Présentation
Auteur(s)
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Jean-Pierre COUDREUSE : Ancien Élève de l’École Polytechnique - Ingénieur de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications - Ingénieur Général des Télécommunications - Directeur du Laboratoire de Recherche Mitsubishi Electric ITE-TCL
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Lire l’articleINTRODUCTION
Après une longue période de relative stabilité au long de laquelle les services de télécommunication se déclinèrent sous les deux formes essentielles qu’étaient le service téléphonique et le service du télégraphe plus communément appelé télex et où les principales innovations techniques restèrent somme toute confinées à l’intérieur de métiers bien caractérisés, la commutation et la transmission, pour simplifier, plusieurs évolutions majeures marquent les décennies 70 et 80.
La première évolution est sous-tendue par la fantastique révolution technologique qui naît au début des années 1960 sous l’impulsion de l’informatique : le développement de composants logiques de plus en plus complexes provoque à la fois une mutation des techniques de traitement de l’information dans le monde des ordinateurs et, par extension, dans celui des organes de contrôle des réseaux de télécommunication, et une mutation des techniques de transport de l’information avec l’irruption de la modulation numérique. C’est l’époque de la commutation électronique et de la téléphonie numérique, deux évolutions qui iront de pair, après quelques avatars.
La seconde évolution est également une conséquence du développement de l’informatique, cette fois en tant que cliente des réseaux de télécommunication. L’émergence de « l’ère de l’information » provoque un besoin de communication de cette information via les réseaux de télécommunication. C’est l’époque de la transmission de données, aussi bien en domaine privé, avec la multiplication des réseaux locaux ou LAN (Local Area Network), qu’en domaine public avec le déploiement de réseaux X.25 et autres réseaux télé-informatiques. Cette première brèche dans la stabilité des services de télécommunication va conduire, vers la fin des années 1970, à la définition et à la mise en place du RNIS (Réseau numérique à intégration de services).
Ce dernier consacre dans les réseaux de télécommunication une interpénétration des deux mondes de l’informatique et de la communication. Cependant, et tandis que la transmission de données augmente régulièrement ses revendications en termes de débit, un troisième grand acteur reste partiellement sur la touche jusqu’au début des années 1980 : le monde de l’audiovisuel et de la radiodiffusion. Longtemps réfractaire aux techniques numériques, longtemps isolé en termes de télécommunication du fait de la spécificité de services de nature diffusée, il subit cependant successivement les assauts du son numérique du disque compact, des réseaux câblés non exclusivement de CATV (cable television) — nous reparlerons plus loin du Plan câble français — puis de l’irruption de l’image numérique et du multimédia dans le monde de l’informatique... et des jeux.
Le concept de réseau à large bande naît au point de rencontre des trois mondes de l’informatique, de l’audiovisuel et des télécommunications. Très tôt l’on parle de B-ISDN (Broadband Integrated Services Digital Network), sans bien savoir au départ s’il s’agira réellement d’un réseau entièrement numérique ni s’il sera vraiment à intégration de services, sans même savoir d’ailleurs de quels services l’on parle... C’est dans ce contexte, ambigu et imprévisible, que l’ATM (Asynchronous Transfer Mode) voit le jour.
VERSIONS
- Version archivée 1 de déc. 1994 par Jean-Pierre COUDREUSE
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1. Quelques repères
L’ATM se présente aujourd’hui comme une technique de réseau de télécommunication — plus précisément comme une technique de transfert d’information, concept qui recouvre le multiplexage et la commutation — à la confluence de domaines d’expertise et d’usage traditionnellement séparés, voire hermétiques les uns aux autres. Que l’on aborde les relations entre techniques de multiplexage pour le réseau de transmission et techniques pour les réseaux commutés, entre celles qui ont été conçues pour la communication vocale et celles qui s’appliquent aux données, entre celles que l’on utilise dans les réseaux publics et celles des réseaux privés, dans l’audiovisuel ou dans les télécommunications, on peut multiplier à l’envi les exemples de « dys-compatibilité ». Citons l’incompatibilité persistante entre les unités de données manipulées par les transmetteurs (des bits puis, pour les réseaux à haut débit, des octets), celles manipulées par les commutants (des octets puis, dans la même perspective, des cellules), celles des réseaux informatiques (des paquets puis des trames), entre les protocoles de signalisation des commutateurs téléphoniques privés et publics. Citons encore la persistance de l’audiovisuel, jusqu’à une date récente, à rester le dernier bastion des techniques analogiques. Ces dysfonctionnements, qui peuvent avoir des motifs techniques, cachent mal des différences culturelles sans doute profondes.
Par hasard ou par vocation, l’ATM s’est délibérément placé au nœud de ces conflits. Le défi est de taille, il n’est pas sûr qu’il soit finalement relevé. Mais il semble instructif de relire l’histoire de quinze années de gestation de l’ATM à la lumière de cette situation un rien inconfortable.
1.1 Origines d’un concept de multiplexage
En tant que principe de multiplexage et de commutation pour de véritables réseaux multiservices et donc multidébits et temps réel, l’ATM est né dans un laboratoire français, le CNET (Centre National d’Études des Télécommunications) de Lannion, au début des années 1980. A posteriori, cette naissance doit assez peu au hasard, beaucoup plus à un environnement tout à fait spécifique à la situation des télécommunications françaises de l’époque. On constate, en effet, que le...
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Quelques repères
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - * - Les articles traitant de près ou de loin de l’ATM ou du B-ISDN sont maintenant légion, à tel point qu’il est devenu quasi impossible d’en tenir une liste à jour. La bibliographie ci-après se limite en conséquence à un certain nombre d’ouvrages de base et d’articles historiques ou fondamentaux, en plus bien sûr des recommandations de l’Union Internationale des Télécommunications.
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(2) - DICENET (G.) - Le RNIS : Techniques et Atouts. - Masson, 1990.
-
(3) - DICENET (G.) - Design and prospects for the ISDN. - Artech House, 1987.
-
(4) - DE PRYCKER (M.) - Asynchronous Transfer Mode – Solution for broadband ISDN. - Ellis Horwood Ltd, 1991.
-
(5) - HÄNDEL (R.), HUBER (M.N.) - Integrated Broadband Networks. An Introduction to ATM-Based Networks - .
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(6) - BOISSEAU (M.),...
NORMES
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Vocabulary of terms for ISDN - I.112 -
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Vocabulary of terms for broadband aspects of ISDN - I.113 -
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Broadband aspects of ISDN - I.121 -
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B-ISDN asynchronous transfer mode functional characteristics - I.150 -
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Principles of telecommunication services supported by an ISDN and the means to describe them - I.210 -
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B-ISDN service aspects - I.211 -
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B-ISDN general network aspects - I.311 -
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B-ISDN protocol reference model and its application - I.321 -
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Reference configurations for ISDN connection types - I.325 -
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...
ANNEXES
PAUL (O.) - Le contrôle d’accès dans les réseaux ATM. - 2001.
GUEROUI (A.M.) - Étude des performances des algorithmes de reroutage dans les réseaux ATM. - 2000.
LAUVERGNE (M.) - Réservation de connexions avec reroutage pour les réseaux ATM : une approche hybride par programmation par contraintes. - 2002.
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