Présentation
Auteur(s)
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Roland AUBER : Ancien Ingénieur en chef de la Fédération Nationale de l’Équipement Électrique (FNEE) - Secrétaire Général Honoraire de l’Association Internationale des Entreprises d’Équipement Électrique (AIE)
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Roland TALON : Ingénieur en chef de la Fédération Française des Installateurs Électriciens (FFIE, ex-FNEE)
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Lire l’articleINTRODUCTION
On a pu constater, depuis une ou deux décennies, une prise de conscience aiguë de la fonction « bâtiment », ou, plus exactement, une appréciation plus équilibrée de la distinction fondamentale entre contenant et contenu.
Un bâtiment n’a plus (cela a pu être parfois un cas extrême) comme objectif prioritaire la mise en valeur de sa conception au moyen de quelques photographies artistiques dans une revue spécialisée, mais cette double vertu de son originalité architecturale et de son aptitude à remplir les fonctions auxquelles il est destiné. Celles-ci peuvent se décliner en particulier comme suit :habitat ; travail ; commerce ; culture ; éducation ; santé ; loisirs ; spiritualité.
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On traitera ici des bâtiments en général, habitat et activités diverses, en excluant ceux à vocation industrielle en tout ou partie, c’est-à-dire abritant des exploitations mettant en œuvre des processus de fabrication ou de transformation, à forte connotation technique. Pour ces derniers, toutefois, certains éléments du présent article sont susceptibles d’être adaptés.
Ne serait-ce que pour l’éclairage, l’électricité est présente dans tout local, sous une forme ou une autre, et cette omniprésence lui vaut une place particulière dans l’ensemble des équipements techniques du bâtiment. Peut-être, à ce sujet, peut-on un peu insister sur l’éclairage ; cette fonction électrique est immédiatement perceptible ; elle contribue à la visibilité de l’œuvre. C’est aussi une affirmation de l’appropriation personnalisée de l’espace privatif. Il a été dit que l’éclairage est autant une technique qu’une science et qu’un art.
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Indépendamment des fonctions dites traditionnelles de l’électricité (éclairage, usages divers, force motrice, chauffage-climatisation), l’irruption des « nouvelles technologies » a amené à revoir, au-delà des réseaux mêmes, la conception des bâtiments ; certains, dédiés à des activités dont l’évolution peut être rapide ou à occupation changeante, nécessitent une capacité d’adaptation et de transformation qui devrait, en principe, bannir toute structure de type rigide (incorporation dans le gros œuvre par exemple).
Il est paradoxal, par exemple, de voir les opérations de rénovation des logements utiliser des modes de câblage « hors gros œuvre », donnant ainsi des possibilités d’évolution qui, sauf exceptions, ne sont pas offertes dans la construction neuve.
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Dans le logement, le concept de domotique pénètre plus facilement par la diffusion de certaines applications (protection contre l’intrusion, volets roulants motorisés, alarmes sociales, programmation/télécommande/affichage des consommations de chauffage, messagerie collective, télévision câblée...), mais sans l’interconnexion généralisée à la base de la « maison intelligente » pilotée et programmée par micro-ordinateur ou minitel.
La complexité de mise en œuvre et de gestion comme la multiplication des systèmes au plan européen (seule dimension suffisante pour que le marché puisse décoller) ont vite ramené les espoirs, souvent irréalistes, à une dimension plus modeste.
Il y a également un problème d’« acceptabilité » par le grand public, les mentalités n’étant pas toujours adaptées à une forme de gestion du logement qui peut être ressentie comme une « dépossession » (la maison se gère sans moi !).
Il n’en reste pas moins qu’il ne faut pas en bloquer une croissance, actuellement assez lente, par des structures inadéquates.
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Il est un domaine, par contre, où, un peu postérieurement à la domotique, les progrès ont été extrêmement rapides, c’est celui de l’immotique, application des mêmes concepts, largement augmentés, au bâtiment non résidentiel, en particulier pour le secteur tertiaire, notamment pour les bureaux.
L’intrusion de l’informatique, en réseau local comme en moyen de communication généralisé, n’intéresse pas seulement le bureau en tant que tel ; on la retrouve dans le scolaire et l’universitaire, dans les hôpitaux et les cyber-cafés ; les hôtels se doivent de mettre à la disposition d’une clientèle exigeante de multiples facilités, et l’on ne voit que peu d’établissements dont l’activité puisse s’en dispenser.
Les réseaux VDI (voix-données-image) à hauts débits, comme les services intégrés du type GTB (gestion technique du bâtiment) ou GTC (gestion technique centralisée), amènent à apporter une attention toute particulière à des questions telles que la dévolution de passages, d’espaces (gaines, locaux techniques), séparation des courants « forts » et « faibles », compatibilité électromagnétique (CEM), protection contre les surtensions, réseaux de masses (terres de protection et fonctionnelles, équipotentialités).
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L’ensemble des contraintes rencontrées amène à une nouvelle spécialité, l’architecture des systèmes, qui a une profonde influence sur la conception du contenant ; les circulations horizontales et verticales sont dévoreuses d’espaces, la flexibilité et la modularité sont des axiomes dans de nombreux cas, ne serait-ce que par l’évolution rapide des techniques, des standards de fait, des normes et, comme déjà évoqué, de la modification – imprévisible – dans l’usage ou la dévolution des surfaces bâties.
On peut toutefois, se poser quelques questions concernant une possible concurrence entre réseaux câblés et les téléphones portables de troisième génération, de nombreux services commençant a être proposés. Peut-être le « portable » sera-t-il privilégié pour la sphère privée et les activités hors domaine du travail.
Il est, au moment où ces lignes sont écrites, un peu tôt pour en mesurer toutes les implications sur l’équipement des bâtiments, mais il est probable que, comme souvent après une poussée quelque peu désordonnée, un nouvel équilibre s’instaure, tout au moins provisoirement, tant il est avéré que les solutions appliquées pour résoudre certains problèmes en créent de nouveaux, imprévus.
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Par ailleurs la notion du seul prix d’investissement (que l’on a naturellement tendance à abaisser au maximum) peut amener à des solutions particulièrement coûteuses et gênantes à l’usage, tant du point de vue de l’exploitation que de celui de l’aménagement en vue d’une nouvelle situation, inimaginable au moment de la conception.
On estime, en général, que le coût de maintenance, pendant la durée de vie d’une installation – mettons une vingtaine d’années – peut atteindre 80 % voire égaler (et parfois dépasser) le coût de celle-ci. C’est pourquoi, dans toute la mesure du possible, l’utilisateur, pour autant qu’il soit connu, doit être associé au constructeur.
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Il faut également noter que le domaine qui nous occupe fait l’objet de très nombreuses réglementations et normalisations.
La normalisation est d’essence volontariste ; elle est essentiellement à base de travaux internationaux, devient tentaculaire, et est soumise à de fréquentes mises à jour.
La réglementation est d’application obligatoire ; souvent, elle fixe des objectifs et renvoie aux normes pour en déterminer les modalités pratiques d’interprétation et d’application.
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C’est l’ensemble de ces questions qui font du bâtiment, en dehors de l’évolution des modes architecturales, une « nouvelle frontière », où le technicien, s’il n’a pas nécessairement le pas sur l’architecte, doit, au moins, être mis sur le même plan ; certains ne vont-ils pas jusqu’à dire que le bâtiment est la « peau » dont on habille les fonctions ? Sans aller tout à fait jusque là – quoique... –, on doit garder en mémoire que la technique n’est pas un domaine secondaire.
On mesurera également, d’une part, toute la difficulté qui consiste à condenser en quelques pages des techniques variées développées ou codifiées dans quantité d’ouvrages spécialisés ; on a donc fait choix de certains éléments servant de points de repère plus que de guides d’application.
D’autre part, tout évolue, et de plus en plus rapidement. Il arrive même que certains textes soient en voie de dépassement au moment de leur édition ; souhaitons que ce ne soit pas le cas de celui-ci.
L’article « Électricité dans le bâtiment » fait l’objet de deux fascicules :
C 3 750 Applications
C 3 751 Mise en œuvre
Les sujets ne sont pas indépendants les uns des autres.
Le lecteur devra assez souvent se reporter à l’autre fascicule.
VERSIONS
- Version archivée 2 de août 2009 par Dominique SERRE
- Version archivée 3 de févr. 2013 par Dominique SERRE
- Version courante de mai 2018 par Dominique SERRE
DOI (Digital Object Identifier)
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1. Réglementations de base
Les installations électriques font l’objet de diverses réglementations, que l’on peut classer en fonction de l’autorité ministérielle dont elles émanent. Les principales réglementations s’appliquant aux bâtiments sont les suivantes.
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Construction : conformité des bâtiments neufs aux normes NF C 14-100 (Branchements sur le réseau public à basse tension) et NF C 15-100 (Installations électriques à basse tension).
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Travail : protection contre les dangers des courants électriques dans les locaux où sont employés des travailleurs (*).
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Intérieur : règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les « Établissements recevant du public » (ERP) et les « immeubles de grande hauteur » (IGH) (*).
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Interministériel :
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Nouvelle réglementation thermique du bâtiment (NRT) ; elle implique le choix de certains matériels à bilan énergétique performant et le recours à des solutions visant l’économie d’énergie et la lutte contre le changement climatique.
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Avant mise sous tension de toute installation neuve : procédure de vérification initiale (intervention du CONSUEL). Ce n’est que sur le vu d’une « attestation de conformité » (aux normes et réglementations applicables) que le distributeur peut mettre sous tension.
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On trouvera dans le fascicule Pour en savoir plus les références de ces textes ainsi que celles de divers autres.
À noter que certains des textes ci-dessus (*) prévoient également des procédures de vérifications périodiques.
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