Présentation
Auteur(s)
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Olivier IDDIR : Ingénieur analyse de risques industriels - Technip France, service Expertise et Modélisation, division Procédés et Technologies
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Lire l’articleINTRODUCTION
Le risque est une notion complexe, souvent explicitée sous la forme du couple probabilité/gravité.
Dans de nombreux secteurs d'activité, tels que l'aéronautique, l'industrie chimique, l'industrie pétrolière, le nucléaire, il est nécessaire d'évaluer les risques afin de pouvoir se prononcer sur leurs acceptabilités. Les notions de danger et de risque sont très souvent confondues, le risque étant toujours lié à l'existence d'un danger, ou d'une situation dangereuse. Pour les différencier, il est possible de considérer que le danger est « réel » et le risque « potentiel ».
Certaines installations industrielles présentent, de par leurs activités, de nombreux dangers. Citons, par exemple, l'utilisation ou la synthèse de produits inflammables ou toxiques. Une de ses conséquences dangereuses est la perte de confinement qui peut, dans certains cas, aboutir à un accident se manifestant, respectivement, par l'incendie et/ou l'explosion, dans le cas d'un produit inflammable, et par la dispersion atmosphérique, dans celui d'un produit toxique.
L'évaluation d'un risque nécessite de pouvoir estimer les deux composantes du couple probabilité/gravité. La gravité est habituellement estimée à l'aide de modélisation des phénomènes. C'est, entre autre, le cas pour les dispersions atmosphériques de toxiques, les incendies, ou encore les explosions. L'estimation de la probabilité d'occurrence, pour les risques liés au secteur de l'industrie, nécessite aujourd'hui d'avoir recours à des méthodologies utilisées depuis de nombreuses années dans d'autres domaines, tels que le nucléaire, ou l'aéronautique. En effet, en France, avant 2 000 et contrairement aux pays anglo-saxons, l'approche du risque était déterministe, basée principalement sur des avis d'experts pour l'estimation des probabilités d'occurrence d'accidents. Le tragique accident survenu à Toulouse, le 21 septembre 2001, a contribué à un tournant pour l'Administration française qui défend aujourd'hui d'adopter une approche probabiliste d'évaluation du risque.
L'objectif de cet article est de présenter une méthodologie d'analyse de risque quantifiée, dite méthode du « nœud papillon », qui résulte de la combinaison d'un arbre de défaillances et d'un arbre d'événements, centré sur un même événement redouté.
VERSIONS
- Version courante de juin 2015 par Olivier IDDIR
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6. Conclusion
La méthode du nœud papillon constitue aujourd'hui, dans le domaine de l'analyse du risque industriel, l'une des méthodes de quantification du risque majeur. En effet, son application rigoureuse permet d'identifier de manière exhaustive les causes et conséquences liées à un événement redouté.
En revanche, la quantification d'un nœud papillon ne peut se faire que si l'on dispose de données quantifiées permettant d'estimer respectivement la probabilité de l'événement redouté, puis celle des dommages qui lui sont liés. C'est évidemment lors de cette étape que les difficultés inhérentes à l'évaluation du risque ressortent. Il n'est, en effet, pas possible de suggérer que l'on puisse construire un nœud-papillon sans se poser de questions sur la crédibilité et l'origine des données nécessaires à sa quantification. Or, s'il existe de nombreuses banques de données permettant d'alimenter les calculs, il en ressort que l'hétérogénéité des valeurs d'une banque de donnée à une autre, la propagation d'incertitudes liées à la méthode, introduisent une place prédominante au jugement de l'analyste ou, plus simplement, à l'avis d'experts. En d'autres termes, la quantification d'un nœud papillon ne doit pas venir se substituer au regard critique de l'expert, faute de quoi l'analyse menée n'aboutira qu'à une application rigoureuse de formules mathématiques.
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