • éventuellement reconvertir tout ou partie de l'installation.

L'ensemble des activités d'assainissement et de démantèlement est souvent appelé déconstruction. Dans les deux cas, les déchets radioactifs issus des opérations sont destinés à être acheminés vers les filières d'évacuation de l'ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs).

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-bn3657


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1. Stratégie de démantèlement

Dans le texte, le terme déconstruction, utilisé généralement par EDF, recouvre les activités d'assainissement et de démantèlement (termes généralement utilisés par AREVA et le CEA). Ces deux activités se déroulent dans la phase de mise à l'arrêt définitif (MAD) puis de démantèlement (DEM) telles que définies par l'autorité de sûreté.

1.1 Principes directeurs de la déconstruction

Pour la conduite des opérations d'assainissement et de démantèlement, trois objectifs sont principalement recherchés :

  • la protection des travailleurs, par la recherche de la réduction des doses intégrées en application du principe ALARA ;

  • la protection de l'environnement et du public, par la maîtrise du confinement de la radioactivité tout au long des travaux et la recherche de la réduction du volume et de l'activité des déchets et effluents radioactifs ;

  • le moindre coût, en effectuant les différentes étapes et opérations de démantèlement aux meilleures conditions économiques, cela bien entendu dans le respect des deux objectifs précédents et bien sûr de la réglementation en vigueur en France.

Dans le respect de ces objectifs, la stratégie d'un démantèlement dépend principalement des facteurs suivants :

  • la nature, les caractéristiques et l'état de l'installation ;

  • les considérations de sûreté afférentes à l'installation ;

  • la réglementation relative au démantèlement ;

  • les possibilités de gestion des déchets produits ;

  • les techniques de démantèlement (retour d'expérience) ;

  • l'objectif de réhabilitation du site.

Dans ce contexte, la stratégie d'EDF est la suivante :

  • une stratégie volontariste : la politique d'EDF en matière de démantèlement était, jusqu'en 2001, de réaliser, pour les réacteurs nucléaires mis à l'arrêt, le démantèlement partiel et de différer le démantèlement complet à 30 ou 40 ans. Plus volontariste, la nouvelle stratégie adoptée, pour les réacteurs de première génération arrêtés définitivement...

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