Présentation
Auteur(s)
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Gérard BLANCHET : Directeur d’études à l’École nationale supérieure des télécommunications
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Maurice CHARBIT : Professeur à l’École nationale supérieure des télécommunications
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Lire l’articleINTRODUCTION
Pourquoi faire du traitement numérique du signal ?
Le mot signal désigne le résultat de la mesure d’une grandeur physique. Sans restreindre en aucune façon notre discours, le résultat obtenu sera vu comme une fonction du temps. On dira alors que le signal est analogique ou à temps continu si la mesure est disponible de façon continue à tout instant et numérique à temps discret si elle n’est observée qu’à des instants discrets particuliers en général régulièrement espacés. Le traitement numérique du signal TNS consiste à traiter des signaux à temps discret. L’émergence du TNS est liée, comme pour de nombreux autres domaines, au perfectionnement des composants électroniques. Ce dernier a stimulé l’imagination des scientifiques et des futurologues, engendrant du même coup de nouveaux problèmes et besoins et, avec eux, la nécessité de disposer d’outils encore plus puissants. Les microprocesseurs, dédiés à l’origine aux traitements purement informatiques, ou à des fonctions simples de contrôle, sont désormais indispensables en TNS. Ils ont facilité la mise en place d’algorithmes qu’il aurait été bien difficile de mettre en œuvre autrement. Il suffit pour s’en convaincre de regarder du côté des applications grand public telles que télévision haute définition, radiodiffusion numérique, téléphonie mobile, applications multimedia, etc. Tous ces services nouveaux utilisent largement le traitement numérique du signal en mettant en œuvre des algorithmes parfois extrêmement complexes et nécessitant des puissances de calcul considérables.
Pour se limiter à quelques exemples, on peut citer pêle-mêle :
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la suppression du bruit de fond lors d’une transmission téléphonique à partir de l’habitacle d’une voiture ;
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le traitement du signal reçu en téléphonie mobile ;
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le codage de l’image et de la parole dans un système de visiophonie ;
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la reconnaissance et la synthèse de la parole ;
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la détection de défauts dans une pièce mécanique et la maintenance préventive ;
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la localisation par sonar des bancs de poissons ;
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l’évaluation par radar des position et vitesse d’une cible ;
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l’inversion de profil sismique pour la recherche pétrolière ;
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l’analyse des vibrations d’une plate-forme pétrolière ;
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l’analyse des signaux électro-encéphalographiques pour l’aide au diagnostic médical ;
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la réception d’informations délivrées par le système GPS de navigation par satellites ;
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la synthèse électronique de sons musicaux ;
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le traitement de signaux acoustiques provenant de plusieurs microphones, etc.
Ces problèmes sont loin d’être complètement résolus et font encore l’objet de recherches.
Au-delà de la complexité des problèmes qu’il permet d’aborder, le TNS autorise une grande souplesse dans la phase de mise au point. Les tests sont parfaitement reproductibles. On ne risque pas une dérive dans les caractéristiques des composants comme cela se passe dans les traitements analogiques. Est-ce à dire que ces derniers sont irrémédiablement condamnés ? En fait, même si leur part est en constante régression, elle ne risque pas de disparaître. Dans certains cas on ne peut s’en passer car les phénomènes observés sont trop rapides et, dans d’autres, ils s’imposent en raison de la simplicité même du traitement à effectuer. Ainsi, si un filtrage passe-bas de type RC suffit, un traitement numérique paraît quelque peu luxueux pour s’y substituer.
Nous ne parlerons pas ici du traitement numérique des images. Ses spécificités font de lui un thème le plus souvent exposé ou enseigné à part.
on entend par image 2D (respectivement 3D) une grandeur qui dépend de 2 (respectivement 3) paramètres. Par exemple le signal constitué par le niveau de gris dans une photographie en noir et blanc peut être indicé par la position (abscisse et ordonnée) du point.
Après avoir décrit les signaux numériques (transformée de Fourier, théorie de l’échantillonnage) 1, dans le paragraphe 2 nous présentons les principales propriétés temporelles et spectrales des signaux déterministes à temps discret. Nous y étudierons en particulier la transformée de Fourier discrète qui est l’un des outils de base du TNS. Le paragraphe 3 est consacré aux propriétés des filtres linéaires, en particulier ceux décrits par une équation récurrente, et à une brève introduction aux méthodes de synthèse de filtres. Le paragraphe 4 est consacré aux signaux aléatoires. On y présente les signaux stationnaires au sens large et leur filtrage, ainsi que les chaînes de Markov. On conclut par quelques éléments d’estimation statistique. La dernière partie présente, pour illustrer ce qui précède, quelques problèmes pratiques de traitement : le changement de fréquence, l’estimation spectrale, l’algorithme de filtrage adaptatif du gradient stochastique.
De nombreuses propriétés sont énoncées sans donner les hypothèses de leur validité. Notre seule excuse est que, dans la majorité des cas rencontrés en pratique, ces hypothèses sont satisfaites. Les plus curieux pourront amplement se documenter en consultant l’abondante littérature existant dans le domaine.
VERSIONS
- Version courante de févr. 2013 par Gérard BLANCHET, Maurice CHARBIT
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3. Filtrage linéaire
Que ce soit pour réaliser un traitement utile (sélection d’une bande de fréquence, extraction d’un signal dans du bruit ...) ou que ce soit pour modéliser des déformations indésirables (transmission à travers un canal), on est conduit à envisager des transformations sur les signaux.
Une façon de décrire ces dernières est de faire appel à la notion de système (boîte noire) ayant une entrée et une sortie. Dans le cas des signaux numériques, il faut généralement entendre par système un programme qui, à partir du signal d’entrée x (n), engendre le signal de sortie y (n) :
Dans la majorité des cas rencontrés en pratique, les systèmes peuvent être considérés linéaires et invariants dans le temps (système SLI). On entend par système invariant un système dont les caractéristiques n’évoluent pas avec le temps, une séquence d’entrée produisant la même séquence sortie quel que soit le moment auquel elle est appliquée. On utilise le plus souvent le terme de filtre pour désigner un système SLI.
On montre qu’un filtre numérique a pour équation d’entrée/sortie une relation de convolution discrète. Si x (n) désigne le signal numérique d’entrée et y (n) celui de sortie, on a :
La suite h (n) qui caractérise le filtre est appelée sa réponse impulsionnelle (c’est en effet la réponse du système à l’impulsion unité δ (n)).
Pour un système, une des propriétés principales que l’on peut en attendre est sa stabilité. Le type de stabilité envisagé ici est dit EBSB (entrée bornée/sortie bornée), c’est-à-dire que le signal de sortie reste borné si le signal d’entrée est lui-même borné.
On montre qu’une condition nécessaire...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - BELLANGER (M.) - Analyse des signaux et filtrage numérique adaptatif. - Collection CNET-ENST, Masson 1989.
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(2) - BLANCHET (G.) et CHARBIT (M.) - Traitement numérique du signal : simulation sous Matlab. - Collection pédagogique de Télécommunication, Hermès 1998.
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(3) - BRÉMAUD (P.) - Introduction aux probabilités. - Springer-Verlag 1988.
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(4) - BOÎTE (R.) et LEICH (H.) - Les filtres numériques. - Collection CNET-ENST, Masson, 1980.
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(5) - BROCKWELL (P.J.) et DAVIS (R.A.) - Time series : Theory and Methods. - Springer-Verlag 1991.
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(6) - CHARBIT (M.) - Éléments de théorie du signal : signaux aléatoires. - Ellipses, Collection Pédagogique de Télécommunication, 1996.
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