C’est en 2013 qu’une ONG, International Council for Clean Transportation (ICCT), décide de tester les émissions de véhicules diesel, avec comme ambition de prouver que les véhicules sur le sol américain sont plus propres que les voitures européennes du fait de normes américaines plus sévères.
Mais la surprise est mauvaise puisqu’au contraire, au bout d’une année de tests sur 2 voitures Volskwagen (Jetta et Passat) et 1 de BMW, ils mesurent un taux de pollution des VW très supérieur au seuil autorisé par le Clean air Act, cette loi fédérale sur la pollution de l’air. Plus précisément, la Jetta émet entre 15 à 35 fois plus d’oxydes d’azote quand la Passat en émet entre 5 à 20 fois plus. Tout va bien pour la BMW mais l’ONG décide de saisir les autorités américaines.
L’agence américaine de protection de l’environnement se saisi de l’affaire. L’enquête est lancée et met à jour l’existence d’un logiciel équipant les voitures diesel permettant de détecter les contrôles et de limiter les émissions polluantes à ces moments exacts. C’est sans précédent !
Car une fois le test « réussi », le niveau de pollution n’était plus limité et le véhicule redevenait un gros pollueur. Grâce à ce dispositif, le géant allemand s’est épargné des investissements dans des dispositifs de limitation de la pollution, bien plus couteux que le logiciel en question dont le distributeur reste inconnu à ce jour.
Hier, VW reconnaissait que 11 millions de véhicules de sa marque et de celle d’Audi sont concernés, la fraude ayant débutée en 2008. Si la malversation n’est pas en lien avec la sécurité ou la fiabilité des véhicules, sa révélation provoque un véritable séisme. Car les conséquences pourraient être fatales pour VW, menacé par les autorités américaines d’une amende de 18 milliards de dollars, à savoir 37500$ par véhicule qui ne serait pas aux normes conformément à la loi anti-pollution. Depuis lundi, son cours en bourse a dévissé, impliquant une perte de 35 milliards de dollars en à peine 48h ! Toute l’industrie automobile est touchée, les actions de Peugeot et de Renault perdent entre 7 et 8%. Chacun des acteurs, des donneurs d’ordre aux sous-traitants tentent de mettre une distance entre VW et eux, par peur d’être emporté dans la tourmente. « Ce n’est pas dans la culture française » tente de rassurer Louis Schweitzer, président d ‘honneur de Renault. Mais l’EPA a déjà annoncé de nouveaux contrôles visant d’autres constructeurs. Dans la nuit, les membres les plus influents de VW se réunissaient en conseil de surveillance. Le sort du patron de Volkswagen, Martin Winterkron, est plus qu’incertain.
Par Audrey Loubens
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