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RÉSUMÉ
Même si la durée d’exploitation des installations nucléaires est longue (de l'ordre de 60 ans pour les réacteurs français), elle reste néanmoins limitée dans le temps, son arrêt étant essentiellement lié à l'obsolescence des matériels et procédés, ou des considérations d'ordre économique ou de sûreté et sécurité. Les installations nucléaires font alors l'objet d'opérations d'assainissement et de démantèlement qui répondent à des objectifs différents et requièrent des techniques spécifiques. L'assainissement et/ou le démantèlement d’une installation nucléaire produit des quantités conséquentes de déchets, généralement de nature différente de ceux produits lors de l'exploitation de l'installation considérée. Les déchets radioactifs issus de ces opérations sont destinés à être acheminés vers les filières d'évacuation de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs.
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Michèle TALLEC : Chef du département des Projets d'assainissement-démantèlement au CEA
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Jean-Pierre KUS : Adjoint au Chef du Département Études, EDF – CIDEN - .
INTRODUCTION
Les installations nucléaires ont une durée prévisionnelle d'exploitation qui est longue (on envisage une durée de vie de l'ordre de 60 ans pour les réacteurs de puissance français), mais forcément limitée dans le temps : la fin de vie d'une installation nucléaire peut être entraînée par l'achèvement des programmes expérimentaux prévus dans l'installation, l'obsolescence des matériels et procédés, des considérations d'ordre économique (optimisation de moyens, coût de maintenance) ou de sûreté et sécurité (évolution de la réglementation). À l'issue de leur période d'exploitation, les installations nucléaires de base (INB) font l'objet d'opérations d'assainissement et de transformations qui permettront leur arrêt définitif puis leur démantèlement.
La variété des activités et des filières conduit à des installations pour la plupart « uniques » dans leur principe. En pratique, la présence de radioactivité est donc différente d'un type d'installation à l'autre :
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dans un réacteur nucléaire, elle est majoritairement contenue dans les éléments combustibles, et dans une moindre mesure, dans les structures proches du cœur soumises à l'activation neutronique ainsi que dans les circuits qui ont véhiculé du fluide contaminé ;
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dans un laboratoire, elle est contenue dans des boîtes à gants ou des enceintes protégées de dimensions modestes ;
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dans une usine de retraitement, elle est présente dans des dizaines, voire des centaines, de kilomètres de tuyauterie et de multiples cuves ;
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dans un accélérateur, la seule radioactivité qui subsiste est celle de l'activation des structures proches du faisceau.
L'assainissement et le démantèlement d'une installation répondent à des objectifs différents et requièrent des techniques spécifiques.
Après évacuation du combustible, le cas échéant, l'assainissement d'une installation (aussi appelée phase de mise à l'arrêt définitif : MAD à EDF) consiste à éliminer :
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les substances dangereuses : matières radioactives, produits chimiques ;
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les équipements légers : mobilier de laboratoire, petites boîtes à gants, appareils d'analyse ;
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la radioactivité sur certaines parties ou certains équipements de l'installation, notamment par des procédés de décontamination.
Le démantèlement consiste à :
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démonter et évacuer les gros équipements ;
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éliminer la radioactivité dans tous les locaux de l'installation ;
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démolir les bâtiments après avoir procédé à leur assainissement ;
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éventuellement reconvertir tout ou partie de l'installation.
L'ensemble des activités d'assainissement et de démantèlement est souvent appelé déconstruction. Dans les deux cas, les déchets radioactifs issus des opérations sont destinés à être acheminés vers les filières d'évacuation de l'ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs).
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5. Maîtrise des risques
5.1 Analyse de risques
La maîtrise des risques en déconstruction repose, comme pour d'autres opérations réalisées en environnement nucléaire, sur une analyse des risques initiée par l'ingénierie du maître d'ouvrage dès les études d'avant-projet et tenant compte du retour d'expérience d'opérations similaires. Les risques identifiés entrent dans la sélection des meilleurs scénarios de démantèlement.
L'analyse de risques est complétée aux différentes étapes du projet, par le maître d'œuvre et par les entreprises réalisant les études détaillées, puis par les équipes présentes sur site.
Avant le commencement des travaux, une phase d'appropriation de l'analyse de risques par les intervenants est prévue, via l'explicitation des parades mises en place (vis-à-vis de quels risques les parades permettent de se prémunir, quelles contraintes de mise en œuvre s'imposent...).
L'analyse de risques couvre les différents domaines :
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sûreté : impact des opérations de déconstruction sur le public ;
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sécurité : impacts conventionnels sur les travailleurs ;
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radioprotection : impacts radiologiques sur les travailleurs ;
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environnement : impacts conventionnels et radiologiques sur l'environnement.
Ces domaines sont complétés de domaines transverses comme l'incendie ou les aspects humains et organisationnels.
L'analyse de risques est mise en œuvre par des équipes regroupant les différentes compétences (spécialistes des scénarios et procédés de déconstruction, spécialistes des différents domaines de risques) et procède en plusieurs étapes :
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rappel des objectifs de l'opération, du contexte (co-activité, activités nouvelles ou non, effectifs et horaires prévus compte tenu des délais...) ;
-
recensement des moyens techniques, humains et organisationnels utilisés pour réaliser l'opération ;
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identification des exigences s'appliquant à l'opération (voir § – une grille commune à toutes les opérations permet d'assister les concepteurs dans l'identification des exigences) ;
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mise en évidence des scénarios à risque, situations caractérisées par la défaillance d'un moyen ou le non-respect d'une exigence ;
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proposition...
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