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RÉSUMÉ
La toxicologie industrielle s’applique à évaluer, selon des procédures standardisées définies par les autorités d’enregistrement, les dangers des substances produites par l’industrie chimique. Cet article fait un survol des effets toxicologiques des substances chimiques et des moyens d’évaluer les dangers par les études toxicologiques. Il est destiné à faire comprendre les termes scientifiques employés dans les fiches de données de sécurité (FDS) mises à disposition des utilisateurs des substances chimiques.
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Industrial toxicology evaluates the hazards of the chemicals produced by industry according to official standardized procedures. The purpose of this document is to describe briefly the toxicological hazards of chemicals, and how they are evaluated by toxicological studies. It is devoted to explain to the users, the scientific terms written in the Material Safety Data Sheets (MSDS) of chemical substance.
Auteur(s)
-
Alain LOMBARD : Toxicologue consultant, ALLOTOXCONSULTING, Aulnay-Sous-Bois, France
INTRODUCTION
Les produits chimiques qui pénètrent dans l'organisme par différentes voies (orale, dermale, respiratoire) sont répartis dans l'organisme avant d'être transformés (métabolisation) par l'action de notre « usine biochimique interne » (foie, reins...) afin d'être soit utilisés (énergie, constituants), soit neutralisés (détoxication). Ils sont ensuite excrétés. Ils peuvent exercer selon la dose absorbée une action pharmacologique rectifiant le fonctionnement d'un organe (médicaments), ou d'ordre toxique perturbant plus ou moins gravement le fonctionnement d'un organe lors de leur séjour dans l'organisme.
L'exposition aux dangers potentiels est dépendante des possibilités de pénétration de la substance dans l'organisme (propriétés physico-chimiques), ainsi que de la durée de l'exposition et de la concentration administrée. Pour beaucoup de substances chimiques, « la dose crée le poison » ; c'est-à-dire que l'importance des effets est liée à la quantité de produit mis en contact avec l'organisme par différentes voies. Cependant, pour certaines substances comme les perturbateurs endocriniens, la réactivité dans l'organisme est indépendante de la progressivité de la dose.
Les données recueillies dans les études toxicologiques permettent le classement et l'étiquetage des substances chimiques, mais aussi la détermination de valeurs de références pour la définition des moyens de prévention et de protection appliqués aux utilisateurs pour contrôler le risque chimique en cas d'exposition à ces substances chimiques.
L'ancien système de classement et d'étiquetage des substances dangereuses (xénobiotiques) selon la directive 67/548/CEE a été remplacé par un système général harmonisé de classification et d'étiquetage des produits chimiques (SGH), ou GHS pour Global Harmonised System, le 1er décembre 2010 pour le classement des substances, et le 1er juin 2015 pour les mélanges. Le GHS est traduit en CLP (Classification, Labelling and Packaging ) dans la Communauté européenne.
La toxicologie industrielle s'applique à évaluer, selon des procédures standardisées définies par les autorités d'enregistrement, les dangers des substances produites par l'industrie chimique. Cela se traduit par le classement et l'étiquetage de ces substances chimiques selon un système international, afin d'informer les utilisateurs des dangers de ces substances, mais aussi par la détermination de valeurs de références, issues des études de toxicologie, qui permettent de définir les mesures de prévention et de protection adéquates pour contrôler les risques résultants d'expositions potentielles.
Cet article explique simplement les effets toxicologiques des substances chimiques, ainsi que leur traduction dans les fiches de données de sécurité (FDS) mises à disposition des utilisateurs de substances chimiques.
MOTS-CLÉS
Études toxicologiques in vivo et in vitro Toxicologie réglementaire Dangers et risques des substances chimiques
KEYWORDS
In vivo and in vitro toxicological studies | Regulatory toxicology | Hazards and risks of chemical substances
VERSIONS
- Version archivée 1 de avr. 2009 par Alain LOMBARD
- Version courante de mai 2021 par Alain LOMBARD
DOI (Digital Object Identifier)
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Accueil > Ressources documentaires > Archives > [Archives] Sécurité et gestion des risques > Toxicologie industrielle > Sensibilisation. Allergie
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6. Sensibilisation. Allergie
La sensibilisation survient suite à des contacts répétés, même à faible dose, et après un temps de latence plus ou moins long. Elle se déclenche après un nouveau contact avec la substance même à très faible concentration.
6.1 Deux formes principales de sensibilisation
L'allergie de contact de type IV se manifeste par un eczéma de contact et des dermatites, dont les médiateurs sont des lymphocytes T issus du thymus. L'effet se caractérise par une irritation (rougeur) et un œdème intracellulaire d'intensité variable au site du contact de la substance avec la peau.
L'allergie humorale de type I se manifeste par de la rhinite, des éternuements, de l'asthme ou de l'œdème de Quincke et de l'œdème pulmonaire dans sa forme grave. Les médiateurs immunitaires sont les immunoglobulines IgM, IgE sécrétées dans le sang circulant par les lymphocytes B localisés dans les tissus lymphatiques (ganglions, amygdales...).
Les lymphocytes B et T sont issus des mêmes cellules souches de la moelle osseuse. Les lymphocytes T continuent leur maturation dans le thymus, alors que les lymphocytes B se développent dans la moelle osseuse.
HAUT DE PAGE6.2 Tests toxicologiques et classement des sensibilisants
Pour la sensibilisation cutanée, le classement des substances et des préparations chimiques est effectué à partir de tests standardisés « in vivo » chez l'animal de laboratoire (tests existants : LLNA-OCDE 429, Maximisation test et Buehler test – OCDE 406).
Pour les tests de sensibilisation cutanée, le cobaye et la souris sont utilisés. L'utilisation d'adjuvants permet de maximiser les réactions et de détecter une bonne partie des substances ou préparations potentiellement sensibilisantes chez l'homme. On ne peut cependant pas exclure certaines substances ou préparations qui ne réagissent pas alors qu'elles seraient sensibilisantes (« faux négatifs »), ou qui surréagissent alors qu'elles sont peu sensibilisantes (« faux positifs »).
Des tests de provocation cutanée sont mis au point chez des volontaires sains pour mesurer le potentiel sensibilisant cutané chez l'homme (Repeat Insult Patcht Test – ASTM D6355).
En ce qui concerne la sensibilisation respiratoire, aucun test n'a été mis au point chez l'animal...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - KLAASSEN (C.D.) - Casarett and Doull's toxicology : the basic science of poisons. - McGraw-Hill Medical Pub. Division, New York (2001).
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(2) - LAUWERYS (R.R.) - Toxicologie industrielle et intoxications professionnelles. - Masson (2003).
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(3) - PICOT (A.), GRENOUILLET (P.) - La sécurité en laboratoire de chimie et de biochimie. - Éditions Tec. et Doc., Paris (1992).
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(4) - MOULE (Y.), DECLOITRE (F.), PICOT (A.), ALBRECHT (R.) - Cancérogenèse : aspects génétiques et épigénétiques – Mécanismes et méthodes d'évaluation. - Association de Toxicologie du CNAM, Paris (1994).
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
INRS – Étiquetage des substances et préparations chimiques dangereuses http://www.inrs.fr
INRS – Fiches toxicologiques http://www.inrs.fr/dms/inrs/FicheToxicologique
OCDE – Essais des produits chimiques – Lignes directrices http://www.oecd.org/findDocument/
SGH – Système général harmonisé de classification et d'étiquetage des produits chimiques http://www.unece.org/trans/danger/publi/ghs/ghs_rev01/01files_f.html
Système CPL et REACh http://eur-lex.europa.eu/ http://echa.europa.eu/fr/regulations http://echa.europa.eu/fr/support/guidance
HAUT DE PAGE
Règlement (CE) n 1272/2008 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2008 relatif à la classification, à l'étiquetage et à l'emballage des substances et des mélanges, modifiant et abrogeant les directives 67/548/CEE et 1999/45/CE et modifiant le règlement (CE) n 1907/2006 (voir les différents amendements)
Arrêté du 7 décembre 2009 (JO...
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