| Réf : M67 v2

Conclusion
Tension superficielle

Auteur(s) : Nicolas EUSTATHOPOULOS, Enrica RICCI, Béatrice DREVET

Date de publication : 10 mars 1999

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Présentation

Auteur(s)

  • Nicolas EUSTATHOPOULOS : CNRS-INP Grenoble, Laboratoire de Thermodynamique et Physico-Chimie Métallurgiques ENSEEG, D.U.

  • Enrica RICCI : Consiglio Nazionale delle Ricerche, Istituto di Chimica Fisica Applicata dei Materiali, Gênes (Italie)

  • Béatrice DREVET : CEA Grenoble, DTA/CEREM/Département d’Étude des Matériaux

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INTRODUCTION

La tension de surface des métaux et alliages liquides est un paramètre important intervenant dans de nombreux procédés d’élaboration et de mise en forme des matériaux.

Ainsi, cette grandeur influence l’aptitude d’un liquide à mouiller la surface d’un solide. Les phénomènes de mouillage sont d’une grande importance dans le procédé de galvanisation des aciers par immersion et dans l’élaboration des matériaux composites par des techniques d’infiltration d’un liquide dans une préforme constituée du matériau de renfort. De même, ces phénomènes sont essentiels dans l’assemblage de pièces solides par des alliages de brasure.

Les variations de tension de surface en fonction de la température et/ou de la composition du liquide entraînent des mouvements convectifs dans le liquide, connus sous le nom de convection Marangoni. Ce type de convection devient prédominant dans le cas de films minces (de l’ordre du millimètre) et, pour cette raison, détermine la forme du cordon de pénétration en soudage. Dans cette opération, le rôle des impuretés tensioactives s’avère décisif, dans la mesure où elles modifient sensiblement la tension de surface. De même, dans l’élaboration et l’affinage de l’acier par exemple, la convection Marangoni est à l’origine d’une corrosion préférentielle des réfractaires ayant lieu aux lignes de rencontre des trois phases solide/bain fondu/gaz.

Par ailleurs, il existe tout un ensemble de procédés dans lesquels on cherche à disperser un métal ou un alliage sous forme de gouttelettes (techniques d’atomisation par jet de gaz, disque tournant, électrode consommable tournante...). Une fois formées, ces gouttelettes peuvent être soit solidifiées pour obtenir une poudre, soit projetées sur une surface pour créer un revêtement. Le point commun de ces procédés est la création d’une grande quantité de surface libre du métal liquide, et la tension de surface est, à ce titre, un facteur clef dans la formation et la distribution de taille des gouttes.

Cet article présente une revue des résultats expérimentaux de la littérature pour la tension de surface et le coefficient de température des métaux purs. Notre travail est fortement inspiré de la revue de L.D. Lucas publiée dans ce traité en 1984. Dans sa compilation, Lucas a pour l’essentiel rapporté les résultats des travaux de la période 1960-1980, motivés le plus souvent par les applications des phénomènes de surface en sidérurgie d’élaboration et en fonderie. Plusieurs de ces travaux ont été réalisés dans les pays de l’Est, principalement en Ukraine et en Russie, mais aussi dans la remarquable École de capillarité formée à l’IRSID autour du Professeur Kozakevitch, dont Lucas faisait précisément partie.

Depuis une quinzaine d’années, notre connaissance des propriétés énergé-tiques des surfaces métalliques liquides a progressé grâce, notamment, aux nombreuses études effectuées dans le cadre des recherches sur le comportement des fluides en microgravité. Les déterminations les plus récentes de tensions de surface et de leur évolution en fonction de la température ont pu, en particulier, bénéficier des progrès sensibles réalisés dans le contrôle de l’atmo-sphère des installations expérimentales, et dans l’acquisition et le traitement des résultats expérimentaux.

Nota :

le lecteur pourra utilement se reporter aux références à en bibliographie, notamment :

  • pour le mouillage et l’infiltration d’un liquide en et ;

  • pour l’assemblage de pièces solides en ;

  • pour la convection Marangoni en , et ;

  • pour la dispersion sous forme de gouttelettes en ;

  • pour les phénomènes en sidérurgie d’élaboration en , et .

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VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-m67


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4. Conclusion

Depuis une quinzaine d’années, des nouvelles déterminations de tension de surface et de son coefficient de température ont permis d’améliorer la connaissance de ces grandeurs grâce ;

  • d’une part, à l’utilisation de matériaux plus purs dans des atmosphères plus propres ;

  • d’autre part, à l’implication de l’informatique dans l’acquisition et le traitement des données.

Bien que l’effet tensio-actif de l’oxygène sur la tension de surface et le coefficient de température des métaux liquides soit connu depuis longue date, c’est surtout lors des quinze dernières années que des mesures systématiques ont été réalisées en utilisant des atmosphères à pression partielle d’oxygène contrôlée, pour une dizaine de métaux tels que Cu, Fe, Si... Ce type de résultats constitue une source intéressante de données utilisables pour des applications pratiques dans lesquelles les métaux « purs » contiennent généralement un taux non négligeable d’impuretés, en particulier d’oxygène.

En dépit des progrès accomplis, la tension de surface est connue à mieux que 5 % pour seulement 29 éléments métalliques sur les 66 analysés. La dispersion des résultats expérimentaux est sensiblement plus élevée dans le cas du coefficient de température, qui, malgré son importance dans les phénomènes de convection Marangoni, n’est connu qu’à mieux que 50 % pour une vingtaine d’éléments seulement. Un travail important reste donc à accomplir dans ce domaine. La technique émergente « sans contact » de lévitation sera sans doute utile, surtout pour les métaux à température de fusion élevée (supérieure à 1 500 C).

La présente compilation a traité uniquement le cas des métaux purs ou faiblement pollués en oxygène.

Dans la pratique, les phases métalliques sont surtout constituées d’alliages. Sauf cas particulier [impureté métallique B à bas point de fusion dans une matrice A à haut point de fusion, pour des systèmes A-B à forte tendance à la démixtion en phase liquide tels que Al-Pb, Fe-Pb, Cu-Pb (figure 10)], un élément d’alliage commence à affecter de façon mesurable la tension de surface...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - EUSTATHOPOULOS (N.) -   *  -  La Revue de Métallurgie, CIT/Science et Génie des Matériaux, septembre 1995, p. 1 083.

  • (2) - MORTENSEN (A.) et JIN (I.) -   *  -  International Materials Reviews 37 1992 p. 101.

  • (3) - MORET (F.) et EUSTATHOPOULOS (N.) -   *  -  J. Phys. IV, Colloque C7, suppl. J. Phys. III, vol. 3 novembre 1993 p. 1 043.

  • (4) - MILLS (K.C.) et KEENE (B.J.) -   *  -  International Materials Reviews 35 1990 p. 185.

  • (5) - DOMERGUE (L.), CAMEL (D.), TISON (P.) ET MARYA (S.) -   *  -  Proceedings of the 4th Decennial International Conference on Solidification Processing, Sheffield (UK) 7-10 juillet 1997, Édité par J. Beech et H. Jones, p. 665.

  • (6) - MUKAI (K.) -   *  -  ISIJ Int. 42 1992 p. 19.

  • ...

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