Présentation
Auteur(s)
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Rémy BAYARD : Maître de conférences à l’ Institut national des sciences appliquées (INSA) de Lyon - Chercheur au laboratoire de génie civil et d’ingénierie environnementale (LGCIE)
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Rémy GOURDON : Professeur à l’INSA de Lyon - Chercheur au LGCIE
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Lire l’articleINTRODUCTION
Le principe général du traitement biologique est d’exploiter certaines activités microbiennes en les stimulant de manière contrôlée afin soit de réduire les nuisances potentielles des déchets (odeurs, risques sanitaires, caractère polluant au sens large du terme), soit de les valoriser sous forme énergétique ou sous forme matière. De ce fait, les procédés biologiques sont en pratique généralement utilisés pour le traitement de déchets essentiellement organiques présentant un caractère biodégradable Traitement biologique des déchets[1], à savoir notamment les déchets associés à l’exploitation ou à la consommation de la biomasse (sous-produits d’élevage, de cultures, d’industries agroalimentaires ; fraction organique des ordures ménagères). Cependant, la versatilité et la diversité des micro-organismes est telle que ce domaine d’application principal n’est pas exclusif d’autres applications à des déchets industriels organiques, voire minéraux (boues d’hydrocarbures, résidus miniers, etc.), bien que le recours à des techniques physico-chimiques ou thermiques soit alors complémentaire ou concurrent d’un traitement biologique éventuel.
Cet article aborde uniquement le traitement des déchets solides ou boueux, que nous définirons ici comme possédant un taux de matières sèches respectivement supérieur à 15 % de la masse brute pour les déchets dits « solides », et compris entre environ 3 et 15 % en masse pour les déchets dits « boueux ». Le cas des effluents liquides (eaux usées, effluents de procédés) (voir [J3940], [J 3942], [C5220], ) ou gazeux (voir [J3921], [J 3922], [J 3924], [3928], [J 3935], ), dont les traitements sont présentés par ailleurs n’est donc pas discuté ici.
Le document propose, dans un premier temps, un rapide tour d’horizon des principaux types de déchets ou sous-produits susceptibles d’être traités par voie biologique, puis présente les différentes activités microbiennes (métabolismes) qu’il est envisageable de stimuler pour traiter ces déchets, c’est-à-dire pour réduire leur caractère polluant ou les valoriser. La présentation des différents types de métabolismes microbiens permet de mieux comprendre les incidences pratiques de ces aspects fondamentaux et, notamment, les intérêts et inconvénients respectifs des traitements biologiques aérobies et anaérobies, ainsi que les paramètres généraux de fonctionnement. Ainsi, le compostage (traitement aérobie) est un traitement relativement rapide visant à une stabilisation du déchet et à sa valorisation matière, alors que les traitements anaérobies (méthanisation ou fermentations alcooliques), souvent plus longs, permettent une valorisation énergétique.
Les procédés de traitement biologique des déchets organiques sont des techniques robustes bien éprouvées en pratique dans leurs domaines d’application privilégiés. Ils n’exigent pas de technologies sophistiquées et sont donc relativement peu onéreux à mettre en œuvre. Cependant, un certain savoir-faire est nécessaire pour une mise en œuvre efficace et pérenne, notamment concernant la bonne adéquation entre les matériels techniques utilisés, les conditions opératoires, le ou les déchets traités, le contexte socio-économique et technique, et les objectifs fixés au traitement.
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1. Principaux déchets concernés
Le recours à des micro-organismes pour traiter un matériau quelconque implique que ce matériau soit transformable par les micro-organismes considérés, c’est-à-dire que la matière qu’il contient puisse être utilisée par les micro-organismes pour leur permettre de vivre à ses dépends. On parle généralement de biodégradabilité pour qualifier cette caractéristique. Les déchets organiques, issus de l’exploitation ou de la consommation notamment alimentaire de la biomasse (constituée par la masse des organismes vivants et de leurs déchets associés), sont généralement biodégradables puisqu’ils sont constitués de molécules d’origine naturelle susceptibles de s’insérer dans les cycles biogéochimiques de la matière. À ce titre, ces déchets sont ceux qui se prêtent le mieux à des traitements biologiques.
Ce sont des déchets essentiellement organiques (teneur en carbone de l’ordre de 40 à 50 % de la masse sèche) d’origine végétale ou animale. Les déchets d’origine animale sont, en général, plus riches en azote (quelques pour-cent de la masse sèche) que ceux d’origine végétale (généralement moins de 1 % de la masse sèche), et souvent plus humides (plus de 70 % de la masse fraîche).
Le tableau 1présente les principaux déchets concernés par les traitements biologiques et leurs tonnages respectifs, sur la base des données de l’ADEME Traitement biologique des déchets[1]. Signalons néanmoins que les tonnages estimés varient suivant les sources d’information en raison de la définition variable de certains déchets et de leur origine sectorielle.
1.1 Déchets agricoles et agroalimentaires
Ils sont générés au niveau soit de la production agricole (élevages et cultures), soit du stockage, du conditionnement et de la transformation des produits agricoles (industries agroalimentaires de 1re et 2e transformation).
On estime qu’environ 275 Mt de déjections animales sont produites annuellement par les élevages en France, la majorité en pâturages extérieurs. Les déjections...
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