Présentation
Auteur(s)
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Jean-Jacques BARRAU : Professeur à l’Université Paul-Sabatier Toulouse
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Didier GUEDRA DEGEORGES : Chef du département Ingénierie des Structures Centre Commun de Recherche EADS
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Lire l’articleINTRODUCTION
L’ingénieur désire dans un grand nombre de situations concevoir des structures présentant un rapport performance/masse le plus élevé possible. Cela est particulièrement vrai dans l’industrie aéronautique et spatiale. Pour obtenir ces performances, il recherche des matériaux ayant des caractéristiques spécifiques élevées. Les matériaux répondant à ce critère (verre, carbone, Kevlar, bore) présentent un défaut majeur : ils sont fragiles. Un petit défaut suffit pour amorcer la rupture totale de la structure. Pour pouvoir réaliser des structures suffisamment tolérantes aux dommages, il est nécessaire d’utiliser ces matériaux sous forme de fibres liées par une résine.
Considérons un ensemble de fibres unidirectionnelles, c’est-à-dire orientées toutes dans la même direction, assemblées par une résine. On est en présence d’un pli unidirectionnel. Ce matériau présente d’excellentes propriétés dans le sens des fibres, quoique moins bonnes que celles des fibres isolées, ce qui est normal puisque la résine apporte de la masse sans apporter d’amélioration des caractéristiques mécaniques supplémentaires. Ce matériau est :
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globalement homogène du point de vue macroscopique (pour un volume élémentaire, les caractéristiques macroscopiques sont les mêmes) ;
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anisotrope (les caractéristiques dépendent de la direction considérée).
À partir des résultats indiqués sur la figure 1 1 il semble qu’en utilisant ces nouveaux matériaux on pourra réaliser des gains de masse spectaculaires. Il ne faut pas oublier que ces matériaux ne résistent correctement que dans une seule direction : celle des fibres. S’il existe des sollicitations équivalentes dans les directions x et y, il faudra disposer des fibres dans ces deux directions. Sachant que les fibres orientées suivant l’axe x n’amènent aucune résistance suivant l’axe y, un matériau comportant 50 % de fibres à 0 o et 50 % de fibres à 90 o aura alors des caractéristiques spécifiques deux fois plus faibles que celles du matériau unidirectionnel (figure 1). S’il existe en plus des efforts à 45 o et – 45 o, il faudra disposer des fibres dans ces directions et cette fois les caractéristiques spécifiques seront presque divisées par quatre. Lorsque l’on a disposé des fibres avec le même pourcentage dans les directions 0 o, 45 o, – 45 o et 90 o, le matériau résultant a un comportement quasi isotrope dans le plan mais ses caractéristiques spécifiques ne sont guère plus importantes que celles que l’on peut obtenir avec des matériaux traditionnels.
En fait, dans la réalité les structures sont en général soumises à des efforts très différents suivant les directions et il ne sera donc pas nécessaire de disposer autant de fibres dans les quatre directions 0 o, 45 o, – 45 o, 90 o. Le travail de l’ingénieur consistera à choisir le drapage optimisé permettant de résister aux sollicitations extérieures. C’est cette optimisation du drapage qui permettra d’obtenir des structures présentant un rapport performance/masse élevé.
VERSIONS
- Version archivée 2 de oct. 2013 par Bruno CASTANIÉ, Christophe BOUVET, Didier GUEDRA-DEGEORGES
- Version courante de mai 2024 par Christophe BOUVET, Bruno CASTANIÉ
DOI (Digital Object Identifier)
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2. Méthodes de fabrication
Dans ce paragraphe, nous indiquons les procédés les plus courants de mise en œuvre de composites à matrice organique ayant des renforts constitués de fibres longues. Pour plus de détails sur ces procédés, on se reportera à l’article des Techniques de l’Ingénieur.
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Moulage au contact
On dispose successivement dans le moule les armures (fibres) et la résine (figure 3). Après chaque couche, un débullage est réalisé. Cette technique ne demande pas d’investissement mais ne permet pas d’obtenir des pièces ayant d’excellentes propriétés mécaniques. Les caractéristiques finales dépendent de la qualité de la main-d’œuvre.
On peut disposer de la même façon les armures sur une mousse préalablement découpée aux cotes exactes.
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Moulage sous vide
L’imprégnation peut être réalisée comme pour le moulage au contact. On peut aussi utiliser des produits préimprégnés. La technique consiste ensuite à faire le vide entre une membrane déformable et le moule. Par ce procédé, on réalise un compactage des différentes couches et on élimine correctement les résidus gazeux. Ce dégazage peut être amélioré en intercalant entre le composite et la membrane un tissu de drainage. On obtient ainsi des pièces reproductibles, présentant de bonnes caractéristiques mécaniques.
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Moulage sous pression
L’imprégnation est réalisée comme précédemment, la pression permet d’avoir un excellent compactage, d’ajuster le taux de résine, d’avoir une très bonne reproductibilité. Suivant la manière dont la pression est exercée, on aura les procédés de fabrication suivants.
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Moulage au sac en autoclave (figure 4) : la pression est exercée par l’intermédiaire d’une membrane en insérant la pièce et le moule dans un autoclave ; les produits volatils sont éliminés en faisant le...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - BARRAU (J.-J.), LAROZE (S.) - Calcul des structures en matériaux composites. - Eyrolles et Masson (1987).
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(2) - ROUCHON (J.) - Matériaux composites pour structures d’aéronefs. - Polycopié ENSICA (1987).
-
(3) - Recent advances in composites. - ASTM 864 (1985).
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(4) - Failure mechanics of composites. - Handbook of composites, vol. 3 (1985).
-
(5) - Environmental effects on composite materials. - Éd. George S. Springer (1985).
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(6) - Les matériaux composites. - Tomes 1, 2. Éd. l’Usine nouvelle (1983).
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(7) - TSAI (S.W.) - Introduction...
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