Présentation
RÉSUMÉ
La fermentation du lait, par l’acidification et la gélification, permet d'obtenir des produits type yaourts et laits fermentés. Cet article présente le principe de la fermentation : microbiologie, biochimie et physico-chimie de ce procédé. Puis il détaille les étapes industrielles pour produire un lait fermenté et le contrôle qualité à mettre en oeuvre pour suivre cette production. Enfin les derniers développements dans cette production de laits fermentés sont succinctement abordés.
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleAuteur(s)
-
Catherine BÉAL : Professeur à l’Institut national agronomique Paris-Grignon
-
Isabelle SODINI : Maître de conférences à l’Institut national agronomique Paris-Grignon
INTRODUCTION
Les laits fermentés sont des produits laitiers transformés par une fermentation essentiellement lactique qui aboutit à l’acidification et à la gélification du lait. Contrairement aux fromages, la coagulation est due uniquement à l’action des bactéries lactiques et ne fait pas intervenir de présure. Historiquement, il s’agissait de permettre une meilleure conservation du lait, matière première rapidement périssable. Depuis, ces produits ont rapidement gagné de l’intérêt du fait de leurs caractéristiques organoleptiques agréables (fraîcheur, acidité et onctuosité). Ils constituent ainsi une alternative intéressante à la consommation du lait et des fromages.
Leur origine historique et géographique n’est pas connue exactement. Néanmoins, il semble que les premiers laits fermentés soient apparus au Moyen‐ Orient, il y a 10 à 15 000 ans. Actuellement, ils sont commercialisés dans de très nombreux pays, même si certaines productions restent confidentielles.
Le lait fermenté le plus consommé dans les pays occidentaux est le yaourt. Selon la réglementation française, il est issu de la seule action des deux bactéries lactiques thermophiles Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus et Streptococcus thermophilus. Toutefois, une grande variété de laits fermentés est produite dans le monde : les laits fermentés acides (yaourt, laban), éventuellement concentrés (labneh), les produits acides et légèrement alcoolisés (kéfir, koumiss) et les laits fermentés peu acides (buttermilk, lait ribot), éventuellement épaissis par l’utilisation de cultures spécifiques (viili). Les laits fermentés dits « probiotiques », contiennent des bactéries d’origine intestinale qui leur confèrent une valeur « santé ». Ils connaissent, en Occident, un développement commercial important. À ces produits frais, s’ajoutent des produits dérivés plus récents comme les laits fermentés pasteurisés, glacés ou en poudre.
En France, la consommation des laits fermentés est importante (plus de 20 kg par habitant et par an) et en progression constante (+ 3 à + 4 % par an). Leur répartition selon les catégories de produits, indiquée sur la figure 1, fait apparaître une prédominance des yaourts (90 %) au détriment des autres types de laits fermentés. Par ailleurs, les produits aromatisés ou aux fruits (62 %) devancent largement les produits dits « nature » (38 %). Enfin, les yaourts brassés représentent plus de 40 % de la production totale.
VERSIONS
- Version courante de déc. 2019 par Catherine BÉAL, Sandra HELINCK
DOI (Digital Object Identifier)
CET ARTICLE SE TROUVE ÉGALEMENT DANS :
Accueil > Ressources documentaires > Archives > [Archives] Agroalimentaire > Fabrication des yaourts et des laits fermentés > La fermentation lactique
Cet article fait partie de l’offre
Bioprocédés et bioproductions
(161 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
2. La fermentation lactique
La fermentation lactique correspond à la transformation du lactose du lait en acide lactique, sous l'action de micro-organismes spécifiques appelés bactéries lactiques. Elle s’accompagne de modifications biochimiques, physico-chimiques et organoleptiques du produit.
L’objectif de la fermentation lactique est tout d’abord d’augmenter la stabilité du produit, par inhibition des altérations microbiennes et enzymatiques éventuelles et, par conséquent, d'allonger sa durée de conservation. Elle permet également d’obtenir des produits sains, c’est-à-dire exempts de micro-organismes pathogènes. Enfin, elle confère aux produits obtenus des propriétés nutritionnelles et organoleptiques particulières (texture, arômes, saveur).
2.1 Microbiologie de la fermentation lactique
2.1.1 Micro‐organismes utilisés
Pour bénéficier de l’appellation yaourt, la réglementation en France impose la seule présence des deux bactéries lactiques thermophiles Streptococcus thermophilus et Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus. À l’étranger et pour les autres laits fermentés, d’autres bactéries lactiques, notamment Lactococcus lactis subsp. lactis, ou même des levures (Geotrichum candidum ) peuvent être utilisées.
À titre d’illustration, la figure 4c (paragraphe 2.3.3) permet de visualiser des cellules de Streptococcus thermophilus et de Lactobacillus delbrueckii subsp. bulgaricus inclues dans un gel lactique.
Dans les produits dits « probiotiques », les micro-organismes du yaourt sont généralement associés à certains lactobacilles (Lactobacillus acidophilus, Lactobacillus casei, Lactobacillus rhamnosus, Lactobacillus johnsonii ) et/ou à des bifidobactéries (Bifidobacterium longum, Bifidobacterium bifidum, Bifidobacterium infantis ).
Les ferments sont toujours utilisés en cultures mixtes, associant au moins deux espèces, et souvent plusieurs souches d’une même espèce bactérienne. Les critères de...
Cet article fait partie de l’offre
Bioprocédés et bioproductions
(161 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
La fermentation lactique
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - AFNOR - Produits laitiers frais : spécifications des laits fermentés et des yaourts / yoghourts. - Norme NF V 04-600 (2001) http://www.afnor.fr/
-
(2) - American Dry Product Institute (ADPI) - Standards for grades of dry milks, including methods of analysis (Normes de qualité pour les poudres de lait, incluant les méthodes d’analyse) - . Bulletin no 916. Chicago, USA (1990).
-
(3) - Centre National Interprofessionnel de l’Économie Laitière (CNIEL) - L’économie laitière en chiffres - (1990-2001).
-
(4) - CORRIEU (G.), SPINNLER (H.E.), PICQUE (D.), JOMIER (Y.) - Procédé de mise en évidence et de contrôle de l’activité acidifiante d’agents de fermentation dans des bains de fermentation et dispositif pour sa mise en œuvre. - Brevet d’invention no 88 04456 (1988).
-
(5) - De ROISSART (H.), LUQUET (F.M.) - Les bactéries lactiques, aspects fondamentaux et technologiques. - Lorica, Grenoble (1994).
-
...
ANNEXES
1 Données technico-économiques
Le marché des laits fermentés est très important puisqu’il représente, en 2000, 1,3 million de tonnes, dont 10 % sont exportés. La France est ainsi le premier producteur européen. Ce marché est en forte croissance (+ 3 à 4 % par an), tout de suite après celui des desserts lactés frais (figure ). Parmi les différents laits fermentés, ce sont les yaourts aux fruits qui tirent la croissance vers le haut.
Cette production correspond à une consommation annuelle par habitant de plus de 20 kg de laits fermentés (figure ), ce qui place la France en troisième position, après les Pays-Bas et la Finlande (1,2 million de tonnes en 2000). Les ventes sont réalisées pour 85 % en grandes surfaces.
Les échanges commerciaux sont réalisés dans les deux sens, mais les exportations restent largement supérieures aux importations (figure ). De plus, si les importations sont relativement stables, les exportations sont en constante progression.
HAUT DE PAGE
Centre...
Cet article fait partie de l’offre
Bioprocédés et bioproductions
(161 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive