Présentation
Auteur(s)
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Dr. Mohsen SOUISSI : Ingénieur réseau à l’AFNIC
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Dr. Omar ELLOUMI : Ingénieur de recherche, Alcatel Network Strategy
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Lire l’articleINTRODUCTION
Les réseaux de télécommunications déployés actuellement (incluant le réseau téléphonique, X25, diffusion télévision...) sont pour des raisons technologiques et historiques hétérogènes, et compliquent par conséquent aussi bien leur exploitation que leur utilisation. L’avènement du numérique, qui vient se substituer à l’analogique, bien qu’il engendre de nouvelles problématiques sur le plan technologique, permet la construction d’une nouvelle génération de réseaux où le texte, le son et l’image fixe et animée peuvent cohabiter. Le mot clé caractéristique de ces réseaux est l’intégration de services.
Le Réseau Numérique à Intégration de Services – Large Bande (RNIS-LB), réseau à intégration de services standardisé par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT-T), est l’un des candidats crédibles pour les autoroutes de l’information. La technique ATM (« Asynchronous Transfer Mode »), basée sur la commutation rapide et asynchrone de petits paquets de taille fixe, fut adoptée par le CCITT (maintenant l’UIT-T) pour constituer la technologie de base pour le RNIS-LB. Grâce aux efforts multipliés des constructeurs qui se sont regroupés pour constituer l’ATM Forum, l’autre acteur déterminant dans l’évolution de l’ATM, plusieurs normes et produits ATM ont vu le jour et permettent d’avoir plusieurs domaines d’application parmi lesquels nous citons :
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liaisons natives ATM configurées par la gestion : réseaux privés virtuels, liaisons louées... ;
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liaisons natives ATM commutées : visiophonie, consultation de bases de données multimédia, vidéo à la demande... ;
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services à valeur ajoutée : émulation de circuit pour le support de services synchrones, interconnexion de PABX, transfert de données, accès à l'Internet... ;
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infrastructure de réseaux de télécommunications.
Alors que le réseau ATM est issu du monde des télécommunications, les informaticiens ont, peu après le milieu du siècle, développé deux technologies qui constituent, de nos jours, des outils incontournables pour le bon fonctionnement des organismes (entreprises, universités...) : les réseaux locaux et la technologie Internet. Les informaticiens voyaient les réseaux locaux comme le moyen de communiquer entre des ordinateurs géographiquement proches. La technologie Internet a permis d’interconnecter des sites géographiquement distants, abstraction faite des réseaux physiques utilisés. Plusieurs applications réparties ont été développées et sont aujourd’hui très populaires et répandues aussi bien dans les entreprises et les universités que chez le grand public. Ces applications, incluant la messagerie électronique, la navigation WWW et le commerce électronique font, aujourd’hui, partie prenante de la vie moderne et ont changé notre façon de travailler, de jouer, de communiquer, de se connaître et même d’être.
Afin de permettre un déploiement rapide de l’ATM, inter-opérer l’ATM avec les réseaux locaux d’entreprise et l’Internet, fut et continue d’être un passage inévitable pour l’ATM. Plusieurs groupes de travail ont vu le jour au sein de l’IETF, ayant pour but d’étudier l’infrastructure ATM comme une alternative aux infra-structures classiques (Ethernet, Token Ring, FDDI, ...). Ces groupes de travail dont ION (Internetworking Over NBMA), représentent le trait d’union entre l’IETF et l’ATM-Forum. Il y a eu alors une sorte de convergence des deux courants et on a commencé à étudier et mettre en œuvre, d’un côté comme de l’autre, différentes solutions d’IP au-dessus d’ATM. Ainsi, on a vu naître du côté de l’ATM-Forum des solutions telles que LANE (LAN Emulation) et MPOA (Multiple Protocols Over ATM). L’IETF a développé quant à lui, des solutions dites en mode natif comme Classical IP, MARS (Multicast Address Resolution Server), NHRP (Next Hop Résolution Protocol), IPv6 au-dessus des réseaux NBMA (Non Broadcast Multiple Access), IPv6 au-dessus d’ATM, ...
D’autres solutions propriétaires ont émergé et ont eu plus ou moins de succès chez les industriels. C’est le cas par exemple d’IP-Switching d’Ipsilon, du Tag-Switching de Cisco et d’ARIS d’IBM. Par la suite, le groupe de travail MPLS (Multiprotocol Label Switching) de l’IETF s’est créé autour de ces différentes techniques et se penche actuellement sur le standard appelé également MPLS. Avant de passer en revue les solutions proposées pour l’intégration d’IP et d’ATM, nous donnons un petit rappel de ces deux technologies.
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8. Conclusions
La figure 9 récapitule la variété des solutions IP au dessus d’ATM et ATM natif proposées et développées par les instances de normalisation, l’IETF et l’ATM Forum, ainsi que celles proposées par l’industrie. Pour chacun de ces acteurs, IP au dessus d’ATM est vu de façon différente :
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L’IETF propose d’empiler le protocole IP au dessus d’ATM : modèle IP classique au dessus d’ATM. Dans ce cas ATM est considéré comme une technologie de niveau 2. L’inconvénient de ce modèle est que la communication entre deux sous réseaux IP nécessite l’utilisation de routeurs même s’il existe une connectivité ATM de bout en bout. Pour remédier à ce problème, l’IETF a développé NHRP permettant une résolution inter-LIS d’adresses IP en adresses ATM.
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L’ATM Forum a proposé en première étape la solution LANE permettant d’interopérer les réseaux locaux classiques (Ethernet ou Token Ring) avec ATM et ce, abstraction faite du protocole utilisé au niveau de la couche réseau. Ensuite l’ATM Forum a proposé une architecture basée sur LANE et NHRP (développé par l’IETF) permettant de communiquer plusieurs réseaux LANE en évitant l’utilisation de routeurs intermédiaires.
Au-delà de cette étape permettant une compatibilité ascendante entre les technologies, l’ATM Forum a proposé des API permettant des services ATM natif. Ceci constitue une évolution logique, vu que de plus en plus d’abonnés sont connectés directement à l’ATM. D’où l’intérêt d’avoir accès aux garanties de QoS de l’ATM.
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Les industriels, voulant avoir leur part du marché, ont proposé des solutions propriétaires permettant soit une meilleure intégration du routage IP et la commutation ATM (IP switching et ARIS) soit une application de la commutation dans les routeurs IP en utilisant des étiquettes. Devant la variété des solutions proposées, un groupe de travail de l’IETF est formé pour essayer d’avoir un standard fédérateur de ces approches propriétaires : MPLS.
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