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EnglishRÉSUMÉ
La forte pression sur les ressources naturelles non renouvelables a poussé l'Europe à se lancer depuis le début du siècle dans une politique visant à réduire les quantités de déchets produits sur leurs territoires et favoriser leur valorisation dans une optique de transition vers une économie circulaire. Cet article traduit ce que la France attend des exploitants d'activités économiques pour assumer leurs responsabilités en matière de prévention et de gestion des déchets, tout en s'assurant de leur élimination sans danger pour la santé et l'environnement. Il s'efforce également de souligner les bénéfices qu'ils peuvent en tirer.
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Catherine VIALE : Consultante spécialisée dans les systèmes de management environnemental et intégré, la prévention et la gestion des déchets, la réglementation ICPE, auditrice de certification selon la norme ISO 14001, formatrice et animatrice du réseau A3P soutenu par l'ADEME (collectivités engagées dans la prévention des déchets)
INTRODUCTION
Le déchet est un produit qui, du point de vue de son producteur ou de son utilisateur, est arrivé en fin de vie et suscite donc désintérêt, voire dégoût. Il convient donc de s'en débarrasser au plus vite et au moindre coût, avant d'entamer un nouveau cycle de production ou de consommation. Du moins, c'est le mode de pensée qui a prévalu pendant des siècles jusqu'à ce que quelques hygiénistes et naturalistes s'émeuvent du fait que le déchet qui avait disparu de la vue (puisqu'on l'enfouissait ou on le rejetait dans l'eau) puisse être générateur de nuisances telles que l'empoisonnement des sources d'eau potable ou la stérilisation des terres arables.
Il faudra cependant attendre les années 70 pour que la question de l'élimination et de ses conséquences soit prise au sérieux par le législateur (loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux) et que les industriels développent des techniques de traitement efficaces pour limiter les transferts de pollutions. Ce qui, bien sûr, a engendré une augmentation des coûts de prise en charge dont la traduction pratique en matière de protection de l'environnement et de la santé publique est aujourd'hui encore mal (re)connue par les utilisateurs et les riverains. Traiter devient de plus en plus sûr mais de plus en plus compliqué à cause du phénomène NIMBY (not in my backyard) qui se développe parmi les citoyens de plus en plus sensibles à la qualité de leurs conditions de travail et à leur cadre de vie, mais encore faiblement responsabilisés quant à leur rôle dans la quantité et la nocivité des déchets à détruire, sources racines du problème.
La prise de conscience lors du sommet de Rio en 1992 de l'épuisement inéluctable des ressources naturelles par le modèle de développement linéaire actuel « extraire, fabriquer, jeter » a permis de faire émerger le concept d'« économie circulaire » qui veut que les déchets des uns puissent servir de matière première ou de combustible aux autres, en substitution aux ressources non renouvelables. Des techniques de reconnaissance et de tri permettent aujourd'hui d'offrir une « seconde vie » à de nombreux produits, que ce soit dans le cadre d'éco-industries spécialisées ou dans les chaînes de production traditionnelles. La France se place d'ailleurs dans les pays les plus avancés technologiquement sur le sujet et mise sur le déploiement d'une nouvelle économie sociale et solidaire en parallèle ou en interaction avec celle de la gestion des déchets. Constat à contrebalancer avec un maillage territorial insuffisant en unités opérationnelles de proximité et une demande européenne faible en « matières premières secondaires » qui fait que le stockage en décharge est encore largement pratiqué, toutes catégories de déchets confondues.
Pourtant, la transition effective vers l'économie circulaire devient indispensable pour contrer la loi inexorable des chiffres : 85 milliards de tonnes aujourd'hui, contre 22 milliards en 1970 ! En moins d'un demi-siècle, les quantités de matières premières extraites dans le monde ont quadruplé et les Nations unies estiment que 180 milliards de tonnes par an seront nécessaires en 2050 pour satisfaire la demande mondiale si l'on ne change pas nos modes de consommation et de production. C'est dans ce contexte que le gouvernement a rédigé en 2018 une « feuille de route économie circulaire » qui doit permettre à la France de devenir le fer de lance de ce nouveau modèle au niveau mondial, dans le sillage du leadership qu’elle a pris sur le climat depuis l'accord de Paris.
Ses objectifs sont :
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réduire de 30 % la consommation de ressources par rapport au PIB d’ici à 2030 par rapport à 2010 ;
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réduire de 50 % les quantités de déchets non dangereux mis en décharge en 2025 par rapport à 2010 ;
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tendre vers 100 % de plastiques recyclés en 2025 ;
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économiser l’émission de 8 millions de tonnes de CO2 supplémentaire chaque année grâce au recyclage du plastique ;
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créer 300 000 emplois supplémentaires, y compris dans des métiers nouveaux.
L'évolution réglementaire et fiscale qui est en train de bouleverser l'organisation des filières de gestion des déchets (publiques et privées) s'accompagne d'une forte dynamique d'appels à projets afin de susciter l'innovation en matière d'éco-conception et de production pour tendre vers le « zéro déchet ». En attendant que les entreprises atteignent ce Saint Graal, l'article suivant tente de présenter un panorama des solutions qui s'offrent à tout exploitant soucieux de gérer ses déchets au mieux d'un point de vue technique, éthique et économique.
VERSIONS
- Version archivée 1 de oct. 2013 par Catherine VIALE
- Version courante de nov. 2024 par Catherine VIALE
DOI (Digital Object Identifier)
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Accueil > Ressources documentaires > Archives > [Archives] Environnement > Principes de gestion opérationnelle des déchets d'activités économiques > Conclusion
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Présentation
7. Conclusion
Les contraintes écologiques (diminution des ressources disponibles), économiques (produire au moindre coût) et réglementaires (sévérisation des sanctions des mauvaises pratiques) ont bouleversé la place du déchet dans le business model des entreprises, notamment dans l'industrie et le BTP. Il n'est plus considéré comme une fatalité, mais comme un indicateur d'efficacité de son process, une variable d'ajustement de ses postes de dépense, un facteur d'innovation à ne pas négliger.
De fait, l'entreprise en retard d'un point de vue réglementaire, soit par opportunité (DREAL peu présente, installation de stockage à proximité, collectivité peu regardante…), soit par ignorance (pas moins de 400 articles réglementaires dans le seul code de l'environnement concernent cet item), peut voir dans les éléments de gestion présentés dans cet article une charge de travail insoupçonnée et une augmentation non négligeable du poste financier associé. La réflexion proposée à travers l'étude déchets lui permettra de repenser son fonctionnement et de rationaliser ainsi sa mise en conformité sans y laisser trop de plumes.
Une entreprise plus mature sur le sujet devrait être particulièrement motivée par la démonstration des bénéfices à attendre d'une démarche de prévention, qui lui permettra de réviser ses pratiques d'approvisionnement et de production afin de limiter les répercussions financières de la fin de l'accès aux centres d’enfouissement et de l'augmentation inéluctable des coûts de valorisation suite à la fermeture des portes de la Chine aux matériaux recyclables de mauvaise qualité.
Le déploiement de la responsabilité élargie du producteur (REP) et la généralisation des démarches d'écologie industrielle territoriale (EIT) devraient encourager à terme la transition effective vers le modèle d'économie circulaire qui veut que le déchet de l'un soit forcément une ressource pour l'autre. Ainsi, la gestion des déchets glissera de la maîtrise d'une relation captive avec ses prestataires déchets vers la recherche de partenariats gagnants/gagnants avec ses clients, ses fournisseurs, ses distributeurs, ses voisins… sans oublier les collectivités territoriales.
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Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - MATHERY (C.) - Direction Économie Circulaire et Déchets, Service Mobilisation et Valorisation des Déchets – ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie). - Chiffres Clés Déchets : édition 2016 – Collection « Faits et Chiffres », 96 p. – ISBN : 979-10-297-0627-1 (2016).
-
(2) - Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) - Service de l’observation et des statistiques/Sous-direction de l’information environnementale – Bilan 2014 de la production de déchets en France. - Collection « Datalab essentiel » n° 98, 4 p. – http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/publications (2017).
-
(3) - PANDARD (P.) - Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) – « Classification réglementaire des déchets – Guide d’application pour la caractérisation en dangerosité ». - 288 p. – https://aida.ineris.fr/liste_documents/, REF : INERIS-DRC-15-149793-06416A (2016).
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(4) - GUIMONT (M.) (Coordination) - Guide de prévention de l'exposition à l'amiante lors du traitement des déchets – Institut National de Recherche...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
-
Connaître les responsabilités du producteur de déchets.
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Déchets : les points de contrôle.
ANNEXES
1 Outils logiciels et plateformes en ligne (sélection)
TRINOV, Paris :
NOVA : logiciel de diagnostic et simulateur en ligne dédié à la prise de décisions en matière de prévention et de gestion des déchets des activités économiques
SUIVI + : logiciel de gestion de déchets incluant la production de documents administratifs et financiers
Les Éditions Législatives, Montrouge :
OUTIL DECHETS : logiciel de gestion des déchets incluant la production...
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