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Auteur(s)
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Jean-Pierre DAL PONT : Ancien directeur industriel, Rhodia
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Lire l’articleINTRODUCTION
La sécurité est devenue un problème d'éthique dans les pays industrialisés. Les résultats en matière de sécurité reflètent la qualité de l’organisation générale de l’entreprise.
De bons résultats engendrent la confiance auprès des clients, des actionnaires, des analystes financiers et des riverains des installations de production, catégories de personnes appelées « stakeholders » par les Anglo-Saxons. À l’inverse, il n’est pas besoin de rappeler les conséquences des catastrophes telles que Seveso, Bhopal, Three Miles Island, Flixborough, Amoco Cadiz. À côté de pertes considérables en vies humaines, en argent, en image, certains de ces événements ont entraîné la disparition de la société concernée. Les statistiques des sociétés d’assurance montrent que plus de 70 % des PME qui ont un sinistre important disparaissent dans les trois années qui suivent.
De bons résultats ne sont jamais dus au hasard mais sont le fruit d’une politique volontariste mise en place par la direction de l’entreprise. Cette politique nécessite des ressources humaines, financières, techniques et l’implication des employés à tous les niveaux de la hiérarchie. Mais ce n’est qu’après plusieurs années d’effort que des résultats concrets deviennent visibles.
Toute activité humaine comporte une part de risque et d’incertitude. L’industrie qui, par définition, met en œuvre des outils de production complexes dans un monde incertain, de plus en plus compétitif et où tout s’accélère, n’échappe pas à cette problématique. Ces outils sont souvent un potentiel de danger et une source de risques. Nous définirons ces deux notions comme suit :
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le danger est une propriété intrinsèque d’une substance, d’un équipement, d’une situation, d’un système à causer des dommages aux personnes, aux biens ou à l’environnement ;
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le risque est la probabilité d’occurrence d’un dommage résultant d’une exposition à un danger. C’est la composante de deux paramètres : probabilité et gravité. Plus la probabilité et la gravité sont élevées, plus le risque l’est aussi.
Une entreprise qui sait gérer la sécurité, c’est une entreprise qui a su ramener les risques à un niveau acceptable. Notons cependant que le niveau d’acceptabilité est une notion qui varie suivant le lieu, l’époque. En France, on accepte beaucoup plus facilement le risque lié à la conduite automobile (environ 8 000 morts par an sur les routes) que le risque industriel, qui est la cause de 700 décès par an. Le risque perçu est un « construit social ».
L’explosion d’un stock de nitrate d’ammonium à Toulouse en septembre 2001 a des conséquences importantes sur la perception que notre société hypermédiatisée a des installations à risques. La recherche d’un équilibre entre la sécurité et les impératifs économiques et sociaux, sur la coexistence ville/industrie, va influencer le système productif existant pendant de nombreuses années.
VERSIONS
- Version archivée 2 de oct. 2010 par Jean-Pierre DAL PONT
- Version courante de déc. 2016 par Jean-Pierre DAL PONT
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3. L’homme au travail
L’homme est bien entendu au centre du système productif. Il est soumis aux risques volontairement, par son travail, ou involontairement, en tant que riverain par exemple. C’est le rôle de la fonction HSE (hygiène, sécurité, environnement) de le protéger en tant que personne et de protéger son espace de vie. Mais il est aussi source de risques quand il commet des erreurs, des fautes professionnelles ou des actes de malveillance.
Le champ de l’ergonomie est immense. Cette discipline met en œuvre les connaissances scientifiques relatives à l’homme pour concevoir des outils et des dispositifs qui puissent être utilisés avec le maximum de confort, de sécurité et d’efficacité par le plus grand nombre.
Nombre d’accidents proviennent d’un manque de formation. La pénétration de l’informatique et des automatismes dans les ateliers de production a relancé d’une autre manière le débat sur l’interface entre l’homme et la machine. Par exemple, l’accident de la centrale nucléaire de Three Miles Island a pour origine des informations ambiguës, erronées et contradictoires. Il est donc nécessaire que les futurs exploitants soient largement représentés dans l’équipe de projet afin que tous les aspects humains soient pris en compte.
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