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Auteur(s)
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Gilbert GAUSSORGUES : Ingénieur de l’École supérieure d’optique - Président‐directeur général de HGH Ingénierie Systèmes Infrarouges - Ancien directeur du Laboratoire d’optronique de la Marine
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Lire l’articleINTRODUCTION
Le concept de passivité appliqué à un système optronique n’est pas nécessairement lié à la réserve et à la discrétion de son caractère.
En effet, de la même façon qu’un auditeur de radio, dont le récepteur réputé passif peut recevoir une information et en tirer une ligne de conduite très active, par exemple quitter une autoroute à l’annonce d’une perturbation de trafic, les systèmes optroniques passifs écoutent les sources de rayonnement environnantes et peuvent en tirer des conclusions très actives, telles que la détection, l’alerte, la poursuite de certaines sources reconnues comme hostiles, ou présentant un intérêt quelconque.
La notion de passivité en matière de systèmes optroniques s’applique donc essentiellement à sa fonction optique qui consiste à recevoir du rayonnement émis par des sources ne faisant pas partie du système.
Il s’agit des radiomètres, des pyromètres, des spectroradiomètres, des analyseurs lignes, des caméras de télévision, des amplificateurs de lumière, des caméras thermiques ou de thermographie, des autodirecteurs TV et infrarouge, des systèmes de veille et de poursuite TV et infrarouge, des détecteurs d’alertes.
Dans les systèmes optroniques passifs, le flux optique émis par la source de rayonnement observée est focalisé ou concentré par une optique sur le détecteur.
Le flux optique entrant dans le système peut subir un prétraitement de codage spatio‐temporel par balayage ou modulation des faisceaux, et un prétraitement spectral destiné à limiter l’étendue des longueurs d’ondes au moyen de filtrages appropriés.
Le flux détecté est alors converti en signal électrique fonction du temps, ce qui revient à dire fonction des coordonnées d’espaces dans ce champ objet par le codage des lois de balayage ou de modulation des faisceaux.
Ces systèmes produisent le plus souvent des images mono ou bidimensionnelles. Ils doivent satisfaire à un certain nombre de critères plus ou moins sévères selon les modes d’utilisations.
Certains équipements sont destinés à une analyse purement qualitative des phénomènes optiques, il s’agit des caméras de télévision ou des caméras thermiques qui fournissent une image de luminance visible, c’est‐à-dire dans le spectre de sensibilité de l’œil, d’objets pas nécessairement directement perceptibles par celui‐ci.
Dans l’infrarouge, le contraste de luminance visible restitué doit être proportionnel au contraste thermique des objets observés.
La résolution thermique caractérise l’aptitude du système à déceler de faibles écarts thermiques dans la scène analysée.
La résolution spatiale définit la dimension minimale des détails de l’objet qui sont à la limite de perception.
Certains de ces systèmes donnent une mesure quantitative, ils doivent alors satisfaire à toutes les propriétés des instruments de mesure, telles que la proportionnalité et la fidélité ; il s’agit des radiomètres et photomètres qui mesurent respectivement les flux infrarouges et visibles intégrés dans leur champ, les spectroradiomètres et spectrophotomètres qui ajoutent une dimension spectrale, et les caméras de thermographie qui sont des radiomètres à balayages mono ou bidirectionnels (line scanner, caméras).
Dans le secteur militaire, la passivité des systèmes optroniques autorise leur emploi à la navigation, au pilotage et à la conduite des armes avec une discrétion totale nécessaire lors des conflits imposant une situation de « silence radar » en évitant la privation des senseurs indispensables à la perception de l’environnement.
En dehors de ce cas particulier, les systèmes optroniques passifs sont souvent complétés par des systèmes actifs dans la logique de la perception multisenseurs.
Actuellement, le secteur industriel utilise fréquemment des systèmes optroniques passifs pour la vision artificielle, véritable assistance aux procédés de fabrications et de conditionnement.
Dans le domaine visible, des caméras de télévision CCD (Charge Coupled Devices) positionnent des outils ; dans le proche infrarouge, les lecteurs de code à barres reconnaissent et comptabilisent des produits, et dans l’infrarouge plus lointain, la notion de mesure de température permet la saisie et le contrôle des phénomènes thermiques associés à la majorité des processus industriels, et participe ainsi à l’amélioration de leur efficacité.
Il sera naturellement fait une place importante au premier système optronique passif dont l’être humain ait disposé : son œil et sa vision.
Certains capteurs optroniques modernes continuent de fonctionner avec l’assistance de l’œil humain : camescopes, viseurs amplificateurs de lumière, surveillance télévisuelle...
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5. Réponse temporelle de l’œil. Vision des mouvements
L’œil, organe physiologique, a une constante de temps de perception des phénomènes lumineux. Le retard à la sensation d’un éclairement instantané est relativement court et dépend du temps de transit de l’information dans le système nerveux de liaison entre l’œil et le cerveau. Il est à noter que ce temps est variable en fonction de la longueur d’onde reçue. Ainsi, la sensation verte parvient plus rapidement au cerveau que la sensation rouge.
Cette constatation peut faire apparaître des phénomènes chromatiques singuliers en lumières pulsées. Par exemple, un feu orange clignotant contenant des composantes chromatiques vertes et rouges peut donner lieu à un très bref instant de perception verte à chaque allumage avant la sensation orangée.
À l’extinction, le retard de réaction est plus important en raison du phénomène de persistance rétinienne.
Ce temps peut se mesurer en faisant tourner une source lumineuse fixée à l’extrémité d’un bras animé en rotation. En imprimant à celui‐ci une vitesse de rotation de plus en plus rapide, la source, qui paraît occuper un arc de cercle en raison de la persistance rétinienne, se boucle totalement pour faire apparaître un cercle lumineux continu lorsque le temps mis par le bras pour faire un tour est égal au temps d’intégration de l’œil. C’est grâce à la persistance rétinienne qu’il est possible de percevoir la succession d’images fixes enchaînées ou de balayage d’un point comme le déroulement d’une scène continue. C’est le principe utilisé au cinéma et en vidéo.
Chaque image fixe est renouvelée à la fréquence de 24 images par seconde pour le cinéma, 50 images par seconde pour la vidéo au standard européen, et 60 images par seconde pour la vidéo au standard américain et japonais.
La constitution complète d’une trame vidéo se fait avec 2 images entrelacées, ce qui donne 25 ou 30 trames par seconde suivant les standards.
À ces fréquences, le temps d’intégration de l’œil est suffisant pour éliminer le papillotement ou flikker.
Toutefois, les cellules en bâtonnets qui couvrent le champ de la vision périphérique sont plus sensibles au résidu de papillotement. Afin d’avoir des images parfaitement exemptes de modulation, les tubes images cathodiques des moniteurs TV de haut de gamme sont balayés à 100 Hz par duplication successive de chaque image. Le temps d’intégration...
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