Les Ig Nobel viennent récompenser chaque année depuis près d'un quart de siècle les découvertes scientifiques les plus inutiles ou les plus absurdes. Tour d'horizon très complet du meilleur de ces 24 dernières années, en commençant par la biologie...
La cérémonie des Ig Nobel vient chaque année bousculer avec beaucoup d’humour la très conventionnelle et poussiéreuse saison des Nobel, en mettant sur le devant de la scène les découvertes scientifiques les plus absurdes, les plus décalées, voire les plus nuisibles d’entre elles. La cuvée 2014 – dont nous vous avons parlé ici – fut un excellent cru, et nous encourage à nous replonger dans vingt-quatre années de prix parodiques, et ce de manière très exhaustive tant les palmarès regorgent de pépites hilarantes.
Mettez les pieds sous la table, nous avons compilé pour vous la crème de la crème des Ig Nobel, classés par catégories. Pour commencer, gros plan sur la biologie…
- 1991 : le tout premier Ig Nobel de biologie fut décerné au généticien américain Robert Klark Graham, pour avoir été à l’origine de la « Repository of Germinal Choice » (le « dépôt pour le choix germinal »), une banque du sperme fleurant bon l’eugénisme. Cette banque avait pour mission de n’accepter que les dépôts de lauréats de Prix Nobel, de champions olympiques, ou de n’importe quel autre « surhomme ». La banque ferma en 1999, mais 218 enfants auront tout de même pu naître sous cette drôle d’étoile.
- 1998 : c’est Peter Fong, de l’école technique de Gettysburg, Pennsylvanie, qui remporte ce prix très convoité pour avoir découvert que le Prozac avait une influence positive sur les comportements reproductifs des palourdes et des moules zébrées. Pas un mot sur une éventuelle dépression qui toucherait ces deux espèces. L’année suivante, l’Ig Nobel vint récompenser le docteur Paul Bosland, directeur de l’Institut du piment (université de l’État du Nouveau-Mexique, à Las Cruces), qui peut se vanter d’être l’heureux papa d’un piment jalapeño – une fameuse variété mexicaine de piment – qui respecte les papilles des plus sensibles d’entre nous. Un piment non pimenté, vous avez bien compris.
- 2001 : l’ingénieux Buck Weimer, de Pueblo, dans le Colorado, put être fier d’avoir remporté un Ig Nobel cette année pour avoir conçu une gamme de sous-vêtements non seulement étanches, mais également équipés d’une poche à charbon, dont la fonction première est de venir à bout des mauvaises odeurs qui pourraient avoir la mauvaise idée de se faire la malle.
- 2003 : l’heureux vainqueur du prix cette année est C.W. Moeliker du Natuurmuseum de Rotterdam, pour son rapport sur le premier cas scientifiquement observé de nécrophilie homosexuelle chez le canard colvert. Pour ne rien gâcher – et pour la science – il a pensé à prendre quelques photos.
- 2004 : le prix fut décerné aux Canadiens Ben Wilson et Lawrence Dill, à l’Écossais Robert Batty, au Danois Magnue Wahlberg et au Suédois Hakan Westenberg, pour avoir démontré que les pets étaient l’un des vecteurs de communication des harengs.
- 2008 : cette édition a vu la victoire des Français Marie-Christine Cadiergues, Christel Joubert et Michel Franc, de l’École nationale vétérinaire de Toulouse, pour avoir comparé les performances de saut de Ctenocephalides canis – la puce du chien – avec celles de Ctenocephalides felis – la puce… du chat. Les puces du chien l’emportent haut la main.
- 2010 : ce sont Libiao Zhang, Min Tan, Guangjian Zhu, Jianping Ye, Tiyu Hong, Shanyi Zhou, Shuyi Zhang et Gareth Jones qui raflent cette fois la mise, pour avoir publié une étude sur la pratique de la fellation chez certaines espèces de chauves-souris.
- A venir : le best of des IG Nobels… de la paix
Par Rahman Moonzur
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