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Didier LECLERE : Professeur des universités, agrégé en sciences de gestion, diplômé expert-comptable - Institut National des Techniques Économiques et Comptables (INTEC) – Conservatoire National des Arts et Métiers
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Lire l’articleINTRODUCTION
L'ingénieur responsable de l'implantation ou de la gestion d'une unité de production est principalement concerné par les aspects scientifiques et techniques des technologies mises en œuvre, mais également par ses aspects économiques et financiers. Les investissements nécessaires ne seront financés que si l'on peut anticiper une rentabilité suffisante et des conditions d'exploitation acceptables en termes de coût. Les enjeux sont considérables : par exemple, des coûts de production trop élevés peuvent justifier la fermeture d'un site ou sa délocalisation.
Il est donc souhaitable d'apporter toute l'attention nécessaire au système d'évaluation des performances économiques et financières et, en particulier, au système comptable qui constitue généralement la principale source d'information en la matière. Ce dernier est habituellement constitué par deux sous-systèmes, pouvant être plus ou moins indépendants en fonctionnant en parallèle ou, au contraire, intégrés autour d'une base de données unique, mais dont les finalités sont bien distinctes.
Le système de comptabilité financière, que l'on appelle souvent la « comptabilité générale », considère l'entreprise dans sa globalité et a pour objectif de fournir une image synthétique de la situation financière de l'entité juridique considérée (la « société X » par exemple), notamment à travers le bilan et le compte de résultat. Ces documents de synthèse sont surtout destinés à des agents externes : actionnaires, banquiers, et administration fiscale. Dans le cas des grandes entreprises, on a généralement une structure de groupe, et les états financiers des différentes filiales sont agrégés pour fournir des comptes « consolidés » au niveau de la société mère.
Par opposition à la comptabilité financière, la comptabilité de gestion, souvent appelée également « comptabilité industrielle » ou « comptabilité analytique », est destinée principalement à des utilisateurs internes exerçant des responsabilités spécifiques (un directeur d'usine, un directeur commercial, un responsable de la logistique, etc.), dans une optique d'analyse des performances, d'amélioration de la gestion et de prise de décision. Elle repose essentiellement sur la notion de coût.
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- Version courante de avr. 2024 par Didier LECLERE
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5. Méthode ABC
La méthode ABC (pour « Activity Based Costing », comptabilité basée sur les activités) est inspirée des travaux d'auteurs américains (Johnson et Kaplan) et est présentée comme une alternative à la méthode de base traditionnelle.
5.1 Principes
Les tenants de la méthode ABC reprochent à la méthode traditionnelle d'imputation par centres de responsabilité une vision trop hiérarchique, verticale de l'entreprise, alors que le plus important est de partir d'une bonne modélisation du process. Pour ce faire, il faut privilégier une approche plus « horizontale » des activités et définir des « inducteurs de coûts » qui ne sont pas nécessairement liés au volume de la production, mais à des aspects plus stratégiques. Ainsi, le choix de l'heure de main d'œuvre directe ou de l'heure machine comme principales unités d'œuvre utilisées en tant que base de l'imputation des charges indirectes est stygmatisée.
Par exemple, dans la fabrication d'appareils électriques ou électroniques, un inducteur de coût pertinent est souvent le nombre de composants incorporés et assemblés. Plus le nombre de composant est important, plus les coûts seront élevés, au niveau de l'approvisionnement (il y a de nombreuses références à gérer), au niveau de la production (le montage est plus complexe à réaliser), comme au niveau de la commercialisation (les réparations SAV sous garantie seront plus nombreuses).
On peut donc regrouper toutes les charges liées à la complexité, quel que soit le service concerné, et les imputer aux coûts des produits en fonction du nombre de composants.
ABC préconise donc de partir d'une analyse du fonctionnement de l'entreprise en activités, de regrouper les charges indirectes des différentes activités relevant du même inducteur de coût, de calculer le coût des inducteurs et de pratiquer l'imputation sur cette base, en déconnectant éventuellement le schéma comptable de l'organisation hiérarchique et fonctionnelle, dans le but d'obtenir une meilleure modélisation permettant une information plus pertinente, menant à de meilleures décisions au niveau de la stratégie industrielle et commerciale.
HAUT DE PAGE5.2 Exemple...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - LECLERE (D.) - L'essentiel de la comptabilité analytique. Analyser les coûts pour bien décider. - Éditions d'Organisation, 4e édition (2004).
-
(2) - BURLAUD (A.), SIMON (C.) - Comptabilité de gestion, coûts-contrôle. - Vuibert (2003).
-
(3) - BOUQUIN (H.) - Comptabilité de gestion. - Economica, 5e édition (2008).
-
(4) - HORNGREN (C.) et al - Management and cost acounting. - Traduction française : Comptabilité de gestion, Pearson Education (2003).
-
(5) - GERVAIS (M.) - Contrôle de gestion. - Economica, 9e édition (2009).
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