Une équipe internationale d’astronomes de l’Institut d’Astrophysique Leibniz de Postdam (Allemagne) et de l’UCLA (Californie – USA) a réussi à étudier les plus anciennes étoiles connues jusque là au cœur de notre galaxie. Des fossiles vivants de plus de 10 milliards d’années nichés à plus de 20000 années-lumières de chez nous.
Utiliser des étoiles variables de type RR Lyrae
Une stratigraphie cosmique
La Voie lactée est composée de multiples générations d’étoiles qui ont traversé le temps depuis sa création à nos jours. Les éléments lourds, que les astronomes appellent d’un nom global de « métaux » sont brassés dans les étoiles, les générations les plus jeunes sont plus riches en métal. Dès lors, on s’attend à ce que les composantes les plus anciennes de notre galaxie soient des étoiles pauvres en métal. La plupart des régions centrales de notre galaxie sont constituées d’étoiles riches en métal, à peu près comme notre Soleil. Elles forment au sein du bulbe de la Voie lactée, une barre de très forte densité d’étoiles. Ces étoiles sont connues pour graviter à peu près autour du centre de la galaxie, en tournant toutes dans le même sens et en suivant une orbite en forme de terrain de football américain. L’hydrogène de la galaxie suit lui aussi ce type de rotation. En conséquence on pensait que toutes les étoiles du centre de la galaxie tournaient dans cette même direction. La surprise qui attendaient les astronomes c’est que justement les RR Lyrae ne suivent pas ce type d’orbite et semblent avoir des mouvements aléatoires. Cela signifierait qu’elles datent de l’époque où la Voie lactée était en train de se former et qu’elles garderaient donc la mémoire de la formation de la Voie lactée avant même la constitution de la barre.
Bientôt beaucoup plus de données
Les prochaines étapes de cette exploration du passé de la Voie lactée passeront par l’observation d’un échantillon d’étoiles beaucoup plus important (3 à 4000 au lieu de 1000 aujourd’hui) et par l’analyse détaillée de la composition en métaux de ces étoiles. L’archéologie galactique n’en est qu’à ses débuts et nul doute qu’elle va faire un bond en avant dans quelques mois avec les premières publications issues des données récoltées par la sonde Gaia de l’ESA. Lancée il y a 3 ans, son objectif était justement de mieux connaître notre galaxie aujourd’hui et hier.
Sophie Hoguin
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