Lutte contre la pollution des eaux - Traitements des boues d’épuration

On assiste à une prise de conscience au niveau mondial des risques environnementaux liés à la production de déchets issus des activités humaines, qu’il s’agisse de déchets urbains (ordures ménagères, sous-produits des usines d’épuration), agricoles (surtout liés à l’élevage intensif) ou industriels.

Nous traiterons essentiellement de ces derniers et, plus précisément, des sous-produits du traitement des eaux résiduaires industrielles, l’eau étant la matrice réceptrice préférentielle des déchets non stockables in situ. L’essentiel de ces sous-produits est constitué par les boues, terme générique regroupant la phase insoluble ou rendue insoluble par un traitement approprié de la pollution.

L’industriel doit donc se plier à une logique de réduction qualitative et quantitative de ses déchets. Pour cela, il doit d’abord les identifier, afin de juger de leur potentiel de nuisance vis-à-vis de l’environnement et estimer leur aptitude à être traités.

Nous examinerons donc dans cette première partie, d’une part, les caractéristiques physiques, chimiques et rhéologiques des boues selon le type d’industrie et la nature du traitement des eaux appliqué, d’autre part, les moyens de réduction de volume (quantité) et de nuisances olfactives ou microbiologiques (qualité) des boues. Ces moyens font classiquement appel à des opérations de séparation de phase par épaississement naturel ou mécanique, de déshydratation par décantation centrifuge ou filtration, de séchage par évaporation, et enfin de stabilisation et d’hygiénisation en ce qui concerne la réduction des nuisances.

L’élimination finale de la boue fera l’objet d’une seconde partie. Elle est très dépendante de la législation en vigueur mais quel que soit le pays, la tendance est de recycler en agriculture, voire dans l’industrie elle-même, ce qui peut l’être, en appliquant, en Europe occidentale du moins, le principe de précaution.

Quant aux boues toxiques ou simplement indésirables, elles seront préférentiellement éliminées par oxydation thermique. Dans ce cas, la fraction organique est généralement détruite en phase gazeuse dans un incinérateur à température élevée, mais peut également être traitée directement à l’état liquide par oxydation sous pression. La décharge, requalifiée centre d’enfouissement technique, restera toutefois une dévolution préférentielle pour de nombreuses boues ou déchets dans la mesure où sa conception et son mode de fonctionnement seront irréprochables, grâce à des procédures contrôlées, à l’instar des autres voies de dévolution. Même pour cette dernière dévolution, les coûts élevés justifieront la réduction des nuisances à la source.