Présentation
En anglaisAuteur(s)
-
Daniel ESTÈVE : Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (LAAS)
-
Jean SIMONNE : Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (LAAS)
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleINTRODUCTION
Le concept de Microsystème est né, à la fin des années 1980, aux États-Unis, des actions conduites à l’université de Berkeley pour intégrer, sur une même puce de silicium, capteurs, traitement du signal et actionneurs. L’intégration de certains capteurs avec leur traitement de signal était déjà bien explorée depuis quelques années (capteurs thermiques, capteurs de vision, capteurs magnétiques de Hall...) ; la nouveauté tenait à l’intégration des actionneurs électrostatiques sous forme de moteurs rotatifs ou linéaires. Ce concept a très rapidement suscité un vif intérêt dans le monde. Appelé MEMS (Micro Electro Mechanical Systems) aux États-Unis, il s’est appelé Micromachines au Japon et MST (Microsystèmes Technologies) en Europe. On utilise en France le terme de Microsystème.
Les raisons de cet intérêt et de la mobilisation qui s’en est suivie sont au moins au nombre de deux :
-
du point de vue du chercheur, ce concept pose des questions nouvelles en termes de matériaux, de compatibilité technologique et de méthodologies de conception des systèmes ;
-
du point de vue de l’ingénieur, il y a, dans le concept, des perspectives d’intégration et de fabrication collective de nouveaux produits qui, par leur faible coût, devraient rapidement pénétrer des marchés tenus par des produits assemblés de manière plus classique et même ouvrir de nouveaux marchés, ne serait-ce que par le côté attractif de la réduction des dimensions.
En dix années, la situation a beaucoup évolué. De nombreux exemples de réalisations ont été explorés. Des premières générations de produits ont été commercialisées. On peut considérer aujourd’hui que la faisabilité est acquise et que l’on s’engage dans une deuxième grande étape de recherche-développement de produits nouveaux en vue de leur industrialisation.
Ce recul de dix ans nous permet aussi de mieux délimiter le champ des microsystèmes :
-
les microsystèmes se situent dans le prolongement de la microélectronique à laquelle ils empruntent le matériau (le silicium) et les technologies de base (photolithographie, oxydation, implantation, diffusion, dépôts de couches isolantes et métalliques). Ils y introduisent de nouvelles opérations de micro-usinage (micro-usinage de volume, micro-usinage de surface, dépôts de couches actives sensorielles) ;
-
les microsystèmes s’interfacent avec de nombreuses méthodes et technologies développées dans d’autres disciplines : micromécanique, micro-optique, chimie et biochimie, électromagnétique..., dans une démarche d’intégration globale, hétérogène ;
-
les technologies microsystèmes associent l’approche monolithique tout silicium, qui en est le fondement stratégique, avec les assemblages hybrides qui apportent des solutions immédiates et efficaces à l’intégration système. Cela permet d’associer plus aisément des technologies diverses en ne résolvant que les problèmes d’interconnexions électriques, fluidiques et optiques.
Une représentation synthétique est celle de la figure 1.
Cette représentation donne un fil conducteur aux développements qui vont suivre.
Un premier objectif sera de présenter les technologies de base des microsystèmes en montrant en quoi elles s’inspirent d’avancées de la microélectronique et sur quels points elles apportent de la nouveauté.
Un deuxième objectif sera de présenter les fonctions de base actuellement disponibles en termes de capteurs (micromécaniques, chimiques et biochi-miques, optiques, magnétiques...), et en termes d’actionneurs (électrostatiques, piézoélectriques et électromagnétiques...). Les fonctions de base sont déjà très nombreuses et toujours en développement rapide. Notre choix a été de limiter cette présentation aux fonctions disponibles ou presque au niveau du marché.
Un dernier objectif est de considérer les applications en cours et potentielles des microsystèmes telles que les études de marché les évaluent à ce jour pour conclure sur quelques axes de travail à privilégier pour les chercheurs et les ingénieurs.
Mais avant d’entrer dans ces développements, nous analyserons deux exemples historiques qui permettent de bien situer le concept, ses avantages et ses perspectives.
DOI (Digital Object Identifier)
Cet article fait partie de l’offre
Électronique
(227 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
1. Les microsystèmes par l’exemple
Les microsystèmes sont des dispositifs compacts miniaturisés, multifonctionnels, fabriqués collectivement, qui interagissent avec le monde non électrique par des capteurs et des actionneurs ; ils sont en mesure d’échanger de l’information et de la communication avec le monde extérieur ou avec d’autres microsystèmes.
Cette définition, parfaitement correcte, est trop générale pour bien illustrer la réalité. Deux exemples devraient être plus explicites.
-
En 1992, la société Analog Devices annonçait la mise sur le marché d’un accéléromètre totalement intégré sur 10 mm2 de silicium pour la détection de choc automobile. La figure 2 donne une vue du circuit intégré correspondant. Il est exemplaire d’un microsystème puisque l’on y voit associés capteur, actionneur et traitement du signal. Le capteur est un accéléromètre capacitif et l’actionneur utilise la même structure qui est actionnée électrostatiquement pour vérifier le bon fonctionnement d’ensemble du microsystème qui se présente donc comme un accéléromètre autotestable. Cet exemple illustre bien l’enrichissement fonctionnel du dispositif global qui devient plus autonome, plus « intelligent ». Il illustre aussi ce que l’on appelle la compatibilité technologique entre la technologie VLSI qui permet de réaliser des circuits analogiques et numériques de traitement du signal et la technologie capteur qui s’ajoute, en fin de procédé, sous la forme d’un micro-usinage de surface.
-
Le deuxième exemple est celui du « jet d’encre » développé par la société Hewlet-Packard. Cette innovation récente a bouleversé le marché des imprimantes en proposant un produit d’excellente qualité à un prix très compétitif face aux autres techniques d’impression. Elle se présente sous la forme d’une matrice de points d’éjection d’encre dont la commande permet de former des lettres et des mots. L’actuateur est thermopneumatique : l’élévation de température d’une résistance chauffante forme une bulle qui souffle l’encre au travers d’un trou micro-usiné.
Ce deuxième exemple, mieux que le premier, illustre la multidisciplinarité qui s’impose au concepteur entre la...
Cet article fait partie de l’offre
Électronique
(227 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Les microsystèmes par l’exemple
Ces données sont tirées des études réalisées par l’organisation européenne NEXUS (tableau et tableau ).
Le marché total est aujourd’hui de 60 milliards de francs et sera de 240 milliards de francs en 2004, ce qui suffit à montrer l’importance de la dynamique et l’intérêt d’y consacrer des efforts de développement importants.
HAUT DE PAGE
SZE (S.M.) - Semiconductor sensors. - Éd., John Wiley & Sons Inc. (1994).
FARZAN (B.) - SALAMA (C.A.T.) - Solid-state electronics. - Vol. 19, p. 297-306 (fév. 1976).
MOKTADIR (Z.) - Thèse de l’université P. Sabatier, Toulouse. - No 2544, p. 70-73 (1996).
MOKTADIR (Z.) - Thèse de l’université P. Sabatier, Toulouse. - No 2544, p. 119 (1996).
SHAW (D.W.) et al - * - J. Cryst GROWTH, vol. 47, p. 509 (1979).
SIEDEL (H.) et al - * - Electrochem. Soc., vol. 137, no 11, p. 3626 (1990).
TABATA (O.) et al - * - Sensors & Actuators, A, no 34, p. 51-57 (1992).
MRS Europe 1985. - Éd. de Physique, Paris (1985).
* - Pour la Science. No 183, p. 86-87 (janv. 1993).
VAL (A.) - Thèse université P. Sabatier, Toulouse, - p. 41-43 (9 déc. 1996).
TRIMMER (W.S.N.) - * - Sensors & Actuators, no 19, p. 267-287 (1989).
SARRAUTE (E.) et al - Capteurs intelligents et microactionneurs intégrés. - Cépaduès Éd., p. 105-109 (1991).
LAMMERINK...
Cet article fait partie de l’offre
Électronique
(227 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive