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RÉSUMÉ
Après avoir situé l'importance économique du domaine de la mise en forme des métaux, l'article présente l'ensemble des procédés de fabrication des pièces métalliques, puis décrit de manière détaillée les opérations de mise en forme par déformation plastique avec et sans enlèvement de matière. Il précise ensuite la géométrie et la cinématique des différents procédés, puis les phénomènes physiques fondamentaux mis en jeu dans la mise en forme, et les modalités de la mise en oeuvre pratique des procédés selon la température et la nature des principaux alliages (base fer, aluminium et cuivre).
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Éric FELDER : Maître de recherches, école des mines de Paris - Ingénieur civil des Mines de Paris, docteur ès sciences
INTRODUCTION
L’objectif premier de la mise en forme des métaux est de conférer à une pièce métallique des dimensions situées dans une fourchette de tolérance donnée. Les principaux procédés de mise en forme des métaux sont apparus progressivement, donnant naissance par la suite à diverses variantes, parfois très nombreuses. Les formes modernes des divers procédés sont le plus souvent apparues récemment pour assurer la production en grande série de pièces à faible coût. On note dans le tableau A quatre stades principaux d’émergence des divers procédés.
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Dès les débuts de l’élaboration des métaux et alliages métalliques à partir de minerais sont pratiqués, semble-t-il, le moulage à partir de l’état liquide, le forgeage libre à chaud de pièces massives brutes de coulée ou réchauffées et le formage à froid de feuilles métalliques. Il s’agit en effet d’une extension assez naturelle du processus d’élaboration mettant en jeu des moyens simples : des moules, un outil de frappe et un support. Par la suite, il a fallu attendre 1940 pour que les Allemands inventent la forge à froid (extrusion) des aciers pour fabriquer des pièces d’armement en économisant des éléments d’alliage, et 1970 pour que, dans le cadre des politiques d’économie d’énergie, la coulée continue des demi-produits en acier prenne son véritable essor industriel.
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Vers les premiers siècles de l’ère chrétienne, apparaissent les procédés d’étirage de fils à travers des plaques percées et d’usinage de pièces à l’aide de burins, forets, limes et scies. Petit à petit, ces procédés mécaniques d’usinage (dits traditionnels) se sont diversifiés en tournage, fraisage, perçage, rectification... procédés pratiqués sur diverses machines-outils spécialisées ; leur mise en œuvre et leurs performances ont considérablement évolué à partir de 1960 avec l’introduction de la commande numérique qui donne naissance, entre autres machines-outils polyvalentes, aux centres d’usinage. Il s’agit des procédés de mise en forme des métaux les plus importants d’un point de vue économique.
À la Renaissance, apparaissent le laminage, devenu depuis, du fait de sa très haute productivité et de sa grande polyvalence, le procédé de mise en forme sans enlèvement de matière le plus important, et le procédé de gravure par eau forte, devenu à l’ère moderne l’usinage chimique. Ce dernier procédé reste toutefois le procédé d’usinage non traditionnel le plus confidentiel, à côté des autres procédés développés à partir de 1945 : électroérosion, usinage électrochimique, au jet d’eau avec et sans abrasif, oxycoupage, avec un faisceau de lumière laser ou d’électrons, usinage par ultrasons... Ces procédés ont permis, entre autres applications, de résoudre les problèmes d’usinage des matériaux de faible usinabilité mécanique, comme les outils de mise en forme.
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Au siècle dernier, apparaît le filage à chaud des alliages cuivreux rendu possible par la réalisation de presses hydrauliques de fortes capacités. C’est au Français Séjournet que revient le mérite de l’invention, vers 1945, de la lubrification au verre qui rend possible le filage à chaud des aciers et autres alliages de haute dureté.
MOTS-CLÉS
VERSIONS
- Version courante de nov. 2015 par Eric FELDER
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3. Importance économique et état technique actuel
La plupart des objets métalliques d’utilisation courante ont subi une ou plusieurs opérations de mise en forme à l’état massif. La mise en forme des métaux et alliages métalliques a donc une importance économique non négligeable et correspond, pour un pays développé, généralement à quelques pour-cent du produit national brut (PNB). Traditionnellement, la mise en forme d’une pièce métallique est suivie d’un traitement thermique (cf. rubrique traitements thermiques des volumes Traitements des métaux), permettant de conférer à la pièce la structure et les propriétés mécaniques requises par son utilisation, et, le plus souvent, d’un traitement de surface pour maîtriser ses propriétés superficielles : rugosité, aspect esthétique, propriétés mécaniques, chimiques et tribologiques des couches de surface (cf. rubrique traitements de surface des volumes Traitements des métaux).
Si la nature des opérations de mise en forme n’a pas fondamentalement changé durant les trente dernières années, leurs conditions de mise en œuvre ont très fortement évolué dans le sens d’une productivité de plus en plus élevée.
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Trois grandes tendances se sont ainsi développées.
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Substitution de procédés
Elle vise à remplacer diverses opérations d’usinage, peu économes en matière première et en énergie, par des opérations de mise en forme sans enlèvement de matière comme le forgeage à froid ou le frittage. Dans l’industrie automobile, par exemple, la forge à froid s’est développée au détriment de l’usinage. La coulée continue directe des demi-produits a permis d’améliorer la qualité métallurgique tout en supprimant les opérations de laminage à chaud sur lingots. Pour les matériaux dont le coût matière est très élevé, de telles substitutions sont très attractives : ainsi le frittage permet de réduire notablement la perte de matière dans la réalisation d’éléments de turbomachines en alliages réfractaires de l’industrie aéronautique. Même pour des matériaux moins onéreux comme les aciers, le forgeage-frittage se révèle d’un grand intérêt économique pour fabriquer des pièces comme les bielles des moteurs à explosions. Par ailleurs,...
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