| Réf : E4100 v1

Dioptrique de l’œil
Systèmes optroniques passifs - L’œil et la vision

Auteur(s) : Gilbert GAUSSORGUES

Date de publication : 10 juin 1996

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  • Gilbert GAUSSORGUES : Ingénieur de l’École supérieure d’optique - Président‐directeur général de HGH Ingénierie Systèmes Infrarouges - Ancien directeur du Laboratoire d’optronique de la Marine

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INTRODUCTION

Le concept de passivité appliqué à un système optronique n’est pas nécessairement lié à la réserve et à la discrétion de son caractère.

En effet, de la même façon qu’un auditeur de radio, dont le récepteur réputé passif peut recevoir une information et en tirer une ligne de conduite très active, par exemple quitter une autoroute à l’annonce d’une perturbation de trafic, les systèmes optroniques passifs écoutent les sources de rayonnement environnantes et peuvent en tirer des conclusions très actives, telles que la détection, l’alerte, la poursuite de certaines sources reconnues comme hostiles, ou présentant un intérêt quelconque.

La notion de passivité en matière de systèmes optroniques s’applique donc essentiellement à sa fonction optique qui consiste à recevoir du rayonnement émis par des sources ne faisant pas partie du système.

Il s’agit des radiomètres, des pyromètres, des spectroradiomètres, des analyseurs lignes, des caméras de télévision, des amplificateurs de lumière, des caméras thermiques ou de thermographie, des autodirecteurs TV et infrarouge, des systèmes de veille et de poursuite TV et infrarouge, des détecteurs d’alertes.

Dans les systèmes optroniques passifs, le flux optique émis par la source de rayonnement observée est focalisé ou concentré par une optique sur le détecteur.

Le flux optique entrant dans le système peut subir un prétraitement de codage spatio‐temporel par balayage ou modulation des faisceaux, et un prétraitement spectral destiné à limiter l’étendue des longueurs d’ondes au moyen de filtrages appropriés.

Le flux détecté est alors converti en signal électrique fonction du temps, ce qui revient à dire fonction des coordonnées d’espaces dans ce champ objet par le codage des lois de balayage ou de modulation des faisceaux.

Ces systèmes produisent le plus souvent des images mono ou bidimensionnelles. Ils doivent satisfaire à un certain nombre de critères plus ou moins sévères selon les modes d’utilisations.

Certains équipements sont destinés à une analyse purement qualitative des phénomènes optiques, il s’agit des caméras de télévision ou des caméras thermiques qui fournissent une image de luminance visible, c’est‐à-dire dans le spectre de sensibilité de l’œil, d’objets pas nécessairement directement perceptibles par celui‐ci.

Dans l’infrarouge, le contraste de luminance visible restitué doit être proportionnel au contraste thermique des objets observés.

La résolution thermique caractérise l’aptitude du système à déceler de faibles écarts thermiques dans la scène analysée.

La résolution spatiale définit la dimension minimale des détails de l’objet qui sont à la limite de perception.

Certains de ces systèmes donnent une mesure quantitative, ils doivent alors satisfaire à toutes les propriétés des instruments de mesure, telles que la proportionnalité et la fidélité ; il s’agit des radiomètres et photomètres qui mesurent respectivement les flux infrarouges et visibles intégrés dans leur champ, les spectroradiomètres et spectrophotomètres qui ajoutent une dimension spectrale, et les caméras de thermographie qui sont des radiomètres à balayages mono ou bidirectionnels (line scanner, caméras).

Dans le secteur militaire, la passivité des systèmes optroniques autorise leur emploi à la navigation, au pilotage et à la conduite des armes avec une discrétion totale nécessaire lors des conflits imposant une situation de « silence radar » en évitant la privation des senseurs indispensables à la perception de l’environnement.

En dehors de ce cas particulier, les systèmes optroniques passifs sont souvent complétés par des systèmes actifs dans la logique de la perception multisenseurs.

Actuellement, le secteur industriel utilise fréquemment des systèmes optroniques passifs pour la vision artificielle, véritable assistance aux procédés de fabrications et de conditionnement.

Dans le domaine visible, des caméras de télévision CCD (Charge Coupled Devices) positionnent des outils ; dans le proche infrarouge, les lecteurs de code à barres reconnaissent et comptabilisent des produits, et dans l’infrarouge plus lointain, la notion de mesure de température permet la saisie et le contrôle des phénomènes thermiques associés à la majorité des processus industriels, et participe ainsi à l’amélioration de leur efficacité.

Il sera naturellement fait une place importante au premier système optronique passif dont l’être humain ait disposé : son œil et sa vision.

Certains capteurs optroniques modernes continuent de fonctionner avec l’assistance de l’œil humain : camescopes, viseurs amplificateurs de lumière, surveillance télévisuelle...

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-e4100


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3. Dioptrique de l’œil

Les divers milieux réfringents de l’œil forment l’image des objets observés sur la rétine. Certains défauts peuvent affecter la qualité de cette imagerie.

Il y a tout d’abord les défauts de convergence, pour lesquels l’image formée est de bonne qualité mais se situe en avant ou en arrière de la rétine, créant ainsi un flou ou défaut de mise au point.

Ces défauts, qui proviennent d’excès ou d’insuffisance de courbure des dioptres oculaires (cornée, cristallin...), sont corrigés par le port de verres ou de lentilles, dont la convergence compense l’insuffisance des milieux dioptriques oculaires.

Ces défauts sont mesurés en dioptries (inverse de la distance focale complémentaire de correction exprimée en mètres).

  • La myopie correspond à un œil trop long, ou à des milieux oculaires trop convergents. L’image se forme en avant de la rétine. Elle se corrige par le port de verres divergents.

  • L’hypermétropie correspond à un œil trop court, ou à des milieux oculaires trop peu convergents. L’image se forme en arrière de la rétine. Elle se corrige par le port de verres convergents.

  • La presbytie n’est pas à proprement parler un défaut de la qualité optique de l’œil, mais provient de l’évolution physiologique du cristallin avec l’âge du sujet.

    En effet, aux alentours de 45 ans, le cristallin perd de sa souplesse ; il a tendance à durcir et n’assure plus son rôle de lentille à convergence variable lors de l’accommodation, c’est‐à-dire dans le passage de la vision d’objets à distances proches et éloignées.

    Les sujets atteints de presbytie conservent une acuité visuelle normale, mais doivent porter des verres pour augmenter la convergence naturelle de l’œil, lorsque celui‐ci observe des objets rapprochés, notamment dans le cas de la lecture.

    Les progrès de l’ophtalmologie et de l’optique lunetière permettent aujourd’hui l’emploi de verres dits progressifs dont la convergence varie de façon continue entre le haut (vision de loin) et le bas (vision de près). L’œil positionne son axe optique en fonction de la distance d’observation dans la zone qui présente le maximum de confort. Après une période d’adaptation, ce mécanisme devient un acte réflexe.

    Il existe par ailleurs des défauts de sphéricité des...

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