Présentation
Auteur(s)
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Samir LAMOURI : Maître de conférences au département Organisation et génie de la production de l’université de Cergy-Pontoise - Chercheur au Centre de robotique de l’École des mines de Paris, équipe Systèmes de production
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André THOMAS : Maître de conférences à l’ENSTIB (École nationale supérieure des technologies et industries du bois) à Épinal - Chercheur au CRAN (Centre de recherche en automatique de Nancy) - Certifié expert en Analyse de la valeur (CEXV) et en gestion industrielle (CFPIM)
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Lire l’articleINTRODUCTION
En gestion des stocks, on distingue deux types d’articles : ceux qui font l’objet d’une demande dépendante et ceux qui font l’objet d’une demande indépendante.
Une demande est dite dépendante si elle peut être déduite de la demande d’un autre article. Une demande est dite indépendante dans le cas contraire, c’est-à-dire quand elle est émise par un client : il s’agit typiquement de produits finis et de pièces de rechange. L’exemple le plus simple d’une demande dépendante est celui des composants d’un produit fini. La connaissance des nomenclatures et des caractéristiques de fabrication du produit fini permet de déduire les quantités exactes de chacun des composants dont il convient d’assurer la fabrication ou l’approvisionnement (voir article « Flux poussés : MRP et DRP » ). De la demande prévue du produit fini, on peut donc déduire la demande de chacun des composants. En théorie, on peut déduire de l’ensemble des demandes indépendantes les besoins, en nombre et dans le temps, des articles à demande dépendante. MRP2 gère les demandes dépendantes ; les articles à demande indépendante sont gérés de façon différente et c’est l’objet du présent texte.
Le décisionnaire en production se trouve en permanence face au dilemme suivant : d’une part, avoir un taux de service client proche de 100 % (ce qui signifie stocker toutes sortes de produits finis à chaque instant) et, d’autre part, se conformer aux obligations de l’analyse financière qui le conduisent à pousser l’ensemble des acteurs vers une minimisation du niveau des stocks.
En fait, si l’on était capable d’avoir une demande absolument régulière et, pour le même volume, si les prévisions commerciales étaient toujours « justes » et reflétant par anticipation la demande réelle client, on serait alors capable de répondre très exactement à l’ensemble des besoins. Les stocks perdraient leur raison d’être.
La réalité est tout autre : la demande est versatile. Le problème consiste alors à adapter la capacité de l’outil de production pour permettre de répondre à la somme des besoins. Par voie de conséquence, le volume de la production variera en essayant de suivre le rythme des ventes, ce qui conduira inévitablement à la constitution de stocks tout au long de la chaîne logistique pour servir de tampon entre ces deux fonctions.
Par ailleurs, le quotidien d’un poste de travail est rempli de multiples dysfonctionnements (ralentissement, panne machine, retouche, rebut...). Les stocks deviennent alors l’outil qui permet au gestionnaire de ne pas arrêter la production sur les autres postes de charge, l’aidant ainsi à respecter ses objectifs de productivité. L’inconvénient, par contre, est qu’à la lecture des indicateurs de fin de journée ils cachent systématiquement les aléas qui sont survenus. Ils sont donc un frein important à la démarche de progrès permanent parce qu’ils empêchent de voir l’ensemble des problèmes qui surviennent dans le système. En allant encore plus en avant dans les « effets en cascade » que les stocks peuvent induire, on pourra citer le fait que plus on a de stock dans le système de production, plus on induit sur celui-ci de la lenteur et de l’inertie.
On constate que la réduction des stocks permet des économies d’échelle, au-delà de la diminution des immobilisations, en abaissant les coûts de production. De plus, si les stocks présentent des avantages de régulation face à toutes les variabilités agissant sur le système, ils ont par ailleurs, certains inconvénients comme la rigidification de la production, l’augmentation du délai global moyen ou encore l’immobilisation de moyens financiers (ils représentent environ 30 à 40 % des capitaux immobilisés).
On peut donc dire pour résumer que, si les stocks jouent un rôle positif de régulation du système de production, ils ont plusieurs inconvénients.
Le rôle du gestionnaire en production est donc de trouver un compromis permettant d’obtenir un résultat globalement positif pour un coût minimal. Pour trouver cet optimal, il faut aller plus en avant dans l’analyse des stocks.
VERSIONS
- Version courante de janv. 2019 par Samir LAMOURI, André THOMAS
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3. Coût des stocks
Dans ce paragraphe, nous n’entrerons pas dans le détail des modes de calcul de la comptabilité analytique mais nous nous limiterons à mettre en évidence les classements traditionnels des coûts des stocks selon cinq catégories.
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Coût de l’article
C’est le prix que l’on paie pour l’achat d’un article, il inclut le coût de l’article lui-même et tous les autres coûts directs associés à la mise à disposition de celui-ci dans l’entreprise (transport, assurances, taxes...). Pour un article fabriqué, ces coûts incluent les coûts matières, de main-d’œuvre directe et les frais généraux.
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Coût d’acquisition
Ce coût tient à la constitution et au renouvellement du stock et vient s’ajouter au prix d’achat de l’article. Il comprend tous les frais engagés pour réaliser les achats. Le mot acquisition est donc ici à prendre au sens large, il concerne aussi bien les coûts relatifs à une commande externe que ceux relatifs à un lancement en production interne. Le coût d’une commande externe s’établit en calculant l’ensemble des frais liés à l’achat (coûts des services achat, réception...). Par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’un lancement en production, il faut calculer les frais administratifs et prendre en compte les frais de réglage.
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Coût de possession
Un stock étant un investissement, sa détention implique un certain coût financier. Ce sont les coûts relatifs au fait de garder des articles en stock pendant un certain temps dans l’entreprise. Ces coûts, inhérents à l’existence même du stock, comprennent deux catégories bien distinctes : les charges financières et les frais de magasinage. Ils sont donc proportionnels aux volumes stockés. Pour le calcul de ceux-ci, on prend en compte les frais imputables aux locaux, au personnel, à l’équipement, aux assurances, à certains impôts, aux pertes et détériorations... En général, on calcule un taux de possession de stock annuel (i %) par euro ou par franc de matériel stocké.
Un exemple de calcul de coût d’acquisition et de coût de possession est donné dans le paragraphe ...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - THOMAS (A.), LAMOURI (S.) - Flux poussés : MRP et DRP. - AG 5 110, traité L’entreprise industrielle (2000).
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(2) - BLACKLOCK (D.H.), COTONNEC (G.), LAMOURI (S.) - Synchronisation des composants par l’approche CDF. - AG 5 160, traité L’entreprise industrielle (1999).
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(3) - LAMOURI (S.), THOMAS (A.) - Juste-à-temps et qualité totale : concepts et outils. - AG 5 190, traité L’entreprise industrielle (1999).
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(4) - WHITIN (T.), HADLEY (G.) - Étude et pratique des modèles de stocks. - 1re édition, Dunod (1966).
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(5) - BILL BELT - La production à délai court. - Editions Olivier Wright Companies (1991).
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(6) - BAGLIN (G.), BRUEL (O.), GARREAU (A.), GREIF (M.) - Management Industriel et Logistique. - ...
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