Présentation
Auteur(s)
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André MARQUET : Chargé de mission au service Matériel électrique (ERMEL)
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Clotilde LEVILLAIN : Chef du groupe Technologies nouvelles de réseaux au département Machines électriques (ERMEL)
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Alain DAVRIU : Chef du groupe Réseaux d’alimentation de la clientèle au département Conception et économie des réseaux (service Études de réseaux – ER)
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Séverine LAURENT : Ingénieur au groupe Réseaux d’alimentation de la clientèle (ER)
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Philippe JAUD : Ingénieur senior au groupe Filières thermiques au département Machines et Systèmes de production - Ingénieurs à la Direction des Études et Recherches d’EDF
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Lire l’articleINTRODUCTION
C‘est une tautologie bien connue des économistes du système électrique que « l’électricité n’est pas stockable ». On pourrait s’en tenir là et rappeler seulement les applications du stockage d’électricité sur quelques heures dans les systèmes autonomes ou pour les secours d’alimentation de tailles diverses, ou encore les stockages sur plusieurs jours, mois ou saisons que réalisent les centrales hydrauliques de pompage déjà incorporées aux grands réseaux lorsque des sites sont disponibles.
Toutefois, les choses peuvent évoluer en raison de besoins qui s’affirment et de réponses technologiques nouvelles :
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les besoins d’amélioration de la qualité de fourniture vont croissant et appellent des sources d’appoint de manière plus fréquente que le secours au sens strict ;
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le développement des sources de puissance décentralisées comme alternative au renforcement des réseaux de transport et de distribution, tant pour la fourniture de puissance que pour le soutien de la tension, est assez universellement envisagé chez les électriciens dans un contexte de croissance modérée de la demande ; on peut envisager d’utiliser un stockage comme source ou pour assurer un secours ou une régulation locale des flux d’énergie ;
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l’électrification à partir de sources d’énergies renouvelables, mais le plus souvent intermittentes par nature, requiert le stockage pour ajuster la production aux besoins ;
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enfin, l’évolution des technologies, soutenue par de nouveaux défis comme la traction électrique autonome, peut engendrer progressivement une diminution des coûts des systèmes de stockage à durée de décharge modérée (quelques heures au maximum) ou l’apparition de nouvelles sources, comme les supercondensateurs ou les stockages magnétiques impulsionnels, couvrant des plages de durée de fourniture (quelques minutes) peu ou mal desservies par des moyens plus traditionnels.
Le stockage de l’électricité passe le plus souvent par une forme d’énergie intermédiaire (gravitaire, de compression, chimique, cinétique, thermique...) que l’on accumule, puis transforme à nouveau en électricité. Seule l’électrostatique, avec les condensateurs ou supercondensateurs, et l’électrodynamique, avec les stockages magnétiques supraconducteurs, font quelque peu exception en stockant des charges électriques statiques ou en mouvement. Mais, comme on le verra, il s’agit plutôt de stockages à très court terme orientés vers les impulsions de puissance.
Les formules de stockage qui sont décrites et discutées par la suite s’adressent à des missions variées, en fonction de leurs caractéristiques technico-économiques, qui sont résumées succinctement, en ordre de grandeur, dans le tableau ci-après.
On aborde, de façon générale, les problématiques dans lesquelles se situent des projets de nature et de taille très diverses, tout d’abord les grands stockages centralisés, puis les systèmes à vocation plus décentralisée et généralement à bien plus faible temps de décharge. On évoque aussi succinctement le cas de sources intermittentes connectées au réseau. Dans le cas des systèmes décentralisés, certaines technologies en devenir peuvent aussi, à l’avenir, contribuer à une diversification et à un élargissement des missions du stockage.
On évoque enfin les méthodologies d’évaluation de projets de stockages d’électricité décentralisés, selon que l’on se place du point de vue d’un utilisateur d’électricité, d’un gestionnaire de réseau, ou encore d’un utilisateur d’énergie renouvelable autonome.
VERSIONS
- Version courante de mai 2012 par Juliette KAUV, Jean BONAL, Pierre ODRU
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1. Problématiques de stockage dans les systèmes électriques
1.1 Chez les consommateurs : qualité de tension et approche tarifaire
Un usager des secteurs indutriel ou tertiaire peut s’intéresser au stockage d’électricité principalement de deux points de vue :
1) il peut souhaiter se prémunir contre les incidents potentiels sur la qualité de tension, soit parce que les procédés ou techniques utilisés nécessitent une très grande régularité des ondes de tension, soit parce que le réglage de procédés continus ne supporterait pas une interruption d’alimentation dépassant une certaine durée, qui peut être de quelques minutes, voire de quelques secondes ;
2) si sa courbe de consommation présente un ou des pics d’appels de puissance aux heures chargées du réseau, il peut vouloir utiliser la structure des tarifs pour accumuler de l’énergie aux heures creuses où elle est la moins chère afin d’éviter d’appeler au prix fort, aux heures de pointe, la surpuissance correspondant à ces pics ; l’énergie nécessaire à ces besoins est alors restituée par le système d’accumulation.
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Dans le premier cas, l’intéressé aura recours à des systèmes de stockage présentant, avec une énergie stockée relativement faible, une puissance adaptée au procédé qu’il veut protéger ou aux fluctuations possibles de tension contre lesquelles il souhaite se prémunir.
Parmi les techniques décrites ci-après, on pensera au stockage magnétique impulsionnel et, dans un avenir assez proche, aux supercapacités, si le besoin est de très courte durée (quelques secondes ou plus).
On se tournera vers de petites batteries de puissance et, plus tard peut-être, vers les volants d’inertie, si la fourniture de puissance doit être prolongée quelques minutes, par exemple.
Les trois premiers systèmes accumulent et restituent en courant continu ; ils produisent un courant alternatif en mettant en œuvre un convertisseur électronique de puissance (onduleur). Le volant d’inertie fonctionnant, par essence, à vitesse variable, nécessite un convertisseur électronique de fréquence variable en fréquence industrielle (50 ou 60 Hz selon les pays). Dans tous les cas, le coût de ce convertisseur représentera une part importante de l’investissement.
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Dans le second cas, on cherchera à disposer d’une réserve d’énergie accumulée qui permette de faire...
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