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Jean de PONTCHARRA : Docteur de l’Université de Grenoble - Chercheur au CEA-LETI Filières BiCMOS submicroniques
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Lire l’articleINTRODUCTION
La fabrication de circuits intégrés a bénéficié de progrès très importants liés aux investissements en recherche et développement dans le domaine des infrastructures (salles blanches ultra-propres), des matériaux (semi-conducteurs, isolants, conducteurs, résines photosensibles, produits chimiques...), des machines (lithographie, gravure, recuit, implantation ionique, dépôts, métrologie...), de la conception des circuits (logiciels), de la caractérisation électrique et physique, de la simulation technologique et électrique (logiciels). Le diamètre des plaquettes de silicium traitées dans les unités de fabrication dans les années 1990 atteint 200 mm avec des prévisions de passage en 300 mm vers l’an 2000. Les puces actuelles ont des surfaces de quelques centimètres carrés et intègrent des millions de transistors (Pentium d’Intel 1994, 3 millions de transistors ; Pentium II 1997, 5 millions sur 3 cm2 ; processeur K6 d’AMD 1997 8,8 millions sur 1,7 cm2).
Devant la concurrence des structures MOS (Metal Oxide Semiconductor) (très forte densité d’intégration, faible consommation), la fin du transistor bipolaire était annoncée. Cependant la technologie des transistors bipolaires a bénéficié des mêmes avancées techniques, lui permettant de se maintenir dans les applications analogiques rapides et faible bruit et dans les applications mixtes logique-analogique en association avec des transistors MOS dans les circuits BiCMOS. Dans les applications pour les télécommunications, la tendance actuelle est aux systèmes portables impliquant une faible tension d’alimentation (1,5 à 1 V) et une très faible consommation tout en maintenant de très hautes performances en fréquence et de faibles niveaux de bruit.
Il est intéressant de faire une rapide comparaison du transistor bipolaire à jonctions (BJT, Bipolar Junction Transistor) et du transistor à effet de champ à grille isolée (MOSFET, Metal Oxide Semiconductor Field Effect Transistor, par abréviation MOS). La figure A présente un schéma simplifié des deux structures avec les notations usuelles pour les dimensions de grille et d’émetteur. La partie active du MOS se trouve en surface du semi-conducteur, celle du bipolaire en volume et le courant vertical est récupéré par le collecteur et ramené en surface. Donc, par nature, le transistor MOS est sensible aux contaminations de surface (propreté des oxydes et des couches, des procédés) et à l’état de surface (rugosité). Alors que le transistor bipolaire est plus sensible à la qualité cristalline du matériau de volume (phénomènes de recombinaison électron-trou) et donc aux défauts et impuretés (métaux en règle générale) pouvant diffuser rapidement dans le volume du semi-conducteur. Mais notons que du fait de la réduction importante des dimensions dans les trois directions (dans le plan mais aussi en profondeur), la qualité de la surface joue un rôle grandissant dans les performances du transistor bipolaire. La profondeur de jonction émetteur base est inférieure à 0,1 µm dans les technologies actuelles.
Le transistor MOS est symétrique (source et drain ont une géométrie et un dopage identiques et sont interchangeables), le bipolaire ne l’est pas (surfaces et dopages émetteur et collecteur différents). Le courant drain du MOS est proportionnel à Z/L et augmente quand L, longueur du canal, diminue. Le courant émetteur du bipolaire est proportionnel à la surface de l’émetteur WE LE et diminue quand WE, largeur d’émetteur, diminue.
Dans cet article nous aborderons l’intégration du transistor bipolaire. Après un rapide survol des effets secondaires qui se superposent à l’effet transistor idéal et qui ont une influence non négligeable dans la conception et la réalisation du circuit intégré bipolaire, la deuxième partie sera consacrée aux différentes architectures et à leur fabrication. Dans une troisième partie nous aborderons de manière très succincte les performances comparées de différentes architectures bipolaires, ainsi que les applications dans les circuits numériques et analo-giques.
Les circuits intégrés actuels, faisant appel à des dimensions inférieures au micromètre, imposent des contraintes d’architecture et de fabrication très sévères pour éviter que les éléments parasites associés (résistances, condensateurs, inductances, transistors MOS et bipolaire) viennent perturber le fonctionnement de l’élément actif par un indésirable couplage résistif, capacitif, inductif ou effet transistor avec les éléments voisins (par l’isolement et/ou par le substrat). De plus, le rendement technologique tend à chuter proportionnellement à la diminution des dimensions (poussières, défauts, contrôle des procédés plus difficile).
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- Version courante de janv. 2021 par Pascal CHEVALIER
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5. Application aux circuits intégrés
La réalisation de fonctions complexes fait appel à des circuits de base connus depuis les débuts de l’électronique à tubes et à semiconducteurs. Des montages spécifiques, mettant à profit les avantages de l’intégration sur une même puce virent le jour ultérieurement (I2L, mémoires, BiCMOS, etc.).
5.1 Circuits numériques et mémoires
Par utilisation des transistors dans deux états distincts (bloqué-conducteur ou état haut-état bas ou 0-1), il est possible d’intégrer tous les opérateurs d’une logique binaire.
HAUT DE PAGE
Le montage de base est la porte inverseuse ECL (Emitter Coupled Logic) ou CML (Common Mode Logic) (figure 27), qui permet l’intégration de tous les circuits numériques effectuant une opération logique : ou, et, nand, nor, additionneurs, multiplieurs, bascules, registres à décalage, etc. (cf. [E 3 500]). Le fort courant disponible en sortie permet la charge et décharge rapide du condensateur constitué par l’entrée de la (ou) les porte(s) suivante(s). Ces circuits bipolaires sont les plus rapides du marché au prix d’une consommation importante de 5 à 50 mW par porte, mais avec des temps de propagation pouvant descendre à 10 ps (montage différentiel ECL, alimentation 3,2 V, courant de commutation 1 mA, entrée ΔV = 250 mV, fabriqué en bipolaire double polysilicium ayant un fT de 50 GHz chez Hitachi en 1996). Des montages ECL améliorés augmentent le courant disponible pendant la commutation tout en diminuant le courant de polarisation statique, au prix d’une complexité et une surface occupée plus grande. Ces circuits sont comparés au CMOS et à l’ECL standard sur la figure 32. Le temps de transit s’obtient par mesure de la fréquence d’oscillation d’un anneau constitué d’un nombre impair de quelques dizaines d’inverseurs rebouclés (figure 28). La figure ...
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Application aux circuits intégrés
La complexité croissante des technologies les plus avancées en CMOS d’une part et en bipolaire d’autre part rend leur intégration simultanée dans un BiCMOS plus ardue et plus coûteuse. Ce qui laisse penser que les générations BiCMOS industrielles seront de plus en plus en retrait par rapport au MOS et bipolaire de pointe. Ceci explique les prévisions décroissantes pour ces technologies en l’an 2000 (cf. tableau ).
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HAUT DE PAGE2.1 Actes des conférences annuelles :
* - En complément des ouvrages cités en E 2 465, le lecteur pourra consulter :
ASHBURN (P.) - Design and realization of bipolar transistors. - 1998 John Wiley.
ROULSTON (D.J.) - Bipolar Semiconductor Devices. - 1990 McGraw-Hill.
WOLF (S.) - Silicon Processing for the VLSI Era. - Vol. 2 1990 Lattice Press.
GREBENE (A.B.) - Bipolar and MOS Analog Integrated Circuit Design. - 1984 John Wiley.
ALVAREZ (A.R.) - BiCMOS Technology and Applications. - 1990 Kluver Academic Publishers.
SHUR - Physics of semiconductor devices. - 1990 Prentice Hall. ISBN 0-13-666496-2.
ZARABADI (S.) - ISMAIL (M.) - LARSEN (F.) - Analog VLSI : signal and information processing. - Chapitre 5 sur le BiCMOS. McGraw Hill 1994.
Actes des conférences annuelles :
* - BCTM (Bipolar/BiCMOS Circuits and Technology Meeting), mois d’octobre de chaque année....
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