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Auteur(s)
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Georges OTRIO : Responsable du département Optique,Centre national d’études spatiales (CNES)
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Lire l’articleINTRODUCTION
Dans le domaine spatial, on peut considérer que l’optique est en situation de concurrencer les liaisons radiofréquences dans plusieurs domaines d’application.
En premier, les immenses besoins en hauts débits (missions de télédétection spatiale : observation ou imagerie spectrale à haute résolution, arrivée du multimédia, développement des liaisons téléphoniques portables, télévision numérique à haute définition...), seront satisfaits par des réseaux de satellites en orbite basse (LEO, « low earth orbiting ») et communiquant entre eux par des liaisons optiques à très hauts débits (supérieurs à plusieurs gigabits par seconde) et vers le sol par voie radiofréquence.
Ensuite, d’autres échanges peuvent être nécessaires entre les orbites basses (LEO) et géostationnaire (GEO, « geostationnary earth orbiting »). C’est le cas de la liaison Silex (LEO) embarquée sur le satellite Spot 4 (lancé en 1998) et devant communiquer avec le futur satellite Artémis (GEO) dont le lancement est prévu en 2001.
Enfin, la grande directivité du faisceau laser (grand gain d’antenne) sera mise à profit pour des liaisons lointaines : sondes orbitant autour des planètes du système solaire et liées avec la Terre (ou un satellite géostationnaire qui joue un rôle de relais). Des études importantes sont engagées dans ce domaine par la NASA (Jet Propulsion Laboratory).
D’autres applications sont encore envisageables : liaisons intrasatellites, transmission de signaux d’horloges (synchronisation), positionnement précis de bras d’interféromètres, communications directes avec le sol très localisées. Il s’agit dans tous ces cas, d’utiliser un faisceau laser très bien stabilisé (en position angulaire ou en fréquence).
Pour ces missions, au débit de plus en plus élevé, les radiofréquences actuelles (Ku ou Ka , de 11 à 30 GHz), vont poser des problèmes : pour assurer un gain suffisant, les diamètres des antennes devront atteindre de très grandes dimensions, d’où un encombrement important, des difficultés d’implantation sur un satellite et des perturbations dynamiques qui conduiront à des défauts de stabilisation lors de la manœuvre de ces antennes.
On a donc recours aux fréquences optiques, correspondant à des longueurs d’onde de l’ordre de 1 µm. Leur intérêt découle de la très haute fréquence de la porteuse : le faisceau lumineux émis par le laser et collimaté par une antenne est d’autant plus directif que la fréquence optique est élevée (ou la longueur d’onde petite). Le diamètre d de la zone éclairée par un faisceau laser, à la longueur d’onde λ, collimaté par une lentille de diamètre D, à la distance L, et correspondant au premier lobe de diffraction, est donné par la relation d = 2,44 λL/D (cas simplifié d’une pupille uniformément éclairée).
Sur la figure 1, le satellite en orbite basse (LEO) envoie un rayonnement vers le satellite en orbite géostationnaire (GEO). La diffraction élargit la zone éclairée. Le tableau 1 donne la dimension des taches en optique et en radiofréquence (bande Ka) à une distance L de 45 000 km.
À puissance émise constante, l’éclairement est proportionnel à 1/ λ2. Pour un signal de détection correspondant à un rapport signal sur bruit donné, on peut réduire les diamètres des antennes de réception dans le rapport 1/ λ2, ce qui permet de diminuer l’inertie des pièces en mouvement. Le contrôle d’attitude du satellite s’en trouve donc simplifié.
Par contre, un très grand gain d’antenne nécessite un pointage très précis, de l’ordre du microradian (le lobe de diffraction d’une antenne de 250 mm de diamètre à la longueur d’onde de 0,85 µm est de ± 4,15 µrad ; l’ordre de grandeur de la stabilité du faisceau est du dixième de cette valeur). Une petite erreur de visée, due à un mésalignement ou à un défaut de stabilité du satellite, conduit à une chute d’éclairement. Il faut donc asservir les positions angulaires des deux terminaux à mieux que cette valeur.
VERSIONS
- Version archivée 1 de juin 1987 par Patrick LESNE
- Version courante de sept. 2024 par David PARRAIN
DOI (Digital Object Identifier)
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2. Acquisition et pointage
Les deux terminaux doivent périodiquement se repérer, s’aligner mutuellement avec une grande précision angulaire et rester dans cette configuration le plus longtemps possible (la durée de visibilité d’une orbite en général). Ce paragraphe décrit les méthodes d’acquisition (repérage mutuel des deux terminaux optiques) et de poursuite (maintien de l’alignement réciproque). Les terminaux peuvent être des GEO, GEO/LEO ou LEO uniquement, ou encore des sondes lointaines communiquant avec la Terre ou un GEO, mais on ne s’intéresse ici qu’à une liaison entre LEO et GEO (qui correspond à la mission Silex).
2.1 Acquisition
Les satellites GEO et LEO décrivent deux orbites très différentes : l’une (GEO) est située dans le plan équatorial à 36 000 km d’altitude, l’autre (LEO) est en orbite basse. Son inclinaison sur le plan équatorial est quelconque. Cependant, les orbites basses les plus fréquentes sont fortement inclinées et quasiment perpendiculaires au plan équatorial : c’est le cas des orbites héliosynchrones (Spot 4 et Silex, par exemple). Les deux satellites ne se verront donc pas en permanence : toutes les 100 min environ (durée approximative d’une orbite basse), la liaison sera interrompue. Le LEO disparaît derrière la Terre pendant un temps qui peut atteindre plusieurs dizaines de minutes. L’opération d’acquisition consiste donc à rétablir la liaison laser dès que les deux satellites sont à nouveau en visibilité directe, et ce en un temps le plus court possible. Cette opération doit être renouvelée à chaque orbite. La figure 6 définit la géométrie du problème. Les différentes phases de l’acquisition sont décrites de façon simplifiée (figure 7).
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Le satellite LEO sort d’éclipse et arrive en visibilité du satellite géostationnaire (GEO). Il est déjà préorienté, aux incertitudes de position angulaire près.
Nota :un satellite LEO, du type Observation de la Terre, a un cône d’incertitude dû au défaut de pointage autour de chacun de ses trois axes (roulis, lacet, tangage) d’une valeur typique de ± 0,1 à ± 0,15o (» ± 2 000 µrad) à 3σ, avec des vitesses...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - BEGLEY (D.L.) - Selected papers on free-space laser communications II. - SPIE Milstone Serie MS 100 (1994).
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(2) - KAMERMAN (G.W.) - Laser radar. - SPIE Milstone Serie MS 133 (1997).
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(4) - MASTEN (M.K.) - Acquisition, tracking and pointing XIII. - Proceeding of SPIE, vol. 3692 (1999).
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(5) - GALERNEAU (P.) - Laser diodes and applications. - Proceeding of SPIE, vol. 3415 (1998).
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(6) - KATZMAN (M.) - Laser satellite Communications. - Prentice-Hall, London (1987).
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(7) - OKOSHI...
ANNEXES
Centre national d’études spatiales CNES
Agence spatiale européenne / European Space Agency ASE/ESA
National Aeronautics and Space Administration NASA
HAUT DE PAGE
Matra Marconi Space
https://space.skyrocket.de/doc_sat/astrium_leostar.htm
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