Présentation
RÉSUMÉ
Le présent article passe en revue les principes et les performances actuelles des procédés de production d'hydrogène par la voie microbiologique dite "sombre". Les techniques de conduite et de caractérisation de fermentation impliquant des cultures complexes sont plus particulièrement détaillées. Les dernières avancées de la recherche ainsi que les réalisations actuelles en termes de développement et de changement d’échelle sont également présentées. A ce stade des connaissances, quelques perspectives sont proposées, dont les différentes configurations possibles de systèmes multiétagés pour une valorisation optimale des matières organiques.
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Éric LATRILLE : Ingénieur de recherche au laboratoire de Biotechnologies de l'Environnement (UR050 – INRA-LBE Narbonne) - Ingénieur de l'École centrale de Lyon - Docteur en génie des procédés de l'Institut national agronomique Paris-Grignon (INA P-G, AgroParisTech)
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Éric trably : Ingénieur de recherche et directeur adjoint au laboratoire de Biotechnologies de l'Environnement (UR050 – INRA-LBE Narbonne) - Ingénieur de l'Institut national des sciences appliquées de Toulouse (INSA) - Docteur en génie des procédés de l'université Montpellier
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Christian LARROCHE : Professeur à Polytech Clermont-Ferrand, laboratoire de Génie chimique et biochimique – université Blaise Pascal - Ingénieur de l'Institut national des sciences appliquées de Toulouse (INSA) - Docteur d'état en génie des procédés de l'université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand)
INTRODUCTION
Dans le monde du vivant, l'hydrogène est principalement un intermédiaire biochimique hautement réactionnel qui assure le transfert efficace d'électrons entre espèces microbiennes jouant le rôle de vecteur énergétique. Dans le monde industriel, la nature réactive de l'hydrogène fait qu'il est utilisé comme réactif dans de nombreux procédés de la chimie fine, de la pétrochimie et même de l'agroalimentaire ou comme carburant pour des applications en piles à combustible.
La fermentation orientée vers la production d'hydrogène est un procédé qui est apparu récemment dans le domaine des biotechnologies. Plutôt considérée comme un processus de dégradation indésirable de la matière organique générant des nuisances olfactives et des sous-produits sans grand intérêt, tels que l'acétate et le butyrate, elle est devenue attrayante par sa production d'hydrogène. D'un point de vue industriel, la filière de production d'hydrogène par fermentation sombre n'a pas encore un réel intérêt économique, mais le développement des industries de la filière du bioéthanol de seconde génération, transformant les plantes entières en sucres simples, fait naître de nouveaux espoirs via la valorisation des sous-produits de cette filière. En effet, la production d'hydrogène par fermentation s'applique à une large gamme de substrats organiques qu'il s'agisse d'hydrates de carbone purs ou non, de déchets organiques ou autres résidus agricoles. L'hydrogène ainsi produit serait de l'hydrogène « biosourcé » (ou biohydrogène).
Néanmoins, les limites à l'industrialisation de la production de dihydrogène par fermentation restent nombreuses. Les rendements moyens de conversion des hydrates de carbone, à l'échelle pilote, et dans de bonnes conditions de productivité, restent inférieurs à alors qu'il faudrait atteindre les pour obtenir une conversion totale, c'est-à-dire 1,6 L d'hydrogène par gramme de sucre. Afin d'améliorer les rendements de la filière, des couplages avec d'autres procédés biologiques ou chimiques doivent être considérés comme les photofermentations ou l'électrolyse microbienne (figure 1). Cette démarche intégrée est indispensable au succès d'une filière « biohydrogène », même si des difficultés de compatibilités des procédés apparaissent, soit par la présence de composés inhibiteurs, soit par des productivités très différentes conduisant à des dimensionnements délicats des installations. Cet article s'intéresse à la voie fermentaire sombre (étape 1 de la figure 1), les phases éclairées (étapes 2 et 3 de la figure 1) étant traitées dans un autre article [BIO 3 352].
Cet article aborde dans un premier temps les aspects théoriques de la production d'hydrogène par voie fermentaire sombre. La seconde partie est dédiée aux gisements de matière organique et à leur potentiel. Le troisième chapitre est consacré aux acteurs microbiens produisant de l'hydrogène, et une quatrième partie présente leur mise en œuvre en procédés. Enfin, des aspects de modélisation sont abordés.
MOTS-CLÉS
biohydrogène traitement des déchets voie fermentaire sombre bioénergies procédés anaérobies
VERSIONS
- Version courante de févr. 2018 par Eric TRABLY, Gwendoline CHRISTOPHE, Eric LATRILLE, Christian LARROCHE
DOI (Digital Object Identifier)
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6. En guise de conclusion
Il est actuellement largement accepté que l'hydrogène sera un acteur majeur dans la future économie énergétique en raison de sa capacité à jouer un rôle très efficace de vecteur d'énergie. La réussite de ce composé dans ce rôle passe aussi par la mise en place de procédés de production faisant appel à des substrats renouvelables. C'est dans cette perspective que se place la production d'hydrogène par voie fermentaire, telle qu'elle est exposée ici. Les principales limitations actuelles concernent les vitesses et les rendements de synthèse qui restent relativement faibles. L'optimisation de ces procédés passera très probablement par la valorisation des coproduits carbonés (acides gras volatils, alcools) ainsi que par un recyclage du dioxyde de carbone produit. Cette démarche devrait conduire à la mise en place de procédés impliquant plusieurs étapes à la manière d'un processus de bioraffinerie. Ces étapes pourront faire appel à des technologies très différentes, puisqu'elles impliqueront très probablement aussi bien des cultures sombres anaérobies et/ou aérobies que des cultures éclairées. Au final, l'économie de l'hydrogène énergie doit considérer l'infrastructure de la filière complète depuis la source jusqu'à son utilisation en intégrant les paramètres de stockage, de transport et de durabilité en s'adaptant aux spécificités de la demande locale.
Les auteurs souhaitent remercier Régis Nouaille, porteur du projet de création de la société Afyren, pour sa participation à la rédaction de notes techniques.
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - LI (C.), FANG (H.H.P.) - Fermentative hydrogen production from wastewater and solid wastes by mixed cultures. - Crit. Rev. Environ. Sci. Technol., 37, p. 1-39 (2007).
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(2) - GUO (X.M.), TRABLY (É.), LATRILLE (É.) et al - Hydrogen production from agricultural waste by dark fermentation : A review. - Int. J. Hydrogen Energy, 35, p. 10660-10673 (2010).
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(3) - RODRIGUEZ (J.), KLEEREBEZEM (R.), LEMA (J.M.) et al - Modeling product formation in anaerobic mixed culture fermentations. - Biotechnol. Bioeng., 93, p. 592-606 (2006).
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(4) - HAWKES (F.), HUSSY (I.), KYAZZE (G.) et al - Continuous dark fermentative hydrogen production by mesophilic microflora : principles and progress. - Int. J. Hydrogen Energy, 32, p. 172-184 (2007).
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(5) - THAUER (R.K.), JUNGERMANN (K.), DECKER (K.) - Energy conservation in chemotrophic anaerobic bacteria. - Bacteriol. Rev., 41, p. 100-180 (1977).
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Aquasim 2.0. Swiss Federal Institute for Environmental Science and Technology (EAWAG) http://www.eawag.ch/organisation/abteilungen/siam/software/aquasim/program_description
SIMBA (ifak system) : simulation d'installations de traitement des eaux usées incluant les digesteurs de boues activées http://www.ifak-system.com/products/simulation-software/wastewatersimulation/simba-6.html
HAUT DE PAGE
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Niveau national
Groupe de recherche sur le biohydrogène http://www.gdr-bioh2.fr/
Projet ANR BIOENERGIES 2008 INGECOH : InGénierie Écologique d'écosystèmes microbiens producteurs de bioHydrogène par voie fermentaire http://bip.cnrs-mrs.fr/bip10/ingecoh.htm
Projet...
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