Présentation
Auteur(s)
-
Edmond Félix KOUKA : Docteur-ingénieur en Mathématiques appliquées de l’ENSIMAG - Consultant en ingénierie d’intégration de systèmes. Gemplus
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleINTRODUCTION
La technologie du numérique et la révolution de l’Internet modifient considérablement les règles de la compétition économique (cf. The Report of the Working Group on Intellectual Property Rights). Le commerce électronique de contenus immatériels se concrétise. Il génère de nouveaux modèles économiques basés sur des échanges numérisés, accélérant les processus de négociation traditionnels (cf. le rapport Lorentz sur le commerce électronique). À l’inverse du Minitel, l’Internet permet l’intégration de l’image, de la voix, des données, leur diffusion planétaire quasi instantanée, en s’appuyant sur des technologies en progrès rapide. Le rythme de développement de ce nouveau média bouscule nos modes de pensée, nos traditions juridiques et administratives.
Malgré les formidables opportunités de croissance que laissait espérer le commerce électronique à ses débuts, celui-ci n’a toujours pas vraiment décollé, pourquoi ? C’est essentiellement parce que ses propres atouts (le numérique, la globalisation grâce à l’Internet) véhiculent des menaces contre lesquelles les infrastructures actuelles ne proposent pas encore de solutions satisfaisantes. En effet, les formidables avancées des technologies du numérique font qu’il devient maintenant aisé de réaliser des copies parfaites d’un quelconque document numérique ; cela pose des problèmes de preuve d’authenticité de l’original. La duplication d’un cédérom par exemple, l’intégration de son contenu dans une compilation pour réaliser ainsi une nouvelle œuvre qui sera diffusée via l’Internet à l’autre bout de la planète, sont désormais des opérations à la portée de quiconque disposant d’un ordinateur connecté à l’Internet et d’un graveur de cédérom bon marché. L’utilisation des nouvelles technologies du numérique engendre donc une industrie illégale mais lucrative de création d’œuvres multimédia basée sur la reproduction et la transformation faciles d’œuvres d’auteurs.
Ces menaces expliquent la réticence de nombreux fournisseurs de contenus à autoriser la conversion de leurs œuvres au format numérique. Le besoin de systèmes de régulation, garantissant le respect du droit d’auteur de document numérique, n’en devient que plus accru. Les ayants droit des œuvres numériques exigent, au nom du droit de propriété intellectuelle, des garanties sur la préservation de l’intégrité de leurs œuvres, la protection contre toute tentative de contrefaçon, la juste rétribution des royalties en cas de commercialisation de leurs œuvres.
Les ECMS (Electronic Copyright Management System), les systèmes électroniques de gestion de droit d’auteur, quoique encore balbutiants, font espérer une réponse prometteuse au problème de protection du droit d’auteur de documents numériques.
L’Europe, alertée par l’offensive de la nouvelle économie digitale, a vivement réagi comme le montre le rapport Bangemann qui jette les bases de la société de l’information. La Commission européenne lance et sponsorise des actions ambitieuses visant à repenser et à harmoniser la protection des droits de propriété intellectuelle parmi les pays membres. En mai 1995, la Commission européenne a publié le Livre vert sur le droit d’auteur et les droits voisins au sein de la société de l’information. Depuis 1991, la Commission européenne a continuellement encouragé et soutenu toute initiative permettant aux PME/PMI d’intégrer de façon compétitive les nouvelles technologies de l’information et de la communication, avec toutefois le souci de protéger les droits de propriétés intellectuelles. Une première action marquante dans ce domaine a été le projet CITED (Copyright In Transmitted Electronic Document) qui a défini les bases conceptuelles d’un système de gestion électronique des droits de propriété intellectuelle attachés à un document numérique. Les projets qui ont suivi CITED ont apporté les technologies nécessaires pour rendre effectifs les concepts de protection modélisés par CITED : conteneur sécurisé grâce à des techniques de chiffrement, contrat électronique, insertion de filigrane invisible au sein des images, contrôle d’accès au contenu, paiement électronique, etc. Les derniers projets dans cette mouvance, IMPRIMATUR (Intellectual Multimedia Property Rights Model And Terminology for Universal Reference) et COPEARMS (Coordinating Project on Electronic Author’s Rights Management Systems) se sont attelés à bâtir un consensus de fait entre les acteurs économiques concernés par la gestion du droit d’auteur, à faciliter l’accès au contenu multimédia dans le respect des droits de propriété intellectuelle, à assurer l’interopérabilité entre systèmes de gestion électronique des droits en vue d’une standardisation de ses systèmes.
Dans le même temps, des standards de facto commencent à poindre notamment grâce aux activités du groupe DAVIC (Digital AudioVisual Initiative Council) qui introduit des informations de gestion de copyright au sein des trames de données pour être traitées par des boîtiers spécialisés (boîtes noires, décodeurs) intégrés aux récepteurs et diffuseurs multimédia (télévision, ordinateur, satellite).
Cependant, les systèmes de protection du droit d’auteur ne sauraient interopérer sans une identification unique, universelle et persistante des documents à protéger en tout lieu où ils se trouvent. C’est pourquoi la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (CISAC) a activement travaillé à la standardisation, maintenant acquise, d’un système d’information commun le CIS (Common Information System). Le CIS a pour vocation de construire le réseau international de la gestion collective des œuvres multimédia pour le XXIe siècle. Par ailleurs, l’association des éditeurs américains, AAP (Association of American Publishers) à réalisé le DOI (Digital Object Identifier) comme système universel d’identification de documents numériques transitant sur les réseaux.
DOI (Digital Object Identifier)
Cet article fait partie de l’offre
Documents numériques Gestion de contenu
(76 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
5. Vers une standardisation des ECMS/ERMS ?
Le terme ECMS tend à céder la place au terme plus général ERMS (Electronic Rights Management System ). Par système de gestion électronique de droits (ERMS), on entend tout système destiné à gérer électroniquement les droits d’accès ou toute autre forme de droits pouvant être définis formellement (par exemple, la restriction d’utilisation d’applications logicielles selon des créneaux horaires définis dans le cadre d’un réseau d’entreprises).
Le groupe DAVIC a développé des standards « de facto » (de fait) pour contrôler la distribution de contenus audiovisuels.
Le centre de recherche Xerox de Palo Alto (USA) a développé un langage de spécification de droits de propriété (Digital Property Rights Language : DPRL) interprétable par l’ordinateur. La protection du droit d’auteur de document numérique est réalisée au moyen d’un conteneur électronique utilisant la technologie SPD (Self-Protection Document ) qui communique avec un serveur distant pour tracer l’usage de documents protégés. Les solutions intégrant l’ensemble de ces techniques (DPRL, SPD, traçage en ligne) constituent la base de la technologie ContentGuard promue par Xerox. Le DPRL pourrait devenir une des briques de base de la standardisation des langages de spécification des ERMS.
Parmi les projets européens travaillant sur la gestion des droits de propriétés intellectuelles, deux projets se sont particulièrement attelés à la standardisation : IMPRIMATUR et COPEARMS.
Le projet IMPRIMATUR a travaillé à l’établissement d’un consensus sur les aspects légaux et techniques relatifs aux ERMS. Ce projet a défini un modèle économique (Imprimatur Business Model ) à partir duquel des plates-formes de démonstration de l’approche consensuelle IMPRIMATUR ont été réalisées. IMPRIMATUR a également développé un algorithme de watermarking (marquage numérique de documents multimédia). IMPRIMATUR a étudié les possibilités de standardisation des algorithmes de watermarking. Ces algorithmes étant basés sur le secret de la marque introduite, leur ouverture s’avère problématique. Le secret cependant rend difficile l’établissement de la preuve de paternité en cas de cohabitation ou superposition de marques de sources différentes au sein de la même œuvre. Une des parades actuelles est l’horodatage des marques...
Cet article fait partie de l’offre
Documents numériques Gestion de contenu
(76 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Vers une standardisation des ECMS/ERMS ?
Cet article fait partie de l’offre
Documents numériques Gestion de contenu
(76 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive